La nation canadienne-française

Les 4 vérités du mouvement indépendantiste

Critique de la québécitude

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Tribune libre

Je suis exaspéré de voir tourner en rond les élites du mouvement indépendantiste et toujours passer à côté de l’essentiel. Personne n’ose dire les choses telles qu’elles sont. Je ne suis qu’un quidam et pourtant, l’évidence crève les yeux. Nous sommes plusieurs à le dire depuis des années. Il faut que ça cesse et la mort du PQ est l’occasion de le faire enfin. 50 ans de péquisme nous ont fait perdre trop de temps.


Merci à Alexandre Cormier-Denis pour son compte-rendu du Colloque sur la situation du nationalisme québécois qui a eu lieu la semaine dernière. M. Cormier-Denis est très critique à l’endroit des conférenciers. J’ouvre ici une petite parenthèse avant d’y aller avec mon propos.


Lorsque Jean-Martin Aussant a démissionné du PQ il le faisait pour les bonnes raisons. Ce parti n’agissait plus en fonction de sa raison d’être, on ne faisait pas la promotion de l’indépendance. J’avais donc une grande confiance en lui.


Plus tard, dans une entrevue que j’ai vue à la télévision il y a 1 an ou 2, je l’entends dire exactement la même chose qu’il a répétée au Colloque, comme le rapporte M. Cormier-Denis :


« Soulignons également l’ineptie de sa pensée qui consiste à croire qu’il faut uniquement axer le discours souverainiste sur l’économie et délaisser le vote identitaire, ce dernier étant – selon lui – déjà acquis au Parti québécois. Cela révèle toute l’incurie intellectuelle du personnage.


Les Québécois ont justement voté pour un parti ayant un discours plus ferme et plus clair sur l’identité nationale que le PQ. Si les péquistes abandonnent définitivement la critique de l’immigration massive et du multiculturalisme, ils confirmeront l’inutilité totale de leur parti. »


Il faut vraiment être aveugle pour ne pas voir ça. Joseph Facal disait dans une chronique récente que les peuples qui font l’indépendance, la révolution, ne le font pas pour l’écologie ou pour le PIB, ils le font toujours pour des raisons identitaires. Qu’est-ce qu’on a donc, au Québec, à s’imaginer toutes sortes de choses pour éviter de regarder la réalité en face ?



Chronologie rapide de la nation


Les Français ont établi des colonies et, en 150 ans de vie en paix avec les Amérindiens, et même en harmonie, la nation canadienne a pris naissance. Elle a prospéré et s’est étendue sur le continent. Ce sont nos ancêtres qui ont fondé le Canada, différent de celui d’aujourd’hui. Ils n’étaient pas Canadiens-français, ils étaient Canadiens. C’était notre peuple.


Puis les anglais sont arrivés. Lors de la Conquête il n’y avait pas de Québec ni de Québécois, il y avait nos ancêtres les Canadiens, il y avait les militaires Français qui retournèrent en France et il y avait les Amérindiens.


Nous avons été envahis par les anglo-saxons dans une guerre impériale et nous sommes dominés politiquement et économiquement par eux depuis ce temps. Ce sont eux, nos ennemis, nos ennemis car ils persistent dans cette domination qui nous étouffe et nous tue peu à peu, ce sont eux qui ont créé la « province of Quebec ». Ils ont usurpé notre identité, désormais le Canada leur appartient et désormais, ils sont Canadian.


Dominés mais non anéantis, nous les Canadiens d’origine, nous nous sommes mis à nous nommer Canadiens-Français. Nous sommes toujours les mêmes, le même peuple, la même nation.


Puis est arrivée la Révolution tranquille tant magnifiée, mais elle n’a pas engendré que de bonnes choses pour nous. En fait elle nous a peut-être tué comme nation. À tant vouloir être moderne et ouvert au monde, on a jeté à la poubelle tout l’héritage, la culture et la tradition Canadienne-française. Il aurait suffi de faire un tri, peut-être, de tirer les leçons de notre histoire, mais non, on a tout jeté pour recommencer à 0.


Nous avons inventé la québécitude. Nous sommes devenus Québécois et désormais, nous avons honte de notre passé de Canadiens-français. Nous avons intégré le nom que l’ennemi nous a assigné, « province of Quebec », nous sommes fiers d’être des Québécois et non plus des Canadiens-français, fiers comme des colonisés.


