La langue française est l’identité québécoise
29 octobre 2007
Vigile pour un Québec français.
Au Québec, c’est connu, le français se parle à niveaux variables. En famille, au dépanneur, avec les nouveaux arrivants au langage hésitant, au travail, ouvrier ou professionnel, dans les médias… on ajuste son vocabulaire, sa structure, voire son articulation, pour une communication efficace. C’est le langage québécois pragmatique. Le problème, c’est que tout ça repose sur le jugement de chacun. Pas de critères officiels.
Exemple : Me Guy Bertrand, qu’on aime ou pas son style, rapporte que des procureurs s’adressent à la cour en réduisant leur langage à des monosyllabes sous prétexte d’être bien compris par leur client : « Enweye, dilé au juge cossquissépâssé apràà! » À l’inverse, un intello politicien prêt à conquérir les votes des Québécois dans un sous-sol d’église un dimanche après-midi pourrait s’exprimer ainsi : « Incidemment, il est de notoriété commune, eu égard à mes éloquents états de service, que votre humble serviteur n’a jamais eu à se référer aux thèses freudiennes pour élaborer de saines théories sur l’ontologie provinciale à l’intérieure d’une agglomération confédérale d’entités d’ascendance britannique, pour faire la preuve de sa supériorité sur tous ses adversaires. »
Il y a un problème! Parler québécois demande beaucoup de jugement.
Et VIGILE prend le pari du Québec. Alors, quelle langue parlons-nous sur Vigile?
Personne de veut produire des textes littéraires mais tous aiment lire des phrases en français correct. Et en MAJORITÉ, les textes sur Vigile sont impeccables. Par contre, certains exposés de la plus grande justesse, parfois essentiels à la progression de la cause indépendantiste du Québec, apparaissent presque illisibles par faute de ponctuation, de phrases déstructurées et de verbes accordés avec négligence. Le Général Dallaire déplorerait que ceci n’est rien d’autre que les effets de l’assimilation galopante. Contamination par l’anglais. Le mal servirait à démontrer par l’absurde l’urgence du propos.
Quand l’exposé nous apparaît capital par sa pertinence, nous faisons l’effort de lire et relire pour comprendre. Mais dans les interventions brèves et prévisiblement retrouvées en réplique à tous les textes, si le français délire et que la pulsion spontanée n’apporte pas d’argument nouveau, ça étire la patience. Et le webmestre ne pouvant se multiplier et analyser tout ce qu’on lui soumet, il ne semble pas toujours disponible pour accepter une remarque à l’effet d’améliorer le français, même québécois qu’on lit sur Vigile.
Alors, soignons notre québécois.