Retour spectaculaire de l’industrie de la construction à l’avant-scène politico-judiciaire
1 août 2011
Me Cloutier,
[1] Votre obsession anti-Marois vous égare.
[2] La nécessité d'une enquête publique sur la corruption est certainement le sujet sur lequel les Québécois soient parvenus à faire le plus large consensus depuis des lunes.
[3] Vos critiques sur les commissions d'enquête ressemblent à s'y méprendre à celles de Jean Charest.
[4] La décision du ministre Hamad de demander à la police de faire enquête constitue déjà une indication qu'une enquête criminelle est en cours. Il est donc inutile d'en faire la demande, il suffit de se renseigner sur sa progression.
[5] La corruption constitue la pire menace à la démocratie. On ne peut espérer atteindre cet idéal sans d'abord nettoyer les écuries d'Augias, ce qui exige un degré très élevé de transparence, et il n'existe aucune assurance qu'une chambre citoyenne serait mieux en mesure de l'assurer qu'une commission d'enquête sur le modèle de celles que nous connaissons, surtout si l'on tient compte de la très longue courbe d'apprentissage inhérente à la mise en plus de toute nouvelle institution politique de cette envergure.
[6] Jamais "poutine" ne fut plus méritée que celle que se fait servir sans relâche depuis plus de deux ans le PLQ. Il faut remonter aux dernières années de l'Union Nationale à la fin des années 1950 et du régime libéral d'Alexandre Taschereau dans le milieu des années 1930 pour trouver des situations comparables. J'ai beau ne pas porter le PQ dans mon coeur pour les raisons que vous connaissez, je ne peux en aucune façon assimiler les accusations contre le PQ à la fin de son dernier mandat à celles qui pèsent aujourd'hui contre le gouvernement Charest.
Richard Le Hir