Élections partielles québécoises

Déclin de la CAQ, prise 2

Cultiver la résilience

Tribune libre

En octobre 2023, le Parti québécois (PQ), lors d’une élection partielle, ravit la circonscription de Jean-Talon à la Coalition avenir Québec (CAQ) laissée vacante par la démissionnaire caquiste Joëlle Boutin. Or près de dix-huit mois plus tard, le même scénario se répète alors que la candidate du PQ, Catherine Gentilcore, emporte le siège abandonné par le superministre caquiste Pierre Fitzgibbon dans Terrebonne avec quelque 53% des votes.

De toute évidence, la CAQ de François Legault n’est pas parvenue à se libérer du maelstrom généré par les interminables tergiversations liés au troisième lien entre Québec et Lévis, et se trouve aujourd’hui confronté à deux scandales, soit l’épineux dossier de SAAQclic d’une part, et la situation périlleuse dans laquelle se retrouve le projet Northvolt d’autre part.

Par ailleurs, certains analystes, au cours de la campagne électorale dans Terrebonne, ont avancé l’idée qu’un parti prônant l’indépendance du Québec pouvait nuire au climat géo-politique instable créé par les sautes d’humeur du président Trump, et à la protection du sentiment d’unité nationale au Canada. Or force est de constater que cette supposée «peur» ne s’est pas manifestée à preuve qu’il est tout à fait possible de manger et de marcher en même temps, une position dans laquelle le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, peut aisément naviguer en temps opportun.

La défaite de la CAQ dans Terrebonne combinée à celle de Jean-Talon s’inscrivent, selon moi, dans le prolongement d’un déclin irréversible qui risque d’aboutir à un échec cuisant en 2026. Les méfaits dévastateurs de l’usure du pouvoir laissent des traces profondes dans le paysage politique de la CAQ, lesquelles se manifestent hors de tout doute dans les derniers sondages qui placent la CAQ derrière le Parti libéral du Québec (PLQ) et le PQ. Enfin, ce qui ajoute au sentiment de déni de la population envers la CAQ, le prochain budget du ministre Girard risque de se traduire en une augmentation du déficit liée, entre autres, aux tarifs douaniers de Donald Trump.

Cultiver la résilience

Avant que j’aie reçu un diagnostic de cancer incurable en février 2022, je n’avais jamais rencontré le mot «résilience» sur mon chemin. Maintenant, elle fait partie de ma vie quotidienne. Sans elle, je vous avoue bien humblement que ma vie serait chamboulée dangereusement.

Si, comme moi avant le terrible diagnostic, vous ne l’avez pas encore rencontrée, sachez la reconnaître et l’apprécier lorsque la vie vous la présentera. En revanche, si vous la connaissez déjà, apprenez à cultiver ses bienfaits incommensurables.

À certains moments difficiles de notre vie pendant lesquels le contrôle nous échappe, peut-être serait-il approprié de laisser tomber à l’occasion notre impuissance pour la substituer en une bénéfique et salutaire résilience.


Henri Marineau, Québec



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