Pour améliorer la réforme électorale

Réforme électorale


Dans son édition du lundi 22 octobre, Le Devoir publiait une lettre écrite par Marc Brière intitulée [«Pour sauver la réforme électorale»->9854]. Dans son texte, M. Brière, tout en reconnaissant que notre mode de scrutin actuel doit être changé, expliquait que les projets présentés aux populations de la Colombie-Britannique et de l'Ontario ont été rejetés puisqu'ils étaient «à la fois trop ambitieux et trop compliqués». Nous partageons son analyse.
Cela étant, nous estimons que M. Brière commet une erreur en recommandant néanmoins un scrutin proportionnel mixte où, en plus des 125 députés actuels à l'Assemblée nationale, élus en vertu du scrutin majoritaire à un tour, s'ajouteraient 25 autres députés élus à la proportionnelle. Selon nous, le scrutin proportionnel, qu'il soit mixte ou non, peut nuire à la gouverne nationale.
Contrairement aux autres provinces du Canada où les partis se démarquent essentiellement en fonction du clivage gauche-droite, ceux du Québec se distinguent l'un de l'autre selon leur position au sujet de la question nationale. Cela s'explique par le statut minoritaire des francophones au sein du Canada. Compte tenu de cela, nous croyons que le Québec, pour le bien de ses intérêts nationaux, a avantage à adopter un mode de scrutin permettant de ne pas entraver la gouverne en fonction de la nation.
En conséquence, nous prônons le mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Ce système existe avec des particularités en France. Ce système est identique au nôtre, à la différence qu'il peut y avoir un deuxième vote si nécessaire. Les modalités de ce mode de scrutin pourraient se résumer à ceci: un certain nombre de candidats se présentent dans une circonscription. Si l'un d'eux reçoit plus de 50 % des votes, il est automatiquement élu. Dans le cas inverse, les deux candidats qui ont reçu le plus de voix doivent s'affronter lors d'un second tour. Les électeurs retournent aux urnes, et celui qui remporte le plus de voix remporte le siège à l'Assemblée nationale.
Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours serait particulièrement utile au Québec puisqu'il pourrait mettre fin à la division du vote, entre le Parti québécois et Québec solidaire par exemple. Au Québec, on compte 14 partis politiques, fédéralistes ou souverainistes. Outre le Parti libéral et l'ADQ, on compte cinq autres partis qui sont fédéralistes ou qui n'ont pas de position constitutionnelle: le Bloc Pot, le Parti de la conscience universelle, le Parti de la démocratie chrétienne, le Parti Égalité et le Parti vert. Quant aux partis souverainistes, il y en a sept: en plus du Parti québécois et de Québec solidaire, il y a le Parti communiste, le Parti indépendantiste, le Parti marxiste-léniniste, le Parti de la république et le Parti unitaire. Avec le scrutin majoritaire à deux tours, l'électeur pourrait voter sans crainte pour le parti de son choix au premier tour. Si son candidat n'est pas élu, il pourrait néanmoins choisir celui des deux candidats du second tour qui représente le plus son opinion politique, soit la souveraineté ou le fédéralisme.
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Maxime Schinck, Sherbrooke, le 22 octobre 2007
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