Deux semaines à Damas

Le bilan de Mme Marie-Ève Bédard, journaliste de Radio-Canada

Tribune libre

Deux semaines à Damas

Le journalisme c'est récolter des faits et les exposer afin que chacun d'entre nous puisse construire le casse-tête de la réalité.
Il n'existe qu'une seule réalité, mais plusieurs perceptions de celle-ci.
Tout dépendant de l'information dont nous disposons, notre perception de la réalité peut varier énormément.
Le travail du journaliste est de faire en sorte que les perceptions soient le plus conformes à la réalité véritable et unique qui prévaut. Son rôle est de combattre les fausses perceptions en démontrant bien humblement et méticuleusement les faits véritables, vérifiables et indéniables.
Hier, Jacques Beauchamp qui anime l'émission de Désautels recevait Mme Marie-Ève Bédard fraichement de retour de Damas.
À écouter ici.
Elle nous livrait sa «perception» de la guerre syrienne. Elle débordait de son rôle de journaliste pour nous faire part de sa vision bien personnelle suite à son passage de deux semaines à Damas.
En tout premier lieu, l'animateur fait remarquer (à 50 secondes du début) que ce n'est tout de même pas banal de se rendre à Damas comme le soulignait d'ailleurs cet article.

On dit qu'il est difficile d'obtenir un visa pour effectuer le métier de journaliste à Damas. Il faut, dit-on, de longues tractations pour obtenir un tel visa et son obtention est donc une victoire pour l'information. Les visas sont accordés au compte-goutte, nous dit Marie-Ève à 2 min. 10 sec..
Ceci est un fait sans doute véritable et sûrement vérifiable.
Mme Bédard nous expose avec emphase les contraintes imposées par le "régime". Elle nous dit qu'il y a de nombreux points de contrôle à Damas. Ce que l'on ne peut mettre en doute, il serait étrange qu'un Pays en guerre contre le terrorisme et l'invasion étrangère ne mette pas en place de nombreux points de contrôle.
Elle dit (à 1;26) que l'on "estime" à 500 points de contrôle. Qui donc "estime" ainsi ? Il aurait été bon de préciser le «on» de «on estime».
Est-ce le gouvernement Assad ? Est-ce l'état major de l'OTAN qui scrute sans doute le moindre mouvement de ce Pays ? Est-ce cette personne de Londres qui tient lieu d'OSDH ? Mme Bédard ne précise pas sa source ni la méthodologie employée.
Il est clair qu'il y a de nombreux points de contrôle à Damas.
En serait-il autrement partout où le terrorisme sévit si intensément et qu'une menace bien réelle d'invasion se fait sentir (invasion comme celle de la Libye par les bombardiers de l'OTAN; huit mois de bombardements massifs!) ?
Il est surprenant que Mme Bédard ne trouve pas "normaux" ces nombreux points de contrôle. Le terrorisme est pourtant bien présent. Pour preuve cet attentat crapuleux qui eut lieu exactement le jour même du départ de Damas de Mme Bédard. Deux écoles détruites et plus de 70 enfants tués.
Mme Bédard est sans doute trop jeune pour se souvenir des nombreux points de contrôle partout à Montréal en octobre 70. Le "régime" canadien avait installé des centaines de points de contrôle sur l'ile de Montréal à l'entrée des ponts et un peu partout. C'était pour contrer un terrorisme bien moins virulent que celui qui prévaut en Syrie. Le terrorisme de l'époque ne s'en prenait qu'aux boîtes à malle (surtout à Westmount) et ne faisait que très très rarement des victimes.
Surprenant aussi que Mme Bédard trouve anormal qu'en ce temps de guerre les autorités militaires syriennes ne dévoilent pas leur stratégie et leurs méthodes à la presse ! Même ici nos policiers tolèrent difficilement que l'on tourne leurs méthodes lors de simples manifestations. Les caméras sont rapidement ciblées par la police. Les forces de l'ordre et les forces militaires syriennes ont exactement le même comportement que toutes les forces militaires du monde. Et en temps de guerre, l'information est partout strictement contrôlée.
