Il ne s’agit pas de sortir le Québec du Canada, mais bien plutôt de sortir le Canada du Québec

Référendum : une dérive dans l'imaginaire

Réponse à Richard Martineau

Chronique de Jean-Claude Pomerleau

M. Martineau, le cul-de-sac, c’est le référendum.
Pour une raison simple :
La Canada a clairement exprimé l’intention de ne pas reconnaitre le résultat d’un référendum gagnant. Ce qui n’empêche pas J M Aussant de nous dire que le Canada est un pays démocratique (Janvier 2013). Le déni de la réalité comme fondement d’une stratégie souverainiste nous entraine dans une dérive imaginaire (cul-de-sac, vous dites).
Sans mettre la bonne foi de J M Aussant en doute, je m’interroge sur son manque de jugement politique. D’autant plus que cela entraine un préjudice grave pour la défense des intérêts supérieurs du Québec. Puisqu’il s'est déjà dit prêt à abandonner l’État au mains des libéraux pour un ou deux mandats, plutôt que de renoncer à sa lubie. Je lui suggère de consulter le dictionnaire pour la définition du mot : realpolitik. Et en complément, cette définition de la politique, qui est fait d’intérêt de rapport de force et d’effectivité.
Tant et aussi longtemps que le Canada va refuser de jouer le jeu démocratique, la stratégie qui consiste à convaincre les citoyens qu'il suffit de voter OUI. et youppi on a un pays, sera une illusion. Car il ne suffit pas de prendre une décision, il faut surtout la rendre effective sur son territoire (principe d’effectivité). Or ni ON ni QS (deux partis qui donnent dans la dérive imaginaire) n’ont de stratégie pour bâtir le nécessaire rapport de force favorable, condition première pour garantir le changement de statut d’un État ; dans le cas du Québec, de province à État souverain.
Depuis 2 ans que je pose cette question : que proposent les Idéalistes du Grand Soir pour bâtir ce rapport de force ? Et je n’ai pas encore reçu de réponse qui passe le test de la réalité la plus élémentaire. Si quelqu’un avait une réponse je serais heureux de l’entendre. Pour le moment, ils nous proposent un pays fantasmé dans un avenir incertain alors que le gouvernement vient d'enclencher la dynamique politique qui vise la rupture dans la vraie vie.
La souveraineté, il ne s’agit plus d’en parler, il s’agit de la faire. De passer du dire à l’agir. Ce qu’est la gouvernance souverainiste, à condition d’être assumée. Ce à quoi adhèrent maintenant MM Landry et Duceppe (bienvenue dans la realpolitik).
Il ne s’agit pas de sortir le Québec du Canada, mais bien plutôt de sortir le Canada du Québec :
« L’action de l’État est une conquête sans cesse renouvelée de sa compétence sur son territoire » - Charles Chaumont
Et le match commence par un rapport de force sur le dossier de l’assurance emploi. Comme Ottawa ne va pas changé sa politique, le Québec va devoir réclamé le rapatriement de cette compétence. Comme il va refusé., le Québec va devoir créer sa propre Caisse de l’assurance emploi.
Ce qui implique un conflit ouvert qui mettra en cause la capacité du gouvernement du Québec de rendre effective sa décision sur son territoire (principe d’effectivité). Principe que les idéalistes du Grand soir ignorent complètement; trop occupés à tirer dans le dos du gouvernement, au moment où le rapport de force à bâtir est si critique pour la suite des choses. Savent ils seulement qu'ils deviennent ainsi des alliés objectifs de la CAQ et du PLQ.
Si on ne peut bâtir ce rapport de force pour sortir le Canada du Québec sur cette unique compétence, comment pourra-t-on le sortir pour l’ensemble de nos compétences ? Et surtout, comment pourra-t-on rendre cette décision effective ?
Référendum : une dérive dans l'imaginaire


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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    7 avril 2013

    La gouvernance souverainiste est et sera un échec. Les fédéralistes ont raison de dire que ça va diviser les Québécois, sauf que même s'ils le disent avec de fausses larmes aux yeux, dans les faits, ils s'en réjouissent. C'est ça que vous refusez de voir M. Pomerleau.
    Eric Duhaime, lui, vous rit en pleine face...
    http://www.ameriquebec.net/actualites/2013/04/07/gouvernance-souverainiste-les-provincialistes-et-la-droite-gagnants-9960.qc

  • Archives de Vigile Répondre

    6 avril 2013

    J'ai hâte que nous apprenions à désobéir.
    Ce n'est pas ce que les autres penses qui est important:
    Mais bien ce que nous,nous pensons juste
    merci 53

  • Archives de Vigile Répondre

    6 avril 2013

    Tout ce que je souhaite c'est que cette décision des conservateurs n'est pas un piège à cons pour favoriser un affrontement et d'en profiter pour aller chercher des pouvoirs supplémentaires en créant une crise.
    C'est la technique anglo saxone: on invente une crise et on en profite pour justifier une intervention qui va encore plus loin afin de mettre K.O. son adversaire.
    Je trouve anormal que le fédéral attaque le Québec sans savoir que cela sera très mal reçu.
    Ça me fait penser à 1982. Le fédéral profite du référendum de 1980 pour raffermir son pouvoir centralisateur dans une nouvelle constitution qui devait selon Trudeau répondre aux besoins des Québécois. Ce fut le contraire qu'il fit.
    Le PQ doit être prudent car il n'a pas l'appui médiatique que le fédéral possède dans sa contre offensive pour la formation de la main d'oeuvre.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 avril 2013

    Martineau, sort de ce corps.

