Lundi soir, le Parti libéral du Québec (PLQ) a fait des gains considérables partout dans la province, aux dépens du Parti québécois (PQ) et de la Coalition avenir Québec (CAQ). Quant au PQ, dont le taux de popularité a fondu dans la région de la métropole, il a ouvert la porte à la CAC. Celle-ci compte maintenant plus de sièges qu’en 2012, même si moins de Québécois lui ont accordé leur vote cette fois-ci.
Voici un résumé en chiffres de la soirée électorale pour les quatre partis.
Parti libéral du Québec
L’équipe de Philippe Couillard a fait des gains dans chaque région du Québec, tant en suffrage qu’en nombre de sièges. C’est sur l’île de Montréal que le PLQ a obtenu son meilleur résultat avec un bond de 14 points de pourcentage, obtenant 59 % des appuis. Mais cette hausse n’a fourni qu’un nouveau siège au parti.
La ville de Québec et la région de la capitale ont donné un appui encore plus grand aux libéraux, qui ont fait un bond de sept points, pour atteindre 38 % des votes, et ainsi obtenu cinq sièges de plus: un arraché au PQ, celui de Pauline Marois, et quatre ravis à la CAQ. La couronne de Montréal a aussi été favorable au PLQ, qui a fait un bond de 11 points et fini en première place dans la région, avec 36 % des appuis. Enfin, les libéraux ont fait des gains dans le centre de la province (Mauricie, Estrie, Centre-du-Québec), avec 38 % des appuis et quelques nouveaux sièges.
Mais la victoire du PLQ est particulièrement percutante parce que celui-ci a réussi à s’emparer de sièges dans des coins du Québec qui ne sont pas traditionnellement libéraux. Dans l’est du Québec, le PLQ a récolté 10 points de plus, avec 37 % des appuis, et il a gagné deux sièges dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. D’autres gains inattendus, comme dans Charlevoix-Côte-de-Beaupré et dans Ungava, témoignent aussi de l’ampleur de la victoire libérale.
Parti québécois
C’est la grande région de Montréal qui a sonné la défaite de Mme Marois. Bien que le PQ ait perdu des votes partout au Québec, les conséquences sont plus importantes dans cette région. Dans la couronne, le parti a chuté de sept points, à 29 %, cédant des sièges aux libéraux et aux caquistes. À Montréal, la chute de sept points, à 17 %, a coûté au parti deux sièges, dont un au profit de Québec solidaire, qui n’a toutefois pas fait de gains réels quant à son taux d’appui sur l’île de Montréal.
Dans la zone 450, le PQ a subi des pertes considérables. On a assisté à un glissement significatif de la base électorale péquiste vers la CAQ. Le PQ a en outre perdu quatre points dans le centre de la province, pour finir avec 24 % des appuis.
Coalition avenir Québec
Les élections, pour la CAQ, ont été marquées par un échange : la ville de Québec contre les banlieues de Montréal. La CAQ n’a baissé que de trois points dans la capitale (35 %), mais plusieurs de ses députés de Québec ont été défaits. En revanche, les sièges perdus aux mains des libéraux ont été compensés par d’autres sièges arrachés au PQ dans la zone 450, sur la Rive-Sud et au nord de Montréal. Dans la couronne, la CAQ a obtenu 27 % du vote, soit une baisse de quatre points. Il s’agit toutefois d’une baisse beaucoup moins considérable que celle du PQ. La CAQ a d’ailleurs été assez chanceuse de gagner ses sièges dans cette région avec des marges beaucoup plus minces qu’ailleurs.
La CAQ demeure néanmoins concentrée dans trois régions : la couronne de Montréal, la ville de Québec et la rive sud du Saint-Laurent entre les deux villes. Dans l’est du Québec, le parti n’a obtenu que 15 % du vote et 10 % seulement à Montréal.
Québec solidaire (QS)
Un troisième siège, gagné de justesse, constitue une bonne nouvelle pour le parti de Françoise David. Mais c’est loin d’être une percée. QS a obtenu 12 % des appuis sur l’île de Montréal, exactement le même pourcentage qu’en 2012. C’est la baisse de l’appui au PQ qui a favorisé la victoire de Manon Massé dans Sainte-Marie-Saint-Jacques.
Le parti a néanmoins fait des gains à l’échelle provinciale : 7,6 % contrairement à 6 % en 2012. Mais les gains se sont faits uniformément dans les régions, avec un point de plus à Québec, deux dans la couronne de Montréal, et deux ou trois dans le reste du Québec — ce qui est loin d’être suffisant pour être en position de faire élire des députés solidaires hors de Montréal.
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À propos d’Éric Grenier
Éric Grenier est le créateur de ThreeHundredEight.com, où il analyse les sondages politiques et les tendances électorales. Il collabore au Globe and Mail, Huffington Post Canada, et le Hill Times.
Analyse : où sont passés les votes du PQ ?
C’est la grande région de Montréal qui a sonné la défaite de Mme Marois. Bien que le PQ ait perdu des votes partout au Québec, les conséquences sont plus importantes dans cette région.
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Éric Grenier22 articles
Éric Grenier writes about politics and polls at ThreeHundredEight.com. The changing Liberal and New Democratic Party constituencies were investigated over the last two weeks.
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