La québécitude


Nous sommes devenus modernes mais, comme ça s’est fait dans la soumission et dans l’ignorance, nous y avons perdu notre âme. Nous n’avons pas écouté les sages qui dénonçaient les errements et nous avertissaient des dangers que nous courions.


Pour les Britanniques, l’État crée la nation, indépendamment des populations conquises. La seule nation qu’ils reconnaissent est celle des habitants du territoire de l’État. Les Britanniques imposent cela comme une vérité indiscutable. C’est complètement artificiel.


Pourtant, ça tombe sous le sens, la nation est une réalité socio-historique, elle découle d’une communauté de consciences, elle précède l’État, ce dernier est là pour la ou les nations qui habitent le territoire. Ce n’est pas la guerre qui crée les nations. C’est une idée impératrice qui est indéfendable.


Mais nous avons intégré cette idéologie de l’Empire britannique, désormais pour nous aussi, c’est l’État qui fait la nation, ce principe de guerre qui nie la réalité et qui bénéficie du consentement de nos élites intellectuelles. Nous appelons ça la nation civique, c’est-à-dire que notre nation n’est plus le peuple Canadien-français, qu’il soit du Québec ou d’ailleurs en Amérique, mais bien tous les habitants du territoire de la province où nous sommes confinés, et seulement eux.


Ça inclut les Canadiens-anglais du Québec, les descendants des Conquérants qui habitent le territoire de la province et perpétuent leur domination de façon odieuse et indécente. La québécitude a naïvement décrété que la nation Canadienne-française est morte, vive les Québécois civiques !


 



Avec notre nouvelle québécitude, il faut se rendre compte qu’on est tombé dans le piège de l’Empire. Nous avons coupé les liens avec la diaspora Canadienne-Française, nous avons donc tronqué considérablement notre rapport de force.


En plus nous avons décidé, selon le dogme de l’Empire, que les Canadiens-anglais du Québec, le cercle rouge dans la province, à gauche dans le schéma, devenaient des citoyens de notre nation, le cercle vert pâle, à droite.


Nous nous sommes attachés les mains en permettant à une nation étrangère, les Canadiens-anglais habitant au Québec, de bloquer systématiquement nos désirs et nos volontés exprimés démocratiquement.


Nous vivons aujourd’hui dans une nation complètement artificielle. C’est parce que nous refusons de comprendre et d’admettre cela que nous sommes confus, que nous peinons à nommer les choses et que nous nous butons constamment à un mur.


Depuis que nous sommes Québécois et non plus Canadiens-français, nous n’avons plus le droit de nous nommer, d’observer ce qui se passe pour nous. Aujourd’hui on parle des Amérindiens, des Grecs, des Italiens mais, quand il s’agit de nous, rien, interdiction de nous nommer spécifiquement, nous ne sommes pas montrables, c’est trop honteux. Nous sommes juste des Québécois, comme tous les autres. Le plus loin qu’on ira sera de parler des Québécois francophones. Nous ne sommes plus qu’une communauté francophone parmi les autres.


Le PQ était aux premières loges de ce carnage du rapport de force des Canadiens-français. Cette québécitude, cette nouvelle nation artificielle, a fait en sorte que nous avons perdu notre identité et nos repères en même temps que notre objectif et nos moyens.


Le projet du mouvement indépendantiste était et devrait toujours être la survie et l’émancipation des Canadiens-français, en bleu dans le schéma, mais la québécitude nous a amputé et nous a disqualifié, en vert dans le schéma. Aujourd’hui les élites du mouvement indépendantiste refusent cette réalité et cherche à résoudre la quadrature du cercle en s’entêtant à légitimer la nouvelle nation artificielle québécoise.


La démocratie


La démocratie est une question de point de vue. L’exercice démocratique s’adresse à tous les concernés par les décisions, et exclue ceux qui ne sont pas concernés. C’est l’évidence. Les grandes consultations menées par les nations Amérindiennes à travers le pays sont réservées exclusivement aux Amérindiens, bien évidemment. Et tout le monde est d’accord, personne ne songerait à réclamer un droit de vote du fait qu’il habite la même province.


