L'immuable promesse du Grand Soir

Se débarrasser des libéraux, comme en 2008

Tribune libre

La position de JF Lisée permet de forcer les choses dans cette course qui commence, et c’est tant mieux. Hivon et Cloutier, même s’ils ne voulaient pas le faire, seront forcés de préciser leur pensée, ils ne pourront pas se défiler en disant « on verra dans 2 ans ».

Martine Ouellet, de son côté, est diamétralement opposée à la position de Lisée. Si elle est chef elle fera un référendum dans le premier mandat.

Tant mieux si on connait mieux la position de chacun par rapport à cette promesse ou non de tenir un référendum ; pour ma part je trouve qu’enfin on sera un peu plus honnête mais ça ne me satisfait pas. Qu’est-ce que ça signifie pour eux « faire un référendum » ?

Quelle sera la préparation ? Quelle sera la question du prochain référendum ? Est-ce que ce sera pour la création du pays, pour approuver une Constitution, pour formaliser notre rejet du Canada ?

Si le référendum est gagné, qu’arrive-t-il ensuite ? Autant Lisée que Ouellet et les 2 autres, ils doivent nous expliquer comment ils voient les choses. Par exemple, vont-ils, contrairement à Lisée et tous les anciens chefs, utiliser l’argent public lorsque ce sera nécessaire, comme le PLQ le fait depuis des années ?

Lisée propose de ne rien faire d’ici aux élections en 2018, puis de gouverner avec la promesse formelle de n’avoir aucune vélléité indépendantiste. Au bout de 4 ans, pendant les 30 jours de l’autre campagne électorale, il promettra de faire un référendum. Quelle sera sa préparation ? Que sera ce référendum ? Lisée doit nous préciser ce qu’il a en tête.

Dans tous les cas, encore une fois, on ne parle pas de l’essentiel, tout le monde a l’impression qu’enfin ça débloque, mais non, la pathologie demeure : pour tous ces aspirants chefs, le seul moyen d’obtenir le pays est de faire un référendum qui l’engendrera par magie. Sans autre rapport de force que le poids des voteurs. Sans rien de concret qui serait prêt à fonctionner immédiatement après le vote.

N’êtes-vous pas tannés de cette promesse du Grand Soir ?

Même si on gagnait avec 55% de oui, ou 60%, ça prendra des années à compléter les négociations avec Ottawa et les provinces, la presse déferlera avec fureur contre le gouvernement qui s’usera prématurément, le moment venu le Canada tiendra un référendum contradictoire et on retournera à la case départ.

Vigile*, influencé par les nombreux auteurs qui le disent depuis des années et des années, parle d’un référendum comme l’aboutissement d’un chantier. Le référendum vient à la fin, il permet à la population d’approuver ou de rejeter quelque chose que le gouvernement a construit, a mis en place tout au long de son mandat. Il s’agit de bâtir puis de voter sur les résultats. Si on gagne, on est déjà prêt, le pays concret existe et il est fonctionnel.

* : Voir Gilles Verrier et Jean-Claude Pomerleau

C’est ce dont je parle dans mon dernier texte. Dans cette course à la chefferie on évite encore cette question, tout le monde nous promet, en fait, le Grand Soir comme solution à notre problème national.

Lisée dit qu’on n’est pas prêt et on le sait, ils n’ont rien fait en ce sens depuis 20 ans. Ils ont attendu les conditions gagnantes. Je comprends du discours de Lisée que nous devons encore les attendre jusqu’en 2022, mais d’autres, au contraire, comprennent de son discours que ce ne sera plus comme avant, qu’on va enfin faire la promotion active de l’indépendance.

On dit que cette fois-ci, l’urgence est de se débarrasser des libéraux. À chaque élection on dit ça et à chaque fois, de plus en plus de monde est d’accord. Je comprends la colère de Pierre Cloutier.

Oui il faut se débarrasser des libéraux mais c’était vrai aussi aux 3 dernières élections. Je me souviens des horreurs de Charest. Je me souviens aussi des remontrances d’Andrée Ferretti parce qu’on critiquait cette démarche immuable du PQ.

Tirons la leçon du passé, ne refaisons pas toujours la même erreur. Si on se précipite à se débarrasser des libéraux, on reste ensuite pogné pendant 10 ans avec des carriéristes qui ne sont pas sérieux, pas déterminés, qui ne veulent pas faire ce qu’il faut pour l'émancipation de la nation. Je disais cela en 2008 au début de l’ère Marois. Allons-nous tourner en rond encore jusqu’en 2025 ?

