L’actualité des Canadiens-Français mise en lumière par un site internet
18 janvier 2023
Dans le texte Le gros bon sens publié ici il y a 1 an j’ai tenté de montrer, comme le fait M. Verrier, que rien n’est possible si nous ne nous reconnaissons pas nous-mêmes. L’important est de savoir de qui on parle quand il s’agit des intérêts de la nation. Quand on cherche attentivement dans les racoins on s’aperçoit qu’on a pris beaucoup de raccourcis et que la somme de ceux-ci explique assez trivialement pourquoi nous avons cessé de nous battre et pourquoi nous régressons toujours de plus en plus.
Dans ce texte je disais que plusieurs militants portent leur attention sur le terme « Canadiens-Français », que nous avons tous appris à haïr et mépriser, et n’entendent plus tout le reste, ils se concentrent à démolir le messager. J’ai eu le même réflexe la première fois qu’on m’a parlé des canadiens-français comme la solution à ce qui nous arrive.
Qu’on n’aime pas le nom « canadiens-français » OK, je comprends. On peut s’appeler les Québécois francophones si vous voulez mais on ne peut pas s’appeler « Québécois » tout court parce qu’il y a des Québécois qui ne sont pas des nôtres. On pourra se nommer Québécois et déclarer que ce sont les autres qui doivent changer leur nom, on pourra faire ça quand notre culture sera dominante au Québec. Or c’est le contraire qui se produit, la culture dominante est encore et toujours l’anglais, ça n’a pas changé depuis que nous nous appelons Québécois. Tout cela origine de notre confusion identitaire. On nous a conditionné à nous haïr nous-même. Rien n’est possible tant que nous continuerons à nous rejeter nous-mêmes.
Notre plus grande difficulté est de nous sortir cette idée de la tête, il faut dissocier « canadiens-français » et « médiocrité », comme le pensent encore beaucoup de gens. Les canadiens-français détesteraient les intellectuels et mépriseraient ceux qui réussissent. D’autres voient plutôt les canadiens-français comme des incapables, des perdants. D’autres encore croient que « canadiens-français » veut dire qu’on est nécessairement fédéraliste, anti-souverainiste et pro Canada.
Svp, acceptez de croire un instant que les Canadiens-français ont une histoire glorieuse dont nous pouvons être fiers. Moi je suis fier de mes parents, de mes grand-parents et de mes ancêtres, je suis fier de ceux qui nous ont précédé, je n’ai pas honte de ce qu’ils ont fait. Visitez le site internet de la Fédération des Canadiens-Français. Comprenons que toutes nos grandes réalisations récentes nous appartiennent, que nous nous appelions Québécois francophone ou Canadiens-français n’y change rien.
Cette confusion identitaire ne date pas d’hier, elle dure depuis 50 ans. Si nous voulons en sortir nous n’avons pas le choix, ce n’est pas un concours de popularité. Peu importe le nom qu’on préfère, c’est toujours de nous qu’il s’agit. Croire que les canadiens-français sont médiocres c’est s’auto-dénigrer. C’est comme l’adolescent qui se déteste et n’a pas confiance en lui. Il faut cesser de croire cela, il faut changer d’attitude, il faut redécouvrir la fierté de nos ancêtres. Agir en adulte comme le font les autres nations sur cette planète.
Par exemple, encore aujourd’hui, la nation canadienne–française est partout en Amérique. Il n’en tient qu’à nous de faire comme les autochtones et de revendiquer auprès de l’ONU notre droit à ne pas disparaître. Cet exemple n’engage personne, je le donne pour montrer que les « Québécois francophones» sont uniquement des Québécois qui parlent français et qui vivent avec des Québécois anglophones dans leur coin d’Amérique, leur province du Canada, leur réserve. Ils n’ont pas d’avenir en tant que sous-groupe de la population de la province. Avant de devenir Québécois nous ne pensions pas en termes de province mais bien en termes de pays. Le Canada et ce continent nous appartenaient, nous n’y étions pas des étrangers comme nous le sommes aujourd’hui, des étrangers chez nous, oui, puisque personne ne nous représente à Québec ou à Ottawa.
Si vous êtes prêts à essayer de bonne foi de comprendre Gilles Verrier pendant quelques textes, il vous suffit de faire ceci : chaque fois que vous lirez « canadiens-français », remplacez le mot par « Québécois francophones ». Cela permettra d’éliminer le mur qui nous sépare.
D’abord vous ferez, comme nous tous, à peu près les mêmes constats que M. Verrier. Puis, assez rapidement vous serez conquis par la logique implacable et le gros bon sens du discours que nous sommes de plus en plus nombreux à soutenir et à défendre. C’est peut-être difficile à croire pour l’instant mais vraiment, dès qu’on examine les événements sous l’angle des Canadiens-Français, tout s’éclaire et devient évident.
Il suffit d’un déclic : accepter de considérer que nous sommes des Québécois, oui, mais aussi et surtout des Canadiens-français avec des droits historiques, contrairement aux Québécois anglais.