L’avenir de notre nation Canadienne-française, sa survie et sa pérennité, c’est la raison d’être du mouvement indépendantiste. C’est l’essentiel.


La nation Canadienne-française, ce n’est pas la même chose que l’ensemble des citoyens Québécois. Démocratiquement, seuls les Canadiens-français peuvent se prononcer sur leur avenir. La minorité de blocage de la nation Canadienne-anglaise que nous subissons au Québec est fortement scandaleuse, c’est anti-démocratique. C’est comme ça parce que nous sommes confus, et il est temps de démêler les choses.


Avant de continuer, pour que ce soit clair et que le lecteur qui n’est pas d’accord poursuive quand même cette lecture, je fais cette précision : je sais que pour la majorité des militants, on doit faire l’indépendance et pour cela il faut faire un référendum. Mon discours n’est pas qu’un gouvernement du Québec devrait faire un référendum exclusivement pour les Canadiens-français. Je ne dis pas cela.


Depuis la Conquête, depuis cette agression violente, depuis cette guerre d’invasion, les Canadiens-français se battent pour survivre et ne pas disparaître. Pour la majorité d’entre eux c’est le premier objectif.


Depuis les années 60 les élites du mouvement indépendantiste ont pour objectif de créer un pays, l’indépendance du Québec, ce qui cadre bien avec la volonté de survie des Canadiens-français. Mais il faut comprendre que créer un pays, c’est pour atteindre l’objectif ultime de survie de notre nation Canadienne-française. Cet objectif demeure l’essentiel de notre combat, avant la création d’un pays.


La nuance est importante et échappe à la majorité des militants. Créer l’État indépendant du Québec, c’est construire pour l’ensemble des citoyens, ce qu’on appelle la nation civique. C’est évident, on n’a pas le choix, nous ne sommes pas des fascistes. L’État du Québec encadre les différentes nations de son territoire.


Les partis politiques existent dans le but un jour d’exercer le pouvoir, c’est-à-dire former le gouvernement et gérer les affaires de l’État. Même si des partis ont des électeurs plus ciblés (indépendantistes, multiculturalistes, etc.), ça ne change rien à leurs responsabilités envers l’ensemble des citoyens.


En conséquence, si un parti politique indépendantiste peut favoriser l’atteinte de notre objectif ultime, il peut aussi, sans le vouloir, en retarder l’avènement. Dans l’idéal, un parti indépendantiste au pouvoir travaillera pour la création du pays indépendant mais il ne pourra pas ignorer le blocage systématique d’une partie de sa population, les Canadiens-anglais et leurs sympathisants. Cette contrainte découle du fait qu’on veut créer un pays, d’abord, et du fait que ça vient d’un parti politique qui dirige l’État (avec ses responsabilités civiques).


S’il n’y avait qu’une seule nation ici, il n’y aurait pas de problème. Mais nous sommes 3 nations habitant le continent et, comme je viens de le dire, notre projet de pays se bute à une minorité de blocage qui empêche tout.


Alors quoi ? Le mouvement indépendantiste doit reprendre le contrôle en se dissociant des partis politiques, ces derniers doivent cesser de gérer l’agenda et plutôt accompagner le mouvement indépendantiste. Comme la nation Canadienne-française constitue la majorité de la population, le gouvernement de l’État n’a pas le choix d’entendre et de considérer ses désirs, ses appréhensions et ses volontés.


Nous avons besoin d’une organisation nationale civile pour diriger le mouvement indépendantiste. C’est lui qui organisera des référendums pour ses membres. Avec cette inversion des rôles nous nous donnons la chance d’appréhender correctement le problème et d’y remédier en conséquence.


Il ne s’agit pas d’abandonner le terrain politique, au contraire, il s’agit de lui donner des assises solides qui vont le légitimer mais aussi l’obliger à procéder. Plusieurs choses sont alors possibles, les contraintes disparaissent. J’y reviens en conclusion.


La démocratie est une question de perspectives. Est-il vraiment démocratique de laisser agir la minorité de blocage ? Même s’ils sont des Québécois civiques, en réalité ils sont de la nation Canadienne-anglaise, ils ne sont pas Canadiens-français et donc, ça ne les concerne pas. Nous sommes ridicules et complètement irresponsables de laisser des intérêts étrangers bloquer systématiquement notre désir légitime de survie et d’émancipation. Ridicules et irresponsables de nous laisser ainsi mourir à petit feu parce que nous avons peur des mots et des reproches. 