**********

Je ne m’attends à rien des candidats actuellement déclarés, j’aurais aimé voir Bernard Drainville débattre avec les autres parce qu’il est peut-être le moins multiculturaliste au PQ.

L’État québécois est devenu une prison pour tous ceux qui ne votent pas PLQ ; ce dernier profite des circonstances et s’empare du pouvoir par défaut à chaque élection. Si le PQ ou un autre parti que le PLQ obtient le pouvoir, la première chose à faire est de moderniser le mode de scrutin et de changer le régime parlementaire afin que le PLQ ne puisse plus s’accaparer l’État comme il le fait depuis tant d’années, envers et contre son peuple majoritaire, au service des anglais, les autres, ceux qui refusent ce que nous sommes.

Comme l’indépendance va probablement être remise à plus tard, moi, aux prochaines élections, je voterai pour le parti qui promettra de changer le parlement, le régime et le mode de scrutin. Une pincée de proportionnelle sera nettement insuffisant.


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13 commentaires

  • Pierre Bouchard Répondre

    25 mai 2016

    Exactement, M. Carmichael.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 mai 2016

    D'autre part, je veux revenir sur cette fixette du référendum. D'ou cela vient-il? Un référendum n'est qu'une consultation populaire. Les québécois seraient-ils vraiment allergique à cet exercice démocratique? En fait, cet épouvantail qu'en a fait Couillard, ne symbolise-t-il pas simplement le projet indépendantiste dans son ensemble?
    Si cela s'avère, ne plus parler de référendum, tout en continuant à parler d'indépendance, risque fort de donner les mêmes résultats. Dans ce contexte, le choix devient limpide: on abandonne le projet, ou on s'assume.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 mai 2016

    @ M. Pomerleau,
    Le référendum est OUT, l'étapisme est back IN!
    C'est Jean Chrétien qui l'a dit. Ça doit donc être vrai.
    La voie royale pour l'indépendance est de reprendre où on a laissé dans les années 70-80. Même le autochtones auraient compris cela, et seraient en train de se construire un pays avec cette stratégie.
    Vivement, un bon gouvernement collabo (comme le dit M. Archambault), pour reprendre notre marche à petits pas. La preuve que ça marche, c'est que le fédéral a même accepté que le Québec formait une nation... dans un Canada uni. On est prêt pour un autre grand pas.
    Le contexte politique a beaucoup changé depuis 40 ans.
    - Maintenant, la moindre concession au Québec soulève un tollé dans le ROC
    - Maintenant, on peut se passer des québécois pour se faire élire au fédéral
    - Parlant de Jean Chrétien, rappelons-nous qu'il a aussi dit: Plus jamais, plus jamais... Ils sont en guerre, EUX!
    - Même une modeste demande d'un ministre vedette du gouvernement québécois le plus fédéraliste que le Québec ait connu s'est conclu rapidement sur une fin de non-recevoir
    - Dès son retour en 2014, Couillard s'est empressé de défaire les modestes avancées du gouvernement précédent.
    Quand on sait que 25% du budget provincial vient d'Ottawa, on peut se demander quelle sera la capacité d'action d'un gouvernement indépendantiste à Québec.
    Si la stratégie du référendum est suicidaire pour le projet indépendantiste, il est loin d'être démontré que la stratégie de l'étapisme ne l'est pas moins. À mon sens, il est illusoire de penser que de petits gains en petits gains, dans des domaines de juridiction provinciale, nous arriverons inévitablement à la terre promise. À Ottawa, ils ont déjà vu tomber la pluie.
    Pensez-vous vraiment qu'Ottawa va aider un gouvernement indépendantiste au Québec à atteindre ses objectifs, plutôt que de travailler au retour au pouvoir du parti frère.

  • Marcel Haché Répondre

    22 mai 2016

    @ Jean Claude Pomerleau
    J’ai écouté votre émission avec Richard Le Hir. To-ta-le-ment d’accord. Suis venu à Vigile pour cela, très exactement, le simonak de référendum.
    Une seule note, complémentaire, je la fournis pour ce qu’elle vaut, en toute humilité et tout respect d’un grand homme, à propos de la venue de cette idée qui est devenue un véritable piège pour le P.Q et une épouvantable menace pour notre Cause. Voici : la vérité dont on ne parle jamais, c’est qu’après avoir perdu les élections de 1970 et 1973 sur une position indépendantiste « dure », la carrière politique de René Lévesque paraissait destinée à rien de moins qu’un naufrage. L’idée du référendum a été la bouée de sauvetage qui a relancé la carrière de René Lévesque qui fut, indéniablement, un très grand leader.
    Curieuse ironie n’est-ce pas ? La venue de l’idée du référendum a consacré pour très longtemps l’émergence des mous et des carriéristes au P.Q., de tous ceux-là précisément qui traitent maintenant JFL de mous par excellence, et dont la position, supposément, ne mènerait nulle part.
    Comme si depuis 1974, le référendisme et tous les référendeux ne nous avaient pas menés au « champ de ruines » déploré par un compagnon d’armes de René Lévesque. Ben pour dire…

