À l'impossible...

L'erreur afghane

La mort de deux enfants, dimanche, sous les balles des soldats canadiens minera sans doute le soutien déjà fragile de la population afghane pour les troupes occidentales. Un visiteur à l'hôpital où ont été transportées les jeunes victimes a déclaré à La Presse canadienne, faisant allusion à la défaite des Soviétiques il y a 20 ans: «Si les choses continuent ainsi, l'histoire va se répéter.»
Les rapports venant du terrain concordent: malgré des progrès significatifs dans certains domaines - l'éducation, en particulier - l'Afghanistan est loin d'être pacifié et demeure appauvri et désorganisé. Le pays est toujours en proie à la corruption et, dans certaines régions, à la guerre civile. La mission de l'OTAN a beau se prolonger, l'aide internationale a beau couler à flots, l'Afghanistan reste indompté. Que faire?
Jusqu'ici la réponse de la communauté internationale a pris la forme d'une pluie de milliards additionnels. De plus, les deux candidats à la présidence américaine proposent d'envoyer des milliers de soldats américains en renfort. «Je vais une fois pour toute démanteler Al-Qaeda et les talibans», promet Barack Obama. Vraiment?
Un ancien diplomate britannique, aujourd'hui professeur à Harvard et très engagé en Afghanistan, met de l'avant une approche plus originale et prometteuse. «Plusieurs des problèmes de l'Afghanistan ne peuvent pas être réglés par l'Occident, peu importe le nombre de milliards et de soldats que nous y envoyons», écrit Rory Stewart dans la dernière édition du magazine Time (www.time.com). Stewart ne propose pas d'abandonner l'Afghanistan mais de se concentrer sur des objectifs militaires limités et d'investir dans des projets d'assistance concrets dans les régions du pays où les Occidentaux sont bienvenus.
Sur le plan militaire, cela signifierait arrêter de pourchasser les talibans pour se contenter d'empêcher les terroristes d'établir de nouvelles bases en territoire afghan. Un tel objectif exigerait beaucoup moins de soldats que les forces déployées à l'heure actuelle, soutient Stewart: «Contrairement à une politique d'augmentation des troupes, cette stratégie serait moins coûteuse, plus populaire auprès de l'électorat, plus soutenable à long terme et moins susceptible d'aliéner les nationalistes afghans et d'affaiblir l'État national.»
Et Stewart de conclure par cette phrase qu'auraient avantage à méditer les gouvernants occidentaux, dont le premier ministre du Canada: «Nous ne sommes pas moralement tenus de faire ce qu'il est impossible de faire.»

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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