Charest cède sa place de bonne grâce

Pauline Marois a pressé Jean Charest de «corriger l'impression qu'on fête le début du Canada et non pas la fondation de Québec». Le premier ministre a répliqué en se disant «fier que le Québec ait fondé le Canada».

La servitude rend fou...


Tommy Chouinard - Le premier ministre Jean Charest ne voit aucun problème à ce que la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, et non lui-même ou un représentant du gouvernement québécois, donne le coup d'envoi des festivités du 400e anniversaire de la ville de Québec en France.

Selon la ministre des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay, Ottawa a investi 110 millions de dollars dans les fêtes du 400e, ce qui lui donne le droit de participer aux célébrations.
Lors de la période des questions, hier, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, a reproché à Jean Charest son absence au lancement en sol français des festivités, aujourd'hui à La Rochelle. «C'est la représentante de la reine d'Angleterre qui va donner le coup d'envoi des festivités marquant le 400e anniversaire de la naissance de la nation québécoise et de sa capitale. Tous ceux d'ailleurs qui, comme la gouverneure générale, souhaitent construire un Canada d'une seule nation doivent malheureusement se réjouir qu'un premier ministre du Québec défende aussi peu l'identité québécoise», a-t-elle lancé.
Jean Charest a balayé les critiques d'un revers de main. Le déplacement officiel de Michaëlle Jean en France ne le gêne pas. Après tout, a-t-il fait valoir, Mme Jean est une Québécoise.
«Le Québec va participer directement aux fêtes. Et il n'y a absolument aucune contradiction entre le fait que la gouverneure générale du Canada, qui, soit dit en passant, est du Québec, soit présente en France et le fait que le Québec est une nation qui a des relations directes et privilégiées avec la France.»
Pauline Marois a pressé Jean Charest de «corriger l'impression qu'on fête le début du Canada et non pas la fondation de Québec». Le premier ministre a répliqué en se disant «fier que le Québec ait fondé le Canada».
Jean Charest se rendra en France du 16 au 19 mai, notamment afin de participer à un événement soulignant l'anniversaire de la capitale. Ce voyage est improvisé et représente une tentative de «sauver la face», a affirmé Pauline Marois. Mais selon le premier ministre, cette mission est prévue depuis plusieurs semaines. Le quotidien français Sud Ouest en a fait état dans un article publié le 18 avril.
Le ministre des Affaires intergouvernementales, Benoît Pelletier, nie qu'Ottawa ait pris le contrôle des représentations à l'étranger au sujet des fêtes du 400e. «Il ne faut pas voir ça comme une guerre de visibilité. Il faut voir ça comme un travail d'équipe où chaque partenaire veut s'affirmer dans le processus.»
Selon lui, Ottawa se ferait reprocher son manque d'intérêt pour le 400e de Québec s'il ne prenait pas part aux festivités ou y investissait peu d'argent.


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