Mme Bédard dit qu'ils étaient libres de circuler à l'intérieur de la ville même. Il semble assez normal que pour sa propre sécurité les autorités l'aient empêché de se rendre dans des lieux pouvant mettre sa vie en danger. Pensons à Gilles Jacquier tué par des roquettes rebelles dans un quartier alaouite. Et pensons à tous ces journalistes, photographes et caméramans qui risquent leur vie pour quelques plans de gens s'entretuant. Des plans qui n'ont d'autres buts que de donner de la sensation à la nouvelle sans rien expliquer des conflits.
Mme Bédard dit qu'ils avaient un permis pour tourner ce que l'on peut voir dans la rue (à 1;10).
Pourquoi donc ne pas nous avoir montré la rue, la circulation ?
L'équipe de RC ne pouvait pas tourner ce qui concerne la sécurité et les contrôles, ce qui est assez normal si l'on considère la situation extrême qui prévaut en ces lieux.
On aurait pu nous faire voir les désagréments de ces points de contrôles à travers les yeux des employés de l'hôtel ou à travers l'expression des gens de la rue.
Pourquoi ne pas avoir donné la parole aux gens sur la rue à des endroits où les points de contrôle sont absents ?
Mme Bédard et M. Castonguay savaient clairement qu'ils ne pouvaient tourner ce qui touche la sécurité et les points de contrôle, alors pourquoi donc s'acharnaient-ils à vouloir installer leur caméra à ces endroits interdits? Il devait bien avoir multitudes d'endroits pour nous faire voir la vie de Damas à des carrefours sans contrôle policier ou militaire. Damas est une métropole de près de 2 millions d'habitants. Il y a sûrement des milliers de carrefours où l'on aurait pu installer une caméra sans que celle-ci ne pointe vers un point de contrôle. Des endroits où l'on aurait pu interroger les Damascènes, hommes et femmes.
Mme Bédard donne l'impression d'avoir voulu être à Damas pour filmer la guerre.
Pourquoi donc Mme Bédard tenait tant à filmer la guerre ?
Tout le monde sait qu'en tant de guerres tout gouvernement interdit de filmer sa force ou ses faiblesses ainsi que ses méthodes et stratégies. Nul besoin de suivre le cours de stratégie militaire pour les nuls pour en être conscient.
Et que nous aurait apporté au niveau information que la caméra de Sylvain Castonguay se rende sur la ligne de front ?
Il nous l'a déjà montré en novembre dernier. Quel est cet acharnement à vouloir nous montrer le sang encore bien rouge d'un soldat ou d'un rebelle fraîchement tué ou d'un tireur visant à travers un trou?
Qu'est-ce que le front, les armes, les soldats ou les rebelles «en armes» peuvent nous apprendre ? Absolument rien.
Ce qui était intéressant d'aller découvrir à Damas c'est comment vivent les gens et surtout connaître ce qu'ils et elles pensent de ce conflit, de ce terrorisme.
Le "régime" permettait ce type de tournage.
Comment expliquer que Mme Bédard n'ait pas cherché à nous faire entendre ce que pensent les Damascènes, ces hommes et ces femmes qui vivent les difficultés des embargos qui fait monter les prix des produits essentiels et qui sont sous la menace de rebelles terroristes et de leurs atrocités ?
Le "régime" n'interdisait pas de rencontrer les gens.
Les employés de l'hôtel refusaient-ils les entrevues ?
Refusaient-ils de parler à la caméra ?
Sûrement pas.
Mme Bédard affirme que le "régime" a perdu la guerre de l'image ! (à 2;15)
Y a-t-il une guerre de l'image ?
Et si oui, Mme Bédard voulait-elle y participer ?
Mme Bédard participe-t-elle à cette guerre de l'image contre le gouvernement syrien, le "régime" comme elle dit ?
Mme Bédard joue-t-elle à cette guerre de l'image ou fait-elle du journalisme ?
Le journalisme est là pour recueillir ces morceaux de la réalité pouvant nous aider à construire notre propre casse-tête, notre propre opinion.
Qu'est-ce qui aurait pu nous être utile pour construire notre casse-tête de la réalité ?
Quels sont les morceaux manquants importants de ce casse-tête ?
- Savoir clairement ce que les gens de Damas pensent.

