Après la nomination de Pierre-Karl Péladeau à la présidence du CA d'Hydro-Québec, voici celle de Jean-Marc Léger à titre de nouveau président du conseil de la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain (CCMM). Il vient remplacer, l’omniprésente (1), Hélène Desmarais qui occupait le poste de ce plus important organisme privé au Québec voué au développement économique, depuis 2007.
Changement de garde. Desmarais out, Péladeau in. Un signe des temps ?
Sans être naif au point de croire que la mort du patriarche Paul Desmarais signifie la perte d'influence du clan sur le Québec, il semble bien que cette influence se fera plus discrète pour la suite de l'histoire. La défense des intérêts de l'Empire est à ce prix. Surtout que ces dernières années les projecteurs ont laissé apparaître la silhouette d' un prédateur du bien public, contre les visées duquel le peuple devait se montrer de plus en plus VIGILE-ant.
Qu'est que cette nomination peu bien changer ? Depuis des années le clan Desmarais pèse de tout son poids sur cet organisme afin de rendre ses orientations conforment à ses intérêts, non seulement économiques mais surtout politique. Si bien que la classe des affaires a été réduite à n'être qu'un fan club des Libéraux et du fédéralisme, même quand ces positions étaient contraires à leurs propres intérêts. On a qu'à penser à la fameuse sortie de Henri-Paul Rousseau, venu expliquer comment la Caisse avait perdu 40 milliards $, et qui, suite à son allocution, avait reçu une ovation debout lors d'un dîner de la Chambre de commerce de Montéal !
Qu'est que cette nomination peut bien changer ? Un indice :
Le jour même où la CCMM émettait son communiqué pour annonce la nomination de Jean-Marc Léger en soulignant qu'il "possède une expérience solide et variée dans l’analyse stratégique des comportements québécois, canadiens et américains. ". ce qui en fait un stratège avec une vision beaucoup plus large que ceux de l'oncle Paul, elle en émettait un autre qui démontre que les intérêts de la classe des affaires de Montréal (et du Québec) ne sont pas toujours convergents avec ceux du fédéral.
Dans ce communiqué, le CCMM s'attaque à la politique d'Ottawa sur un ton qu'on ne lui connaissait pas jusqu'à tout dernièrement :
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« L’élément central de l’agenda du gouvernement fédéral est l’économie et l’emploi. Nous appuyons cette priorité. Il est cependant déplorable que le gouvernement fédéral ne réalise pas l’importance stratégique des fonds des travailleurs au Québec, tant du point de vue des entreprises que des épargnants. Par souci de cohérence, le gouvernement aurait dû revenir sur sa décision et en faire une troisième bonne nouvelle pour l’économie du Québec et de sa métropole », a conclu M. Leblanc.
(...)
http://www.ccmm.qc.ca/fr/nouvelles/politique-economique-federal/
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Ce dossier n'est qu'un des nombreux dossiers sur lesquels le CCMM devra faire des choix et défendre les intérêts économiques de ses membres (et du Québec) contre les intérêts divergents d'Ottawa. On n'a qu'à penser au " péage sur le Pont Champlain : une «aberration totale» selon le mileu des affaires de la Rive-Sud (2) . Ajoutez à cela l'assurance emploi, etc. Les dossiers ne manquent pas.
Cette nomination est un signe des temps. Se pourrait-il que le Québec Inc. prenne un posture qui a déjà été la sienne, à savoir que ses intérêts (sauf pour quelques prédateurs) sont compatibles la plupart du temps avec ceux de l'État du Québec plutôt qu'avec ceux de l'État canadien. Et qu'il faudra bien tirer une conclusion un jour !
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(1) Comme Dieu, les Desmarais sont partout :
Hélène Desmarais est fondatrice, Présidente du conseil et Chef de la direction du Centre d’Entreprises et d’Innovation de Montréal (CEIM) (depuis 1996).

Mme Desmarais est Présidente du conseil d’administration de HEC Montréal (depuis 2003) et co-présidente et fondatrice du Conseil Consultatif International de HEC Montréal (depuis 1990); Présidente du Conseil Consultatif de la faculté de médecine de l’Université de Montréal (depuis 2006); Présidente du Conseil d’administration de la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain (depuis 2007), membre de son conseil d’administration (depuis 2002) et membre du comité exécutif (depuis 2005); Présidente du conseil d’administration de l’Institut Économique de Montréal (depuis 2007) et membre de son conseil d’administration (depuis 2002); Présidente du Conseil Consultatif et membre du Bureau des Gouverneurs de la Conférence de Montréal (depuis 1995); Présidente du conseil d’administration et du comité exécutif de la Société de Développement Économique Ville-Marie (depuis 1998); Présidente du conseil d’administration de la Société d’Investissement Jeunesse (depuis 2001), Présidente déléguée du conseil d’administration de l’Orchestre Symphonique de Montréal (depuis 2004) et Présidente du conseil d’administration du Fonds de dotation de l’Orchestre Symphonique de Montréal (depuis 2004); membre du conseil de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (depuis 2005); de l’Institut C.D. Howe (depuis 2005); de Génome Québec (depuis 2002); de VAL-CHUM (Société de valorisation du CHUM) (depuis 2004); de la Société de développement Technopôle Angus (depuis 2005) et de Garda (depuis 2006). Elle est membre du Conseil des partenaires de l’innovation (CIP) qui relève du ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (depuis 2006). Mme Hélène Desmarais est membre du conseil d’administration de l’IRCM depuis 2005.
http://www.ircm.qc.ca/Lists/MembresDuConseil/DispForm.aspx?ID=20
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(2) http://www.lapresse.ca/actualites/montreal/201310/11/01-4698781-le-peage-sur-champlain-une-aberration-totale.php