D’entrée de jeu, depuis son élection à la tête du Parti québécois (PQ), j’ai découvert un politicien qui faisait de la politique autrement en la personne de Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), notamment en faisant preuve de transparence et de respect envers ses adversaires. Dans cette foulée, sa relation avec le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, s’est toujours traduite dans l’harmonie et la complicité.
Or au lendemain des résultats des élections fédérales du 28 avril qui ont confirmé que le Bloc avait perdu le tiers de ses circonscriptions, le chef du PQ y est allé d’une déclaration que je qualifierais d’anti-productive en invitant le chef du Bloc, déjà ébranlé par les résultats décevants de la veille, à remettre le cap sur ses « racines indépendantistes » en lançant en point de presse que « La stratégie adoptée par le Bloc, qui valide Mark Carney comme collaborateur, comme quelqu’un qui s’apprête à collaborer avec le Québec, fixait des limites à ce que le Parti québécois pouvait faire dans les circonstances ». « Aujourd’hui est le jour 1 de la précampagne électorale à Québec, où un scrutin doit être tenu en octobre 2026. Dans ce contexte, je comprends très bien que Paul [St-Pierre Plamondon] campe des postures qui [lui] appartiennent très légitimement », a rétorqué avec tact M. Blanchet.
PSPP devra réaliser plus tôt que tard que le Bloc n’est pas une succursale du PQ qui n’existe que pour l’appuyer dans sa stratégie indépendantiste. Comme le dit à raison M. Blanchet, « On n’est pas dans le même Parlement, on est dans le Parlement qui va devoir composer avec cette négociation commerciale avec les États-Unis. Évidemment, ça nous met dans des postures différentes. »
En adoptant une attitude transcendante envers le Bloc, PSPP ne fait qu’ébranler la nécessaire complémentarité qui doit exister entre le PQ et le Bloc notamment en matière d’empiétement du fédéral dans les compétences du Québec ou de défense de la gestion de l’offre si chère aux agriculteurs du Québec.
Alors M. St-Pierre Plamondon, je vous conseille fortement de prendre une grande respiration, de faire preuve de convivialité envers votre frère du fédéral et de remiser illico dans le placard votre attitude condescendante contre-productive notamment à l’aube d’une campagne référendaire sur la souveraineté du Québec.
Henri Marineau, Québec
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1 commentaire
François Champoux Répondre
2 mai 2025Bonjour M. Marineau,
Le moins que l’on puisse dire de Paul St-Pierre Plamondon, c’est qu’il vient de nous démontrer son manque de maturité politique et sa fougue toujours hormonale d’un adolescent en manque de satisfaction politique.
Pourtant, il devait bien comprendre qu’il n’avait rien à gagner auprès de son électorat québécois à la cause de l’indépendance politique du Québec à invectiver sur la place publique un «chef» du Bloc lequel aurait dû reconnaître sa descente populaire et sérieuse auprès des Québécois. N’était-ce pas élémentaire?
Disons-nous que l’erreur est humaine; cependant, apprenons de celle-ci!
La cause de l’indépendance politique du Québec est plus que jamais pénible pour nous qui y croyons: la langue, nos richesses naturelles, notre génie sociologique et technologique… Avec de telles déclarations, nous nous retrouvons assurément perdants. Là, ce n’est plus un débat d’idées constructives, mais bel et bien des règlements de compte entre coqs en mal de pouvoir inutile.
La politique n’est pas vraiment propre; nos leaders ne sont pas sans reproches certes, mais il y a des limites qui lorsqu’elles sont franchies sont facilement détectées par le commun des mortels et vues comme de la petite politique. Là, les chefs ont manqué dans leur humilité respective.
Le Québec ne deviendra pas un pays si nous cherchons des coupables plutôt que des solutions vraies à nos propres lacunes de société.
François Champoux, 2 mai 2025