Voilà «le» gros morceau qui nous manque.
Nous sommes tous des défenseurs de la démocratie.
La démocratie c'est le respect de la volonté populaire.
Il est donc essentiel pour construire adéquatement notre casse-tête de la réalité syrienne de savoir précisément ce que pensent la majorité des gens de Damas et de la Syrie en général. Mme Bédard sur place à Damas pouvait nous faire entendre les Damascènes, hommes et femmes pour que nous puissions «enfin» avoir ce morceau important de la réalité.
Nous avons besoin de savoir si ces gens appuient ou non Bachar al-Assad.
Et s'ils ne l'appuient pas, nous avons besoin de savoir par qui ils veulent le remplacer.

Le "régime" interdisait-il à l'équipe de Radio-Canada à Damas de demander à la population si elle appuyait ou non son gouvernement ?
Les gens refusaient-ils de s'adresser à la caméra de RC ?
Pourquoi le tournage de cette dame qui a reçu Mme Bédard et M. Castonguay pour un chaleureux repas n'a jamais été diffusé ?
Pourquoi les commentaires sous ce blog racontant ce repas ont-ils tous été effacés ? (Radio-Canada manipule l'information de la nouvelle aux commentaires.)
Mme Bédard (à 2h45) nous fait l'éloge de la gestion des visas (sic) par les rebelles qui contrôlent, selon elle, la frontière avec la Turquie. Elle nous décrit la situation comme si un "gouvernement" rebelle gérait la frontière. Mme Bédard nous dit que les rebelles ont une «machine médiatique assez efficace». Ça, on le constate clairement à travers tous nos médias de masse depuis deux ans déjà.
Est-ce la machine médiatique des rebelles ou celle que les prédateurs étrangers mettent à leur disposition ?
Mme Bédard met-elle son épaule à la roue de cette «machine médiatique assez efficace» ?
A-t-elle un penchant pour les rebelles ?
Est-ce le rôle d'une journaliste d'avoir un penchant pour autre chose que la réalité ? Que disait donc cette dame qui l'a reçue pour un chaleureux repas ?
Pourrait-on la voir et l'entendre comme Mme Bédard nous a fait voir et entendre les rebelles ?
À 3 minutes 25, M. Beauchamp nous parle, selon ses termes, de ce «soi-disant» appui à Damas, au "régime". Il dit (à 3;55)
« cette espèce de version "pro-régime" dans quelle mesure est-elle fiable, elle est réelle ? Y-a-t-il des gens qui sont farouchement en appui avec le "régime" ?» Mme Bédard répond catégoriquement «oui», mais elle s'empresse d'ajouter son "sentiment" non scientifique disant qu'il n'y en a pas autant que cela semble être le cas !
Il aurait été plus valable pour construire notre casse-tête personnel de la réalité de s'en tenir aux faits, aux constats faits sur place et laisser tomber les "sentiments non scientifiques". Une journaliste a pour mission de rapporter les faits tel quel et non sa perception non scientifique, voire idéologique.
Elle explique que selon elle, les gens ne sont pas vraiment pour Bachar al-Assad, mais plutôt craigne d'avoir pire, c'est-à-dire ces salafistes qui sèment la terreur partout et qui veulent imposer leur loi. Les gens seraient du côté du "régime" parce qu'ils craindraient une sorte d'épuration religieuse.
Mme Bédard nous affirme que le gouvernement syrien (le "régime") a fait croire efficacement à la population qu'il est en guerre contre des islamistes étrangers, ce qui selon l'impression qu'elle nous donne, serait totalement faux. Le "régime" induirait donc la population en erreur et obtiendrait ainsi son appui.
Paradoxalement, à 5;50 elle nous parle de ces islamistes étrangers qui ont envahi la Syrie avec des armes.
Elle dit «il y a une influence claire des islamistes étrangers qui sont arrivés, eux, avec des ressources, qui sont arrivés avec de l'expérience de combat et qui sont prêts à mourir pour la cause (quelle cause?) et qui menaient les opérations «les plus spectaculaires» !»
Mme Bédard confirme aussi que la guerre syrienne n'est pas une guerre civile parce qu'elle nous dit que les Pays étrangers ont eu une réticence à les armer ces fanatiques: (à 6;10) «il y a eu en même temps une réticence des Pays étrangers à armer les rebelles et à les soutenir du côté militaire !»
Mme Bédard ne peut se permettre de cacher ces faits:
- La Syrie est en lutte contre des fanatiques islamistes étrangers
- Les Pays étrangers appuient ces terroristes.
Il est clair que sans cet appui, aucun groupe ne peut tenir tête pendant deux ans à l'armée disciplinée, entraînée et bien équipée d'un Pays comme la Syrie.
Ce sont deux faits indéniables pour construire notre casse-tête de la réalité du conflit syrien: Il y a des terroristes fanatiques islamistes étrangers bien équipés et il y a un appui militaire ou logistique ou financier des Pays étrangers.
Mais malgré qu'elle nous décrive aussi clairement cette réalité indéniable, elle dit que, selon elle, les Syriens et les Syriennes qui appuient Bachar al-Assad sont tout simplement mal informés. Elle affirme « qu'il y a une compréhension de la réalité qu'ils ne sont pas en mesure d'obtenir !» (à 4;50) Un raisonnement difficile à comprendre.
Pourrait-on aussi dire que de notre côté aussi nous avons une compréhension de la réalité que nous ne sommes pas en mesure d'obtenir parce qu'on ne peut se rendre sur place ?
Chez nous, savons-nous clairement tous les dessous de ce sale conflit qui perdure depuis deux ans ?
Selon M. Beauchamp, la chute de ce qu'il appelle le "régime" est inéluctable.
On dit cela depuis plus d'un an.
Octobre 2011:
"La chute du régime syrien n'est qu'une question de temps"
Janvier 2012
Barak prédit la fin du régime syrien
On parle aussi que la menace islamiste n'est pas sérieuse.
Exactement comme nous le disait Sami Aoun en juillet 2012; même cassette !
Écoutez Sami Aoun qui nous parle des philanthropes qui financent ces terroristes et qui nous dit que le fanatisme islamique n'est pas tellement "présent" !
Ces mêmes fanatiques, on les bombarde au Mali, on est leurs associés en Libye et on les encourage en Syrie.
M. Beauchamp dit que selon un "spécialiste" interviewé il y a quelques semaines, la majorité des islamistes rebelles ne seraient pas tellement islamiques. On constate qu'ils sont toujours "modérés" lorsqu'ils sont utiles. Ceci est un fait et non une perception. On constate aussi que ces mêmes islamistes peuvent servir de prétexte pour envahir militairement un territoire comme l'invasion actuelle du Mali par l'armée française.
À 6;45, Mme Bédard dit que les rebelles avouent utiliser les fanatiques islamistes étrangers pour renverser Bachar al-Assad.
On souligne la question de l'unité de la Syrie.
Il est clair, tout comme en Libye que ceux qui veulent détruire la Syrie veulent aussi la diviser. Diviser pour régner n'est pas une vulgaire théorie. C'est une technique clairement mise en application par ceux qui tiennent à régner.
Cela prendra des années pour les "réunifier" dit Mme Bédard. C'est la formule classique pour nous faire accepter une occupation militaire favorisant la division comme nous l'observons en Irak ou en Afghanistan ou encore en Libye et même en Côte d'Ivoire. On installe le contrôle militaire d'armées coopérant avec la vision de ceux qui contrôlent presque en totalité le monde et on favorise la division qui entraîne des luttes internes infinies.
On termine en parlant de cette mise en scène de volonté de négociations pacifiques, négociations qui ne seront jamais acceptées par ceux qui veulent renverser coûte que coûte le gouvernement Assad.
Bien entendu, Mme Bédard nous dit que les négociations risquent d'échouer à cause du méchant Bachar. Les rebelles sont de leur côté des êtres qui ne veulent que négocier la Paix !
À 8;30 elle dit «est-ce que le "régime" est sincère… je ne pense pas qu'il se sente encore suffisamment menacé… »
Radio-Canada nous démontre, une fois de plus, qu'il ne fait pas de journalisme, mais bien du discours idéologique.
Il est intéressant de compter le nombre de fois que le mot "régime" a été employé.
Exactement 17 fois en 8 minutes. Une fois toutes les 30 secondes.
Si vous n'avez pas compris qu'il s'agit d'un "régime" et qu'il est méchant, vous ne comprendrez jamais.
Si Radio-Canada ne faisait pas de la propagande idéologique, le mot gouvernement aurait été employé. L'utilisation du terme "régime" entraîne automatiquement une prise de position claire envers un des partis en guerre.
Serge Charbonneau
Québec


