De Daniel Breton à Pierre Duchesne, la même méthode est à l’oeuvre. Deux personnalités péquistes, d’abord affublées de qualificatifs péjoratifs, puis, comme par hasard, embarrassées sur la place publique, non pas pour des gestes commis dans l’exercice de leurs fonctions ministérielles, mais pour des erreurs passées, remontant dans le cas de Duchesne à plus de 20 ans.
C’est le constat qu’on pouvait faire en lisant ce samedi les « révélations » du journaliste de La Presse qui nous apprenait, dans le long portrait consacré à Pierre Duchesne, que ce dernier avait été condamné à deux occasions, il y a une vingtaine d’années, pour conduite avec facultés affaiblies.
Le mot complot étant proscrit, on va donc continuer à parler de hasard. Et de maudit bon timing ! Surtout avec la tenue prochaine d’un certain sommet sur l’enseignement supérieur que plusieurs semblent espérer voir déraper.
« Caractériel » et « Alexandre Daigle de la politique », deux expressions accolées à Pierre Duchesne, deux nouvelles expressions dans le lexique péjoratif employé pour discréditer des ministres et députés péquistes en poste depuis même pas six mois, d’après la méthode éprouvée de Jean Charest avec ses adversaires.
Elles s’ajoutent à goon (Blanchet), irresponsable / immature (LBB), radicaux (Breton, Ouellet, McKay, Lisée, LBB), bougon et tête brûlée (Breton).
Pierre Duchesne est donc la nouvelle cible péquiste. Pour la deuxième fois depuis juillet dernier.
On se rappellera que les libéraux, appuyés par des « chroniqueurs d’humeur » ayant en grippe le PQ, tels Richard Martineau, Chantal Hébert et André Pratte, avaient essayé de discréditer l’ex-journaliste de Radio-Canada, lors de son passage en politique, avec des accusations de conflit d’intérêts et de partialité, des accusations finalement rejetées par le Conseil de presse et l’Ombudsman de la société d’État.
Parlant de hasard concernant la SRC, c’est un peu curieux que Breton et Duchesne, deux ex-employés, aient pu y travailler sans jamais se faire embêter pour des problèmes reliés à leur passé. Faut croire qu’il faut attendre le départ d’un journaliste ou collaborateur vers le PQ pour que ses anciens collègues nous apprennent, toujours par hasard, ce que renfermait leur placard…
On ne voudrait surtout pas parler de chasse aux sorcières péquistes ni d’opération « Semons la zizanie ». Il n’en demeure pas moins que le hasard fait bien les choses ces temps-ci pour la presse libérale et caquiste.
Patrick Lagacé, une vraie Jojo Savard, avait curieusement comparé le ministre Pierre Duchesne avec Alexandre Daigle, un ancien joueur de hockey réputé pour avoir bousillé sa carrière en sortant tard dans les bars, quelques jours AVANT que La Presse nous apprenne que Duchesne aurait déjà été arrêté à deux reprises pour alcool au volant… il y a plus de 20 ans !
Tu parles d’une autre coïncidence ! Et d’une autre médisance. Prendre les erreurs de jeunesse d’un ex-journaliste chevronné de près de 50 ans, nouvellement arrivé en politique, pour le comparer avec un ancien jeune athlète indiscipliné ayant eu au moins plusieurs années pour scraper sa carrière au hockey. Franchement !
Mentionnons aussi que, dans son article « Le sens politique de Pierre Duchesne », Patrick Lagacé, un peu « fâché-fâché », réclamait pratiquement déjà sa tête en remettant en question son envergure politique, et en le traitant de « caractériel » parce que ce ministre péquiste insoumis aurait eu l’odieuse habitude de répliquer à ses détracteurs sur Twitter. Plutôt que de leur présenter l’autre joue et les laisser se défouler. Lagacé serait-il le Tie Domi ou le Sean Avery des chroniqueurs ?
Autre question, posée cette fois sur sa page Facebook par Dominic Maurais, animateur pour Radio X et chroniqueur au Journal de Québec : « Pourquoi un récidiviste de l’alcool au volant peut continuer à occuper un poste de MINISTRE ? »
Je risque une réponse : « Parce que les ministres ‘‘récidivistes’’, qui n’ont pas récidivé depuis 20 ans ont, en plus, un chauffeur privé ! »
(Je me permets aussi de poser deux questions à Dominic, déjà blâmé à trois reprises par le Conseil de presse, dont deux fois au cours de la dernière année : « À partir de combien de condamnations devient-on un multirécidiviste des médias ? Après combien d’offenses devrait-on être radié? » Je pose la question, comme ça… « On jase, là », comme dirait Guy A.)
Digne des négatives campagnes de peur de la droite républicaine anti-Obama, le plan de match des nombreux opposants au gouvernement minoritaire péquiste est simple : discréditer des élus importants en les faisant passer pour des délinquants, critiquer les décisions du PQ pour tout et son contraire, afin de provoquer la grogne dans la population et la chute du gouvernement.
Terminons en soulignant quelques contradictions chez ceux qui visent à semer la zizanie au Sommet sur l’enseignement supérieur, alors que le nouveau vilain Bonhomme Sept heures du mois, Pierre Duchesne, sera en liberté hautement surveillée.
Que dire, par exemple, de Patrick Lagacé, qui a fait mine d’être déçu que la gratuité ne sera pas à l’avant-plan des discussions, mais qui s’est maladroitement démasqué, dès le début de son article, en voyant comme une « contradiction » le fait que Duchesne et le PQ aient déjà, à la fois décrété un gel et augmenté l’aide financière ?
Une personne apparemment ouverte à la gratuité scolaire ne devrait-elle pas logiquement être d’accord pour réduire l’endettement étudiant ? Lagacé serait-il finalement plus proche des recteurs que de l’ASSÉ ?
Sans oublier « Aux recteurs de jouer maintenant », la dernière sortie de Lysiane Gagnon. L’anti-carré-rouge, devenue révolutionnaire depuis son appel à la RUE et au CHAOS lors de la fermeture de Gentilly, souhaite voir les recteurs se révolter, tout en rêvant de boycotts et de manifestations, maintenant que les libéraux sont dans l’opposition !
Que de hasards ! Ben bizarres !
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