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    22 mai 2016


    Retour sur l'histoire : le piège référendaire
    http://www.radioego.com/ego/listen/22699
    JCPomerleau

  • Pierre Bouchard Répondre

    21 mai 2016

    Bonjour M. Carmichael,
    Des propositions j’en ai, j’ai quelques textes sur Vigile (question référendaire, Constitution, Régime républicain novateur, etc.). Cette phrase que vous citez n’est qu’une induction logique, cette logique de mon discours.
    Si un jour le Québec devient un pays c’est que bien des gens auront travaillé fort en ce sens, un chantier aura été mené sur quelques années.
    Pour moi, on ne peut pas engager la population comme on engage des gens par contrat. Or le référendum proposé, comme les deux premiers, est un contrat : si le Oui l’emporte, on bâtit le pays. Même s’il est tout croche, même si, dans le pire des cas, rien ne va plus au Québec, trop tard, la population a signé un contrat, on ne revient pas là-dessus.
    Je pense que personne ne croit ça n’est-ce pas ? Si le peuple est souverain, il a le dernier mot. Si, pendant des années, on met en place les institutions de la future République, la population aura forcément son mot à dire à la fin, avant de mettre la machine en production.
    Remarquez, ça pourrait se passer autrement. S’il n’y a pas de référendum d’approbation, la sanction viendra peut-être aux élections subséquentes.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 mai 2016

    @Gaston Carmichael @Pierre Bouchard @tous les autres
    Qu’entendez-vous par ce second référendum ? Est-ce une proposition de constitution, et la question du référendum serait quelque chose du genre "Approuvez-vous ce projet de constitution, Oui ou NON ?" Gaston Carmichael
    Bien oui. C'est quoi cette histoire de second référendum ? !
    Il n'en est besoin que d'un référendum. bon dieu ! et dans un premier mandat : "Approuvez-vous ce projet de constitution, Oui ou NON ?" Un point c'est tout.
    Référendum de ratification auquel nos élus indépendantistes auront consacré l'essentiel de leurs travaux au cours d'un même premier mandat.
    Revoir le cadre stratégique Robert Laplante
    Il ne reste qu'une personne qui soit capable de soutenir un tel défi dès la course à la chefferie ; espérant que Martine Ouellet saura saisir la balle au bond.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 mai 2016

    «... et qu’il y aura inévitablement un second référendum pour approuver ou rejeter. »
    Qu'entendez-vous par ce second référendum? Est-ce une proposition de constitution, et la question du référendum serait quelque chose du genre "Approuvez-vous ce projet de constitution, Oui ou NON?"

  • Pierre Bouchard Répondre

    20 mai 2016

    M. Nantel,
    Moi aussi ça m’énerve d’entendre parler des pressés. Vous, M. Cloutier et les autres qui voulez une franchise et une simplicité dans la démarche, vous n’êtes pas pressés, vous êtes conscients que rien ne se passe avec ce PQ. Quand on nous dit qu’il faut préparer la stratégie, que ça prend du temps, personne n’est insulté ?? Comment se fait-il que ce parti n’ait rien dans ses cartons ? Qu’est-ce que ça prend de plus pour les appeler des charlatans, des usurpateurs ?
    Ces innocents ont attendu les conditions gagnantes pendant 20 ans, participant eux-mêmes à l’érodage des appuis à la Cause. Et ils osent nous dire d’être réalistes, que ce n’est pas possible pour le moment, il faut attendre. Et personne (pas grand monde) ne voit le cercle vicieux.
    Je suis écoeuré autant que vous de ce maudit discours.
    J’ai déjà dit et je le répète : les pressés, ce sont ceux qui veulent se débarrasser des libéraux à tout prix, même au prix de remettre l’indépendance 10 ans plus tard.
    Il y a un point de non retour, je partage votre sentiment. L’urgence c’est de ne pas mourir, c’est de faire l’indépendance.
    « Vous attendez quoi pour exiger un référendum ? » dites-vous. Coudonc m’avez-vous bien lu ? J’exige la même chose que vous depuis toujours. J’exige que le PQ cesse sa fausse représentation et procède enfin, dès maintenant.
    M. Nantel, je pense que la population sera toujours plus encline à dire oui à quelque chose si elle en voit les contours, si elle voit à quoi ça sert, si elle peut le comprendre assez pour l’accepter et le désirer. Le PQ, maitre des tergiversations, demande un chèque en blanc avec un référendum du même type que les 2 premiers.
    De plus je crois qu’un tel référendum, si on le gagne, permettra seulement de commencer le chantier (ce qu’on devrait faire dès l’élection, c’est ce que je dis) et qu’il y aura inévitablement un second référendum pour approuver ou rejeter. Avec le premier référendum, celui que vous appelez de toutes vos forces, rien ne sera gagné. Mais je voterai oui et je militerai avec vous si enfin le PQ s’engage clairement à procéder d’une manière ou d’une autre.