L’urgence démographique


Québec Solidaire et le PQ, comme tous les partis de gauche ou de droite, cherchent à transformer les mentalités dans la population, leur faire accepter leur idéologie. C’est légitime mais pour l’instant, on en est encore à chercher à survivre ; quand la maison est en feu ce n’est pas le temps de discuter des règles de conduite.


Parce que la maison est vraiment en feu. Des études disent qu’en 2035 les Canadiens-français seront moins de 50% de la population québécoise. C’est demain matin. Montréal est déjà une ville majoritairement anglophone. Il faut éteindre le feu. Le silence à ce sujet est assourdissant, tant du côté du PQ et de QS que du côté des élites du mouvement indépendantiste.


La CAQ est au pouvoir parce qu’elle se présente sans prétention au service des citoyens, elle ne cherche pas à les transformer. Surtout elle est nationaliste et manifestement contre le multiculturalisme, ce tueur de peuple, contrairement aux 3 autres partis. Avec sa position critique face à l’immigration massive, la CAQ montre qu’elle est sensible aux appréhensions de la majorité de la population. La CAQ est en phase avec les Canadiens-français. Ça fait longtemps que nous n’avions pas eu un tel gouvernement.


Le taux d’immigration au Québec est le plus élevé au monde relativement à la population, sauf erreur de ma part. On nous claironne que c’est pour combler le manque de main d’œuvre alors que les faits montrent que ça ne change rien. Et en plus c’est indéfendable : ces immigrants payés moins chers sont-ils donc nos nouveaux esclaves ? Si notre système économique ne parvient pas à combler tous nos besoins, il faut le changer, il ne faut pas recourir à l’esclavage.


Pourquoi au Québec, contrairement aux autres nations occidentales, nous aurions besoin de tant d’immigrants ? Pourquoi c’est vrai pour nous et pas pour les autres ? La seule explication rationnelle, celle que partage la majorité des gens, c’est qu’on assiste à un grand remplacement de la population. Pourquoi donc les 3 partis multiculturalistes, QS, PQ et PLQ, veulent-ils tant nous transformer ? Faut-il haïr son monde pour vouloir le remplacer comme ça !!


Pour les Canadiens-français il n’est pas question de se doter d’un pays pour ensuite négocier en permanence notre place chez nous parmi les communautés culturelles que nous accueillons. Faire cela, c’est rater notre cible, c’est passer encore et toujours à côté du problème. Ce n’est pourtant pas compliqué, c’est une question de vie ou de mort pour notre nation.


Il ne s’agit pas de pureté Canadienne-française, il s’agit de ne pas disparaître. C’est ça l’essentiel, que nous les Canadiens-français nous puissions assurer notre existence comme le font tous les peuples de la planète. Et puis, comme nous le faisions dès l’origine, avant la Conquête, et comme nous le faisons toujours aujourd’hui, nous vivrons toujours en paix et avec bienveillance, personne ne peut en douter, avec les gens d’autres nationalités qui veulent vraiment vivre avec nous.


Conclusion


Ce texte est une petite synthèse de ce m’a inspiré la lecture des nombreux textes de M. Gilles Verrier, sur Vigile et sur son blogue. Ces lectures m’ont permis de changer d’avis sur certains points et de mieux comprendre la trame des événements et le comportement des différents acteurs de notre société.


Comme pour les nations Amérindiennes il faut une sorte de camp national Canadien-français, quelque chose qui nous représente correctement sans la présence des anglais qui nous sont hostiles, sans cette minorité de blocage. C’est le gros bon sens.


Avant de confronter les différentes nations en présence, prenons donc soin, entre nous, d’établir formellement notre discours et nos revendications. Consultons-nous comme les Amérindiens le font, et reforgeons les alliances avec la diaspora Canadienne-française que nous avons abandonnée, pour reprendre un certain rapport de force.