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5 commentaires

  • Serge Charbonneau Répondre

    28 février 2013

    Correction
    Il est dit dans l'article : Deux écoles détruites et plus de 70 enfants tués.
    C'est une erreur. Le nombre d'enfants tués est celui que HRW dénombre à Alep en les attribuant à des tirs de missiles faits par l'armée arabe syrienne.
    On dit: «141 morts civils, dont 71 enfants»
    http://www.lalibre.be/actu/international/article/799877/en-bref.html
    Concernant l'attentat sanglant du 21 février 2013 à Damas,
    le bulletin de la télé syrienne rapporte 53 morts et 237 blessés dont de nombreux enfants.
    Une école et un hôpital furent sérieusement endommagés.
    http://www.youtube.com/watch?v=rnEG5vxXbk4&feature=player_embedded#!
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    28 février 2013

    Bonjour chez-vous.
    L'information véhiculée dans nos granda médias québécois me fait penser à la série culte britannique à la fin des années 60, Le prisonnier (numéro 6) interprété par Partick McGoohan aujourdh'hui décédé. La série suit un ancien agent secret britannique, retenu prisonnier dans un mystérieux village balnéaire, où ses ravisseurs essaient de savoir pourquoi il a brusquement démissionné de son poste.
    Le Numéro 6 est surveillé constamment par une quantité innombrable de caméras. Le Village a un indéniable côté 1984 d'Orwell, un côté kafkaïen et carcéral.

    Le Village est également une caricature de notre monde quotidien, un univers esthétique et ludique (téléphone sans fil, porte automatique, carte de crédit, le journal Tally Ho), envahi par la publicité, une cage dorée dans laquelle seul Numéro 6 semble lucide et déterminé à en sortir, les habitants se saluent d'un Be seeing you ! traduit en français par Bonjour chez vous !. Le Numéro 2 incarne le pouvoir politique temporaire, la boule blanche représente les forces de l'ordre, cette boule nommée « le rôdeur » est sans forme, impersonnelle, inquiétante à l'image d'un mirador dans un camp de concentration. Le costume noir du Numéro 6 rappelle un habit de prêtre (Patrick McGoohan devait entrer dans les ordres, mais y a renoncé). Les autres habitants revêtent des costumes très colorés et ont souvent des comportements très excentriques. La plupart des villageois évoluent dans un système sans aucun sentiment et sans aucun amour.
    http://www.youtube.com/watch?v=mflSbJLPlwk

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    28 février 2013

    Complément d'infromation :
    Comment couvrir la Syrie depuis Beyrouth, Liban
    http://www.michelcollon.info/Comment-couvrir-la-Syrie-depuis.html
    ...
    Petit manuel de déstabilisation d’un régime hostile
    http://www.michelcollon.info/Petit-manuel-de-destabilisation-d.html
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    27 février 2013

