Israël - Nétanyahou recule sur la colonisation pour mieux plaider sa cause sur l’Iran

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Le délire sioniste

Commentaire de Vigile: Le délire sioniste
En pleine crise diplomatique avec Washington, Benjamin Nétanyahou a été forcé de reculer en gelant un projet de colonisation pour ne pas se mettre à dos la communauté internationale au moment où il veut la convaincre de durcir le ton contre l’Iran.

Le premier ministre israélien a dû publiquement désavouer, tard mardi soir, son ministre du Logement, Uri Ariel, qui avait lancé un plan de construction de 20 000 logements dans les colonies de Cisjordanie occupée, un chiffre record.

L’annonce de M. Ariel, un dirigeant du Foyer juif, parti d’extrême droite proche du lobby des colons, a soulevé les critiques des États-Unis, qui répètent que la colonisation est illégitime, et la colère des Palestiniens qui ont menacé de mettre fin aux négociations.

L’ONU aussi, par la voix de son coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, a fait part de son « inquiétude croissante » en raison de l’accélération de la colonisation qui « ne saurait répondre à l’objectif d’une solution négociée à deux États ».

Mauvais moment

« Cette action provoque une confrontation non nécessaire avec la communauté internationale au moment où nous nous efforçons de persuader des membres de la même communauté de parvenir à un meilleur accord avec l’Iran », a dit M. Nétanyahou.

Ce n’est pas tant le principe même du projet de bâtir en Cisjordanie — sur lequel il y a un consensus au sein de la droite nationaliste au pouvoir — qui est remis en cause que le choix du moment. Un proche de M. Nétanyahou, le ministre des Affaires stratégiques, Youval Steinitz, a appelé mercredi à une poursuite de la colonisation « de façon intelligente et coordonnée ».

M. Nétanyahou « a raison lorsqu’il dit que dans une période aussi sensible, alors que nous essayons de persuader les Américains, les Européens et les Russes de corriger l’accord tellement problématique avec l’Iran, les choses doivent se faire en coordination avant tout avec le premier ministre », a plaidé M. Steinitz.

Le premier ministre israélien est engagé dans un bras-de-fer avec le secrétaire d’État américain, John Kerry, sur le programme nucléaire controversé de l’Iran.

« Il n’y a pas seulement deux options sur l’Iran, un mauvais accord ou une guerre. C’est faux. Il y a une troisième option à savoir continuer à faire pression avec les sanctions », a estimé mercredi M. Nétanyahou devant le Parlement.

M. Nétanyahou s’est attirée les critiques du New York Times qui, dans un éditorial au vitriol mardi, l’accuse d’engendrer une opposition « hystérique » aux efforts des puissances occidentales pour sceller un accord avec le régime iranien.

Israël a même l’intention de jouer de son influence au Congrès américain pour faire pression sur l’administration Obama avant la reprise des négociations avec Téhéran le 20 novembre. Mais cette offensive diplomatique soulève aussi le scepticisme.

« S’ils [les Américains] ne nous laissent pas bombarder l’Iran, nous bombarderons les États-Unis. Il semble que ce soit la nouvelle stratégie israélienne face à la menace nucléaire iranienne », écrivait mercredi l’éditorialiste du quotidien Haaretz.


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