Le mouvement indépendantiste ne doit plus être confisqué par un parti politique. Il est impératif de sortir de la confusion, nos élites doivent voir clair et être animées par l’urgence de la situation. Il y a un ennemi, le vrai combat est contre Ottawa, le Droit Canadian et la Constitution que nous n’avons pas signée. Ce n’est pas le Québec contre le Canada, ce sont les Canadiens-français du Québec et éventuellement du reste du continent contre leur oppresseur britannique.


Forts d’une alliance naturelle continentale des Canadiens-français, dans un effort parallèle à celui des Amérindiens, nous exigerons l’égalité des nations ou nous ferons l’indépendance. C’est la seule façon d’avancer sans contrainte. Egalité ou indépendance. À la fin, que nous ayons un pays indépendant ou une nation reconnue et pleinement souveraine, l’important est d’assurer notre pérennité, notre objectif ultime.




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3 commentaires

  • Gilles Verrier Répondre

    17 novembre 2018

    L'auteur de l'article écrit : 


    «...notre projet de pays se bute à une minorité de blocage qui empêche tout. »


    Effectivement. Cette minorité a tout empêché. Elle a dicté l'orientation politique du Québec parce que depuis cinquante ans la québécitude a sacrifié le droit fondamental de tout peuple conquis, spécifiquement le droit fondamental des Canadiens-Français à décider eux-mêmes de leur avenir politique. À cet égard, la « péquisterie » est venue renforcer la minorité de blocage en voulant faire nation avec elle. Elle lui a même donné des gages :  allant jusqu'à consacrer les droits « acquis » des conquérants, ce qu'a fait la Loi 99. Il fallait l'oser ! Dites-moi, quel conquérant pourrait espérer plus parfaite soumission de ses sujets ?   


    Canadien-Français et Québécois n'est pas la même chose. Canadien-Français donne des droits et une légitimité qui peut être plaidée en droit international. Québécois, qui est une création britannique et post-conquête, ne donne pas de tels droits et une telle légitimité. En ce sens, « Québécois » est une identité de soumission, une identité de repli.    



  • Éric F. Bouchard Répondre

    17 novembre 2018

    Très bonne synthèse en fait. Bravo.


    Et comme vous, je crois qu’il faut mettre sur pied un organisme pouvant parler au nom des Canadiens-Français, parler pour nous et non pas contre les autres. Idéalement, il s’agirait de renationaliser les SSJB ou la Ligue d’action nationale, mais elles sont contrôlées par des individus qui, depuis tant d’années, entretiennent chez-nous l’équivoque identitaire au point d’en faire métier parfois.


    C’est sur ce terrain que Vigile pourrait faire la différence en rassemblant les nationalistes sincères. Je l’ai cru, il y a un an, lorsqu’on faisait connaître l’étude Bergeron sur la minorisation des Canadiens-Français. Mais depuis, plus rien. Peut-être que le temps n’est pas encore venu. Quoiqu’il en soit, un texte comme le vôtre aide à mieux y voir clair.


    • Pierre Bouchard Répondre

      17 novembre 2018

      Merci M. Bouchard.
      J’ai déjà été plus diplomate, au mieux ce texte doit laisser les gens perplexes. Quelques passages devraient être nuancés ; comme je voulais faire le tour du sujet, j’ai résumé, trop résumé parfois.
      Parlant de notre fierté d’être Québécois je dis « fier comme des colonisés ». Je suis comme tout le monde, colonisé moi aussi. J’essaie d’évoluer au mieux quand je m’en rends compte. Et je ne suis pas moins fier de ce que nous sommes, les Québécois ; je dénonce nos travers mais, si je veux notre survie et notre émancipation, c’est parce que je nous aime.
      Notre état de désorganisation permanente a assez duré.
      Lorsque je dis « Nous avons besoin d’une organisation nationale civile pour diriger le mouvement indépendantiste. C’est lui qui organisera des référendums pour ses membres.», c’est particulièrement mal exprimé. Il aurait fallu écrire : Nous avons besoin d’une organisation civile pour représenter notre nation. C’est notre nation, par le biais de l’organisation civile, qui organisera les référendums voulus par les membres de la nation.
      Avec un leader de la nation, élu par les Canadiens-français, nous ne serions plus dépendants des élections provinciales, nous serions toujours à l’avant-plan dans l’actualité, peu importe le gouvernement.