    Le passage le plus intéressant de l'article de M. Charbonneau, à mon avis, est celui où il relève les propos de Mme Bédard au sujet de la «guerre de l'image» qui, selon elle, aurait été perdue par le gouvernement de la Syrie.
    Radio-Canada et les autres médias occidentaux ne laissent personne décrire le conflit autrement qu'à la manière de John Baird. J'ai déjà essayé. Je sais écrire mieux que beaucoup de journalistes. Je le fais bénévolement. Je respecte les limites dans le nombre de mots. J'adapte mon style aux besoins des médias. Je suis capable d'être poli, quand je fais un effort.
    Or, jamais aucun journal n'a voulu publier un texte de moi sur un conflit à l’étranger. Jamais. Pas même un petit extrait, que ce soit sur la Syrie, la Côte d'Ivoire, la Libye, la RDC ou le Rwanda. Radio-Canada a censuré un grand nombre de commentaires de moi dans son site Web. Complice de Radio-Canada, le Conseil de presse a balayé du revers de la main, avec des arguments insensés, toutes mes plaintes contre Radio-Canada au sujet de la Syrie. Un jour, il a même refusé d’étudier une plainte solidement étayée d’une quarantaine de pages. Bref, il y a des vérités qui ne sont pas autorisées dans les médias prétendument libres du Québec et de l’Occident en général.
    La «guerre de l'image» dont Mme Bédard est une vaillante soldate implique, d'un côté, des médias au service de financiers, de marchands de canons et pétrolières. Elle implique des gouvernements criminels qui, avec l'argent des contribuables, alimentent ces médias de mensonges et financent le terrorisme. Enfin, elle implique des perroquets qu'on qualifie de journalistes et qui sont payés pour ne pas poser de questions.
    Dans l’autre camp, les opposants des milliardaires de la pensée unique sont de simples citoyens comme M. Charbonneau, qui se battent sans aucun moyen. Ils affrontent, par exemple, le système massif de désinformation radiocanadienne qui rappelle les meilleurs jours de Goebbels: plus le mensonge est gros et plus il est répété souvent, plus le peuple le croit.
    Il est certain que, dans ces conditions, sur le terrain de guerre du Québec, Radio-Canada est pour l'instant victorieuse dans la guerre de l'image contre Bachar El-Assad, Mouammar Kadhafi et Laurent Gbagbo. Oui, Madame Bédard, vous avez gagné jusqu’ici. Mais, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Je suis certain qu'au fond de vous-même, vous n'êtes pas très fière de vous.
    Toutefois, pour ce qui est de la guerre de l'image sur le terrain de la Syrie, Radio-Canada et ses alliés de l'OTAN se sont fait lessiver. Ils n'ont rien gagné. Le gouvernement syrien sort gagnant sur ce terrain et à beaucoup d'autres endroits dans le monde, où les médias sont plus libres qu'au Québec, patrie par excellence de la dictature médiatique. Évidemment, Radio-Canada cherche toujours à nous donner l'impression que c'est l'inverse, que nous vivons dans un pays de liberté et que ce sont plutôt les pauvres Syriens qui sont victimes de propagande. Ou les pauvres Russes.
    Sans doute est-ce pourquoi, comme le souligne à raison M. Charbonneau, Mme Bédard n'a pas sondé le coeur des Damascènes. Il aurait été évident que le gouvernement syrien a battu les médias occidentaux à plate couture parmi les principaux intéressés, qui savent très bien qui massacre et détruit dans leur pays: les terroristes financés entre autres par M. Baird et ses amis du Qatar et de l'Arabie Saoudite, des modèles de démocratie, de liberté et de respect des droits de la personne, comme chacun le sait.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 février 2013

    Je vous soumets un extrait d'un article verrouillé du journal Le Devoir:
    http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/371822/guerre-civile-en-syrie-le-debordement
    “Mais il reste que, depuis le début de l’année, on a calculé que les militants du Hezbollah libanais et des Gardiens de la révolution iraniens qui épaulent l’armée de Bachar al-Assad se comptent par milliers. On a constaté que la Russie et l’Iran envoient désormais des tanks et autres armes lourdes en nombre. Du côté de la rébellion, on a confié que l’Arabie saoudite et le Qatar finançaient à coups de millions et de millions de dollars les forces chapeautées par la Coalition nationale syrienne (CNS). Quoi d’autre ? Des sunnites irakiens ont greffé leurs forces à celles de la CNS, les djihadistes du groupe Jabhat al-Nosra se sont spécialisés dans l’enlèvement des Druzes. À cet inventaire incomplet, il faut le spécifier, il ne manquait plus qu’une menace formulée par une personne de grande influence dans cette région transformée en un chaudron. C’est fait.
    En effet, voilà que, deux jours après les attentats les plus meurtriers depuis le début du conflit, le premier ministre turc, Recep Erdogan, le chef d’un État très majoritairement sunnite, a décliné des propos qui ne laissent aucun doute sur ses intentions à court terme. À l’évidence, il entend soutenir les rebelles avec des moyens plus importants que ceux employés jusqu’à présent. Autrement dit, il faut s’attendre à ce que ce soutien ne soit pas seulement diplomatique et humanitaire, mais aussi militaire.”