C'est grâce à la notion de "la non-hiérarchisation des droits" que l'on en arrive aujourd'hui à des absurdités du genre de la décision de la ministre de la condition féminine de faire reculer l'égalité entre les citoyens d'un petit siècle. En quoi, en effet, le fait de refuser aux demandeurs de permis de conduire de choisir le "sexe" de l'examinateur (ce n'est pas le sexe qu'ils choisissent, il n'est pas question de sexe en ce domaine, du moins je l'espère), viendrait-il empêcher l'exercice d'une religion ? La protection constitutionnelle en vertu de l'orientation sexuelle ou de la croyance, n'introduit certainement pas pour ces citoyens le droit de modifier les constitutions, particulièrement en ce qui traite de l'égalité entre les femmes et les hommes. en fonction de cette même orientation ou de ces mêmes croyances. Cela reviendrait justement à hiérarchiser les droits en plaçant la religion, par exemple, un peu plus haut que l'égalité.
Faudrait-il également permettre aux hétérosexuels de réclamer un examinateur hétérosexuel ? À un handicapé d"exiger un examinateur handicapé ? À un scientifique de refuser un examinateur créationniste ? Cette confusion de la ministre vient arrêter des siècles de progrès vers une société plus démocratique, plus juste.
Alain Cognard
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