Crise sociale

Charest n’admet aucun tort

Le premier ministre affirme avoir fait tous les efforts nécessaires pour régler le conflit

Crise sociale - printemps 2012 - comprendre la crise


Robert Dutrisac - Jean Charest écarte la possibilité d’élections générales au printemps.
Le premier ministre Jean Charest ne se reconnaît aucun tort dans la crise sociale dans laquelle le conflit étudiant a plongé le Québec pendant 12 semaines.
« On a fait tous les efforts nécessaires pour maintenir les cours et avoir un dialogue avec les représentants des associations étudiantes », a soutenu Jean Charest au cours de la conférence de presse qui clôturait le conseil général du Parti libéral du Québec.
Le premier ministre a rejeté les prétentions voulant que le gouvernement ait trop attendu avant de négocier avec les étudiants. Ce sont les refus répétés des associations étudiantes qui expliquent que le conflit a traîné en longueur. « On n’est pas les seuls là-dedans. Il faut être deux pour conclure une entente. On a tendu la main à plusieurs reprises : on l’a fait privément, on l’a fait publiquement », a-t-il soutenu. « On a tout fait pour maintenir des lignes de communication. »
Pas question non plus pour lui d’admettre que le gouvernement a été dépassé par l’ampleur de la crise sociale. « Dans cette affaire-là, il y a effectivement des manifestations qui ont étonné tous les Québécois », a-t-il toutefois reconnu. Lui-même s’attendait à ce que la manifestation de vendredi soir, devant le centre des congrès où étaient réunis quelque 500 militants libéraux, soit pacifique. « Après tout, les manifestants, c’était du monde transporté par autobus, par les syndicats et les associations étudiantes », a souligné Jean Charest.
Jean Charest a répété que son gouvernement avait annoncé, il y a plus d’un an dans le budget 2011-2012, son intention de hausser les droits de scolarité de 1625 $ en cinq ans, et ce, après « 20 ans de débats » sur le financement des universités. « C’est une politique qui a été généralement bien reçue » à l’époque, a-t-il souligné. Il est revenu sur les offres que le gouvernement a faites aux associations étudiantes, le 5 avril, puis le 25 avril, afin d’améliorer l’accessibilité aux études et d’étaler la hausse sur sept ans. « On a écouté, on n’a pas été sourd, on n’a jamais eu la prétention d’avoir totalement raison », a-t-il dit.

Pas d’élections
Jean Charest écarte la possibilité d’élections générales au printemps ; elles ne sont pas « programmées », du moins. « Pour le mois de juin, on n’est pas programmés pour une élection », a-t-il dit. Le chef libéral estime que ceux qui établissent des liens entre les négociations de la dernière heure avec les étudiants, la tenue du conseil général et des élections ont tout faux. « Les gens qui faisaient des amalgames entre cette affaire et les élections se trompent royalement », a-t-il dit.
Selon Jean Charest, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, devra répondre à la population de la position qu’elle a prise dans le conflit étudiant. « Porter le carré rouge et dire que c’est dans la rue que ça se règle plutôt que démocratiquement, ce n’est pas ce que les Québécois attendent. Et à mon avis, elle a fait la démonstration qu’elle n’a pas ce qu’il faut pour être première ministre du Québec », a-t-il affirmé.
Dans son discours de clôture devant les militants, Jean Charest a réservé ses attaques pour Pauline Marois, n’accordant qu’une attention minimale à François Legault. « La vision de Pauline Marois, c’est que tant qu’il n’y aura pas de référendum, tout s’arrête au Québec. C’est le gel, c’est le moratoire », a lancé Jean Charest.


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