Le retour de la charte
19 janvier 2015
« Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde » (A. Camus)
Il ne s'agit pas d'une charte de la laité, mais bien d'une charte des valeurs du Québec, telle que proposée dans le projet de loi avant les élections.
Cette Charte des valeurs proposait la modification de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec pour y inclure une clause d'interprétation (critères : neutralité de l'État et égalité homme-femme).
Notons qu'il s'agit bien de neutralité de l'État et non pas de laïcité (en conflit avec les institutions religieuses qui sont au coeur de la genèse de notre nation).
Cette Charte des valeurs comme composante importante de notre doctrine d'État du Québec se serait opposé à la Charte des droits de Trudeau. Plus précisément, sur la clause d'interprétation (art. 27) qui accorde la primauté au multiculturalisme ; une composante essentiel de la doctrine d'État du Canada.
Deux doctrines d'État qui s'opposent, (donc principe d'équivalence) qui aurait mené à un conflit de légitimité.
Je ne vois pas, sur l'essentiel et non les modalités, en quoi la nouvelle proposition de Bernard Drainville est différente du projet de loi précédent du Parti Québécois. Nous sommes donc dans les mêmes perspectives (doctrine d'État et conflit de légitimité). Et pour bien comprendre la game il importe de bien nommer les choses et s'en tenir au langage statutaire.
Le langage statutaire très utile ici : la souveraineté ne consiste pas à » créer un pays » mais, bien à changer le statut d'un État : de province à État souverain.
M Verrier, merci pour votre texte très courageux.
JCPomerleau
N.b. Ce commentaire n'engage que ma personne et non la ligne éditoriale de Vigile.