  • Marcel Haché Répondre

    6 avril 2013

    Si on sait de quoi on parle…Il y a bien plus de travailleurs saisonniers à Montréal et à Québec qu’il peut y en avoir en Gaspésie. Mais ceux de Montréal et de Québec ont quelque chose que ceux de Gaspésie n’ont pas : des alternatives d’emplois à la fin de leur emploi.
    Le fédéral s’est toujours servi de son réseau au Québec pour déstabiliser l’électorat en même temps que les finances provinciales. Il l’a toujours fait sans que jamais ni les gouvernements péquistes précédents (qui en ont pourtant le plus souffert) ni les gouvernements libéraux ne disent jamais rien. Tous muets comme des carpes.
    Le gouvernement Marois est le premier gouvernement provincial à dire hum…y a quelque chose à voir. Il nomme Duceppe.
    Et toute la chorale du grand soir de reprendre : qu’est-ce que ça donne ? D’autres nous expliquent que nous sommes déjà gras-durs d’un milliard à ce seul chapitre, qu’il vaut mieux garder ses mains dans ses poches, plutôt que de se faire aller les baguettes pour rien.
    Si je comprends bien, le plus sûr moyen d’arriver à bon port, ce n’est pas de marcher ni de se mettre un pied devant l’autre, mais de chanter l’indépendance.
    Hey chose : ça fait quarante ans, s’tie, qu’on chante les deux pieds dans la même bottine.
    Vivement un peu de realpolitik.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 avril 2013

    Bonjour M. Pomerleau,
    vous dites «Depuis 2 ans que je pose cette question : que proposent les Idéalistes du Grand Soir pour bâtir ce rapport de force ? Et je n’ai pas encore reçu de réponse qui passe le test de la réalité la plus élémentaire. Si quelqu’un avait une réponse je serais heureux de l’entendre. », C’est faux, vous ne voulez pas entendre, vous persistez à croire que Pauline Marois pense comme vous. Vous ne voulez pas savoir, vous ne voulez surtout pas en parler, vous niez que Pauline Marois est la première des Idéalistes du Grand Soir, comme vous dites. Pour Pauline Marois, il y aura un autre référendum, comme les 2 premiers. Sans préparation sérieuse (une campagne de 30 jours seulement avant le jour du vote), sans la détermination nécessaire pour accomplir la révolution.
    Vous répétez la même chose depuis 2 ans, tout le monde comprend bien la nécessité du rapport de force, mais vous refusez de constater les faits : Pauline Marois navigue à vue, elle ne comprend rien aux nécessités d’une nation en survivance, et son manque de jugement, le pire que j’aie vu dans le monde politique québécois, lui fait rater toutes les occasions.
    Comprenez-vous que votre chef n’a pas évolué comme vous le souhaitez ? Même si elle a compris le rapport Larose, peut-être, elle a tout fait pour le rendre inopérant. Par son comportement électoraliste de mauvais vendeur qui cache sa camelotte parce qu’elle ne serait pas présentable, le PQ s’est discrédité depuis le départ de Landry, et la Cause a perdu en popularité, elle n’a pas gagné en tout cas.
    Vous refusez de voir que Pauline Marois, même si elle croit travailler à bâtir un rapport de force, se tire constamment dans les pieds de sorte que ses efforts sont vains.
    Même si le scénario que vous évoquez se réalisait, avec l’assurance-emploi, croyez-vous que les gens feront confiance à ce « vendeur de char » qu’est devenu le PQ ? Ce PQ qu’on soupçonne de manigancer pour casser le Canada en deux ? Vous connaissez les forces fédéralistes et le pouvoir énorme de la presse et du monde financier.
    Depuis plusieurs années les observateurs se demandent pourquoi le PQ ne lève pas, pourquoi la population ne vote pas pour lui. C’est simple, c’est très simple, c’est même extrêmement simple. Peu importe les programmes, les gens en général votent pour les personnes. Pauline Marois n’est pas aimée et plus que ça, elle n’inspire pas confiance, ses mauvaises réalisations la trahissent et les gens n’en veulent pas comme Première Ministre.
    M. Pomerleau vous dites « Ce qui implique un conflit ouvert qui mettra en cause la capacité du gouvernement du Québec de rendre effective sa décision sur son territoire (principe d’effectivité). ». Depuis 2 ans je vous demande de répondre à cette question : croyez-vous que Pauline Marois a la détermination et la volonté nécessaire pour procéder, et advenant le cas, croyez-vous que devant le choix à faire, les gens vont suivre Mme Marois ?
    Philippe Couillard sera Premier Ministre bientôt, et il sera là au moins 5 ans. À cause de l’entêtement de gens comme vous, Andrée Ferretti ou le pathétique Barberis-Gervais, nous aurons encore perdu 1 an ou 2 ans de plus avec le PQ au pouvoir, alors que nous aurions pu, dès 2008, commencer le travail. La Cause aura encore reculé. Encore et encore.

  • André Vincent Répondre

    6 avril 2013

    Bien beau tout ça, mais dites-moi, monsieur Pommerleau, une fois l'assurance chomage dédoublée, nos concitoyens vont payer deux fois, non ? à moins qu'Ottawa cède, ce qu'il ne fera pas.
    Alors à quoi nous mène cette stratégie de gouvernance souverainiste sinon sur un mur ? Passer des années à revendiquer des pouvoirs qu'Ottawa aura le beau jeu de refuser de tranférer, ça sert à Quoi au juste?
    Une perte de temps... non ?

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    6 avril 2013

    Correction : réponse à M Henri Martineau et non à Richard Martineau.
    JCPomerleau