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    20 mai 2016

    Voulez-vous oui ou non la faire cette foutue indépendance?
    À force de ridiculiser le projet en parlant de Grand Soir ou en traitant les indépendantistes de pressés parce qu'ils veulent avoir un référendum après 25 ans d'attente (!!!!!!!!), on s'assure de rester des perdants à une époque où la proportion des Québécois de souche, qui représentent le principal support du projet, ne cessent de diminuer dans la population totale par suite d'une immigration aussi massive qu'injustifiée.
    Nous étions 82% au début de 1996 quand l'admirable Lucien Bouchard a eu peur de faire un référendum alors qu'on avait une majorité de ¨oui¨ dans les sondages. Or, en 2016, nous ne sommes plus que 74% environ. Et ça recule de 2% environ tous les trois ans!!!
    Vous attendez quoi pour exiger un référendum? Qu'on soit tombés à 40%?
    Le référendum est la seule et unique façon de réaliser l'indépendance. Parce que vous pensez que le Canada anglais, la Cour suprême, les partitionnistes et les fédéralistes vont vous obéir sans se battre à coups de fusils si vous employez une autre de vos questions ou de vos méthodes malhonnêtes pour devenir souverain?
    On ne peut pas voler le Québec à ses propriétaires légitimes qui sont les Québécois. Il est impératif et obligatoire d'obtenir leur accord majoritaire avant de changer le moindre petit iota de l'organisation fédérale. Le référendum est la seule étape essentielle de tout le processus.
    Il n'y aura pas de Grand Soir. Il y aura un oui majoritaire qui permettra ensuite à un gouvernement formé de gens courageux de faire exactement ce que TOUS les autres peuples qui ont accédé à l'indépendance ont fait; c'est-à-dire prendre le contrôle de toutes les institutions du pays.
    À force de tenir constamment des propos de lâches, on aboutit à rien et on reste à jamais d'éternels vaincus.
    Oh que c'est dangereux de faire l'indépendance sans s'être préparé pendant dix mille ans! Mon coeur palpite! J'en tremble de tous mes membres!
    Songeons plutôt à battre Couillard, c'est beaucoup moins terrifiant et cauchemardesque!

  • Archives de Vigile Répondre

    20 mai 2016

    « Lisée doit nous préciser ce qu’il a en tête.»
    Il nous donne des réponses ici :
    Leadership – Questions/Réponses sur mes propositions
    http://jflisee.org/leadership-questionsreponses-sur-mes-propositions/
    ..
    Un constat, la tendance lourde du déclin des appuis à la souveraineté :
    http://jflisee.org/lappui-a-la-souverainete-etat-des-lieux/
    On peut être pour ou contre Lisée, mais on ne peut lui reprocher de nous ramener à la réalité
    «Il n'y a pas de politique qui vaille en dehors de la réalité » (De Gaule )
    JCPomerleau

