Première communion en anglais seulement

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Relents de colonialisme intolérables

QUYON | Une fillette de neuf ans de l’Outaouais ne pourra faire sa première communion puisque la catéchète de la paroisse de Quyon ne parle pas français.
Emménagée depuis peu à Quyon, un village situé à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de Gatineau, Nicole Duval trouve injuste que sa cadette âgée de neuf ans, Cynthia, ne peut avoir les mêmes sacrements que ses frères et sœurs.
«Ça me fait de la peine pour elle. C’est frustrant de se faire revirer comme ça», avoue-t-elle.
Manque de bénévoles
Le curé de la paroisse Sainte-Marie-de-Quyon, Michael Costello, se débrouille pourtant bien en français.
Le problème vient plutôt du fait que l’ex-catéchète bénévole francophone de la paroisse a été victime récemment d’un accident vasculaire cérébral et qu’aucun autre volontaire bilingue de la région n’est formé pour enseigner les rudiments préparatoires à la communion aux jeunes premiers communiants de la région.
«C’est la triste réalité de l’Église. Il est difficile aujourd’hui de recruter des bénévoles», analyse celui qui est prêtre depuis plus de 50 ans.
Le révérend Costello n’a donc eu d’autre choix que de recommander la mère et sa fille à une paroisse voisine, la plus proche, celle de Bristol, étant séparée d’une vingtaine de kilomètres de Quyon.
«Il n’est pas question que j’aille courir deux fois par semaine à Bristol. Aussi bien laisser faire», argumente Nicole Duval, la mère de la fillette âgée de neuf ans qui est totalement dépassée par la tournure des événements.
La situation irrite au plus haut point Jean-Paul Perreault, président d’Impératif français, un organisme basé en Outaouais voué à la promotion de la langue française.
«Ça n’a aucun sens qu’une situation aussi aberrante existe encore au Québec en 2014. Ces pratiques sont discriminatoires et francophobes», rage M. Perreault.
Milieu anglophone
La région du Pontiac, où est située la municipalité de Quyon, appartient au diocèse de Pembroke en Ontario depuis plus de 100 ans.
Certains citoyens ont fait des pressions par le passé pour l’associer au diocèse de Gatineau, un effort vain vu le nombre important d’anglophones dans ce secteur.
«La demande doit en effet venir d’une majorité de la population», confirme le vicaire général du diocèse de Gatineau, Philippe Gendron.
Bien que le prêtre soit bilingue, il dit la messe le plus souvent en anglais, dans la langue de la majorité des assidus fidèles de la paroisse.
«Je ne vais plus à la messe, car je ne comprends rien de ce que dit le prêtre. Ensuite, ils viendront nous dire qu’il n’y a plus personne dans les églises...», conclut la dame.


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