Un désir de changement secoue présentement le Québec.
Le 5 juin dernier, dans les pages du Devoir, le député de Borduas Pierre Curzi lançait un appel pour un front commun des partis progressistes aux prochaines élections. Il y proposait l’idée d’une alliance stratégique entre le Parti québécois, Québec solidaire et Option nationale pour défaire les libéraux en évitant la division du vote d’opposition et en favorisant le vote des abstentionnistes.
Malgré le refus exprimé (trop rapidement ?) par le PQ et QS, de nombreux citoyens continuent de croire que cette alliance est nécessaire dans le contexte actuel. Un groupe citoyen comprenant plusieurs personnalités connues a d’ailleurs lancé une pétition en ce sens, intitulée Appel au front uni, et tente d’initier des discussions entre les trois partis. Nous souhaitons ici appuyer cette idée et amener quelques pistes de réflexion quant à une possible alliance.
Désir de changement
Une grande vague secoue présentement le Québec. Le « printemps érable » exprime un désir de la population de reprendre le contrôle démocratique dans un certain nombre de domaines que sont, entre autres, l’éducation, les ressources naturelles, l’environnement et l’économie. Il est essentiel que ce désir profond de changement trouve écho dans l’arène politique. Par conséquent, l’objectif d’une alliance ne doit pas être seulement de se débarrasser des libéraux, mais également d’amener des changements substantiels et durables à notre système politique, de telle sorte que les citoyens puissent se réapproprier leurs institutions démocratiques. Le mode de scrutin est ici central : en effet, nous sommes de plus en plus nombreux à avoir de la difficulté à accepter qu’un parti puisse former seul le gouvernement avec à peine 40 % (ou même moins) des voix exprimées.
Le front commun devrait donc s’engager à travailler à une réforme du mode de scrutin, pour que celui-ci soit davantage représentatif de la volonté populaire. On s’engagerait également à revoir le financement des partis politiques, afin de réduire au minimum les possibilités de corruption qui sont le lot du système actuel. Ces modifications au mode de scrutin et au financement des partis devraient être soumises à la population par référendum avant la fin du mandat.
Recherche de consensus
Le front commun devrait gouverner en recherchant les consensus plutôt qu’en attisant les divisions. À titre d’exemple, nous pensons que les engagements suivants feraient consensus dans les trois partis et rallieraient une grande partie de la population :
Un moratoire sur la hausse des droits de scolarité universitaires jusqu’à la tenue d’États généraux sur l’enseignement supérieur, tenant compte des revendications actuelles du mouvement étudiant.
« Que le gouvernement du Québec se dote d’une véritable stratégie, pour le Nord et l’ensemble du territoire, où le développement de nos ressources naturelles et énergétiques répond à nos exigences les plus hautes en matière de partage de la richesse, de respect de l’environnement et des populations, maintenant et pour les générations à venir » (extrait de la déclaration du 22 avril).
Un moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste.
Une politique énergétique visant à permettre au Québec d’atteindre, et si possible de dépasser, les objectifs du protocole de Kyoto.
Une contestation vigoureuse des politiques conservatrices du gouvernement Harper, qui sont contraires aux valeurs québécoises.
La période actuelle, qui n’est pas ordinaire, nécessite des actions politiques qui elles aussi sortent de l’ordinaire. Les partis d’opposition nous disent qu’ils souhaitent « faire la politique autrement ». Il est temps à notre avis que cela s’exprime par des gestes politiques audacieux et d’envergure. Nous les invitons à mettre de côté leurs intérêts partisans et à travailler ensemble pour le bien commun. La démocratie ne repose-t-elle pas sur l’art du compromis ?
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Simon Labelle - Professeur de physique au collégial;
_ Vincent Fortier - Professeur de philosophie au collégial
Coalition politique
Le consensus plutôt que les divisions
Un désir de changement secoue présentement le Québec.
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