  • Marcel Haché Répondre

    20 mai 2016

    « Si le PQ ou un autre parti que le PLQ obtient le pouvoir, la première chose à faire est de moderniser le mode de scrutin et de changer le régime parlementaire afin que le PLQ ne puisse plus s’accaparer l’État… » Pierre Bouchard
    Pourquoi prêter flanc inutilement avec une « proportionnelle » qui ne tiendrait pas ses promesses davantage que le référendum ? Pourquoi espérer consacrer le jeu des partis qui divisent la nation ? Voyez simplement, Pierre Bouchard, comment la nation française est divisée par le jeu même des partis, sans même que le principe de la proportionnelle n’y intervienne.
    Partons plutôt du principe élémentaire que le Pays c’est Nous. La nation, c’est Nous.
    Que veut-elle alors la nation ? Elle ne veut pas de référendum. L’électorat est souverain et n’entend pas être bousculé sur ce point. Cela ne nécessite absolument pas que nous renoncions à ce que nous sommes, des indépendantistes.
    Toute la gang à Couillard a-t-elle été élue grâce à un programme étoffé et une feuille de route explicite de ce que cette misérable gang comptait faire ? Mais pas du tout. Jamais Couillard n’a annoncé les couleurs de l’Austérité. Pas fort le bonhomme, on le voit maintenant, mais assez astucieux pour profiter des marchands d’illusions au P.Q., qui se cantonnaient dans l’ambiguité. Et…et… qui sont encore prêts à croire à cette fable que si le gouvernement Marois a été battu, c’était simplement parce qu’il manquait d’ambiguité.
    C’est cela la péquisterie : croire que de finasseries en finasseries, que toujours plus de finasserie à propos du référendum Nous rapprochera du Pays.
    La position de JFL est si lucide et si limpide, celle du tandem Hivon-Cloutier si atroce dès à présent, que, la péquisterie l’emportant une fois encore, le P.Q. pourrait bien adopter la position de JFL sans le prendre pour chef. C’est cela, hélas, un parti politique indépendantiste dirigé par des marchands d’illusions, qui croient pouvoir s’envoler vers le « Paradis du Pouvoir », alors qu’ils se dirigent le plus bêtement du monde vers l’abattoir.
    La « première chose à faire » dites-vous, Pierre Bouchard ? La première serait de s’appliquer tranquillement pas vite à tisser un cordon sanitaire autour de l’électorat anti-Nous. Grosse job ! Assurément insurmontable pour les marchands d’illusions. On jase.

  • François Ricard Répondre

    20 mai 2016

    Le Canada n'a jamais été une véritable démocratie.
    Dans un régime vraiment démocratique, une nette distinction est faite entre les trois pouvoirs: législatif, exécutif et judiciaire. En notre parlementarisme à la britannique, le premier ministre est un dictateur élu. Il nomme et dégomme les ministres; il nomme les juges; il nomme et dégomme les hauts fonctionnaires. Et tous les députés de son parti lui doivent une obéissance totale.
    --- Le chef du parti ayant fait élire une majorité de députés devient premier ministre et chef du gouvernement : un chef choisi par son parti sans l’aval du peuple.
    --- Une fois l’élection passée, le parti élu n’a de comptes à rendre à personne, peu importe les engagements électoraux. Le chef, entouré de conseillers choisis par lui, dispose d’un pouvoir absolu pour 4 ou 5 ans.
    Et il est inamovible.
    --- En effet tous les pouvoirs : l’exécutif, le législatif et le judiciaire sont concentrés au bureau du premier ministre. Même les élus du même parti n’ont rien à dire. Il s’agit d’une dictature de fait.
    --- Le premier ministre et son bureau ont un contrôle absolu sur l’État et ses ressources financières et techniques
    Dont celles en particulier des sociétés d’état.
    --- Le premier ministre a le pouvoir de nommer les ministres, les sous-ministres et les hauts fonctionnaires, les juges et les hautes autorités policières et judiciaires.
    --- Le premier ministre distribue les honneurs, les titres, les fonctions, les salaires, les pensions, les contrats et toute forme de reconnaissance selon son bon vouloir.
    --- Le premier ministre peut engager l’état, l’endetter sinon le ruiner, et avec lui tous les citoyens pour des générations et des générations sans aucun sanction ni pénalité d’aucune sorte.
    --- Bref, le premier ministre et son bureau disposent d’une immunité totale quant à la nocivité de ses actions et politiques sur le peuple, son territoire, sa culture, sa société et son économie.
    Seuls les intérêts de son parti et de sa caste prévalent ; et ultimement ceux de ses maîtres étrangers.
    Pourquoi des élections dans chacun des comtés?
    Si je vote pour un candidat péquiste, s'il est élu, il agira comme son chef, il endossera toutes les décisions de son chef, il dira comme son chef.
    Si je vote pour un candidat libéral, s'il est élu, il agira comme son chef, il endossera toutes les décisions de son chef, il dira toujours comme son chef.
    Si je vote pour un candidat solidaire, s'il est élu, il agira comme son chef, il endossera toutes les décisions de son chef, il dira comme son chef.
    Nous élisons des zombies qui deviennent des copies conformes de leurs chefs.
    Pourquoi ne pas élire, tout simplement, un chef qui pourra, selon le nombre de votes reçus, s'adjoindre les zombies qu'il voudra? Ce serait beaucoup moins coûteux.
    Ce vote pourrait être fait sur un mode de préférence.
    Je vote Couillard en premier, ça lui donne 5 points.
    Lisée en deuxième, 4 points,
    Legault en troisième, 3 points.
    Et ainsi de suite pour les autres. Et pour la suite.
    Nous élisons de parfaits zombies et parce que nous élisons des zombies, nous nous croyons en démocratie.