SNC-Lavalin renforce la présence québécoise au sein de son conseil

Ian Bourne succédera à Gwyn Morgan à la présidence

Encore beaucoup de chemin à faire

Après avoir nommé un Américain comme p.-d.g., l’an dernier, la firme d’ingénierie SNC-Lavalin a décidé de renforcer la présence québécoise à son conseil d’administration.
Dans le document publié jeudi en vue de l’assemblée annuelle des actionnaires du 2 mai, l’entreprise montréalaise propose l’élection de quatre Québécois à son conseil d’administration. Celui-ci n’en compte actuellement que deux. Les quatre Québécois dont la candidature est proposée sont Jacques Bougie, ancien p.-d.g. d’Alcan, Lise Lachapelle, ancienne présidente de l’Association des produits forestiers du Canada, Alain Rhéaume, ancien sous-ministre des Finances du Québec, et Claude Mongeau, p.-d.g. du Canadien National.
À l’heure actuelle, M. Mongeau et Pierre Lessard, président-directeur du conseil de Metro, sont les seuls Québécois à siéger au conseil de SNC. M. Lessard et trois autres administrateurs, dont le président du conseil, Gwyn Morgan, quitteront le conseil en mai. M. Morgan sera remplacé à la présidence du conseil par Ian Bourne. Celui-ci siège au conseil depuis 2009 et a agi comme chef de la direction intérimaire de SNC-Lavalin après le départ de Pierre Duhaime, l’an dernier.
M. Duhaime a quitté dans la foulée du vaste scandale de malversations de plusieurs millions de dollars qui secoue SNC depuis février 2012. Il a été accusé de complot de fraude, de fraude et d’usage de faux documents en lien avec le contrat de construction du futur Centre universitaire de santé McGill, décroché par l’entreprise en 2010.
« Renouveler le conseil est une étape importante parce que le conseil actuel ne s’est pas bien chargé de ses responsabilités », a commenté jeudi Michel Nadeau, directeur général de l’Institut sur la gouvernance. M. Nadeau a toutefois tenu à souligner que c’est la haute direction, et non le conseil d’administration, à qui il incombe de redresser l’entreprise.
Le document rendu public jeudi indique par ailleurs que Pierre Duhaime a touché en 2012 une portion de 1,5 million de l’« arrangement de départ » de 5 millions qu’il a obtenu en quittant SNC, l’an dernier. En décembre, après la mise en accusation du dirigeant déchu, l’entreprise a suspendu les versements à venir jusqu’à nouvel ordre.
On apprend en outre que le nouveau p.-d.g., Robert Card, a eu droit à des actions d’une valeur de 5,88 millions à son entrée en fonction, en octobre. En ajoutant son salaire, sa prime de rendement et la valeur acquise par son régime de retraite, sa rémunération totale s’est élevée à 6,43 millions en 2012. Il est à noter que le salaire de base de M. Card (900 000 $ par année) est légèrement inférieur à celui de M. Duhaime en 2011 (950 000 $).


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