La violence politique
9 décembre 2022
Bonjour Maître Christian Néron,
Je viens de lire votre texte « La violence politique » : quel travail!
Je vous félicite et vous remercie d’avoir pris le temps de nous le partager, car il est essentiel à notre conscience et pour la compréhension de bien des situations encore très vivantes au Québec, seul État en Amérique du Nord qui a cru nécessaire de se doter d’une loi contre le harcèlement psychologique au travail.
Je n’ai pas vos connaissances légales et historiques, mais je suis très au fait de ma subordination et de sa violence. Je l’ai souvent vécu au sein même du Mouvement Desjardins où j’ai travaillé pendant plus de 25 ans, tout particulièrement pendant le pontificat de Claude Béland qui a transformé l’oeuvre de Dorimène et Alphonse Desjardins en une patente plus capitaliste que coopérative.
En vous lisant, je n’ai pu m’empêcher de faire quantité de parallèles avec l’usurpation qu’a effectuée Maître Béland durant sa présidence au Mouvement Desjardins (1986 à 2000) : avec ses amis de Montréal qui étaient les plus puissants au Mouvement, il a réalisé votre maxime : « La force prime le droit ». Avec Maître Béland, les membres sont devenus le troupeau au service du Mouvement Desjardins, exactement le contraire de l’oeuvre de Dorimène et Alphonse Desjardins où les Caisses devaient être au service des membres.
Je suis surpris que vous n’ayez aucunement mentionné notre soumission aux dogmes et au pouvoir de l’Église catholique et la culpabilité qu’elle nous imposa dès notre prime enfance.
« La force prime le droit »! Voilà une expression que Maître Claude Béland a dû caresser avec beaucoup d’amour pour réaliser l’usurpation qu’il a finalement complétée le 4 décembre 1999. Lors de cette réunion historique des délégués des Caisses Desjardins, le pouvoir des membres fut subtilement et illégalement transféré vers la haute direction du Mouvement Desjardins. C‘est l’excellent livre de M. René Croteau, ex-directeur général de la Fédération des Caisses populaires Desjardins de Lévis, qui nous expliqua les manoeuvres légalistes de Maître Béland pour faire des sociétaires des Caisses un Troupeau au service de l’élite dirigeante de Montréal. Aidé politiquement par Bernard Landry et Monique Jérome-Forget, les dés pipés de cet orateur Béland furent tirés dans la controverse, et s’en était fait de l’autonomie des Caisses et du pouvoir des sociétaires!
Alors que Dorimène et Alphonse Desjardins eurent le génie de proposer le coopératisme financier aux Canadiens français pour se sortir de leur géhenne, Maître Béland fut l’homme de service des capitalistes du Mouvement et des agences de notation financière européennes et américaines pour faire passer de plus de 1300 Caisses populaires à environ 200 « succursales » de la fausse coopérative d’aujourd’hui.
Aujourd’hui, les dirigeants reçoivent une rémunération dont il n’est plus possible de connaître le montant : elle était de 150. $ l’heure en 2015! Aujourd’hui, le président Cormier fait des dons avec les trop-perçus qui devraient revenir aux membres : il s’est octroyé un joli 100 M lors de sa nomination! Depuis 2010 et Monique F. Leroux, deux règlements de régie interne (4.6 : saine conduite d’un membre et 4.7 : réprimande, suspension, EXCLUSION) font taire la critique des membres et maquillent la démocratie de surface de cette institution financière et bancaire; 6 fois en 8 ans, je fus exclu des Caisses où j’étais membre depuis des décennies; j’ai osé poser des questions dérangeantes.
Que peut un membre seul contre une armada d’avocats?
Le 6 décembre 1900, Dorimène et Alphonse Desjardins ont proposé la coopération aux Canadiens français; le 4 décembre 1999, Maître Béland a imposé la solidarité aux membres et citoyens québécois, faisant d’eux un troupeau docile aux ordres de Montréal et de la finance internationale. C’est de la page 146 à 148 de son autobiographie (Claude Béland; une carrière au service du coopératisme », FIDES, 2015) que les belles paroles de Maître Béland nous confirment sa dictature et sa violence politique.
Enfin, à la suite d’un questionnement adressé par lettre recommandée auprès de l’Autorité des marchés financiers du Québec (AMF), celle-ci ajouta cela à la fin de sa réponse par courriel :
« Mise en garde : l’AMF est l’organisme de réglementation du secteur financier québécois. Elle a pour mission d’encadrer les personnes et les entreprises qui exercent des activités dans ce secteur et de prêter assistance aux consommateurs de produits et services financiers.
…Ce courriel vous a été fourni uniquement pour votre bénéfice. Toute transmission de cette information, totale ou partielle, à toute autre personne est interdite sans avoir obtenu au préalable le consentement explicite et écrit de l’Autorité. De plus, ce courriel ne représente en aucun cas un conseil personnalisé ou une opinion juridique. Pour en connaître les incidences légales, veuillez consulter un conseiller juridique. »
L’art de museler le peuple asservi par la force qui prime le droit.
Il n’y a pas que le fédéral qui soumet les Canadiens français à leur éternel complexe d’infériorité…
Encore un merci très sincère pour votre texte « La violence politique ».
Et merci de me répondre, car j’ai besoin d’aide pour que Desjardins cesse d’exploiter la crédulité des citoyens.
François Champoux, Trois-Rivières
frschampoux@gmail.com