La démocratie partielle

Élection partielle à Pointe-aux-Trembles

Éditorial - Le Parti libéral du Québec a décidé de ne pas présenter de candidat contre le chef du Parti québécois, André Boisclair, en vue de l'élection partielle du 14 août dans Pointe-aux-Trembles. Cette décision est un affront à la démocratie et aux électeurs de cette circonscription.
Contrairement à ce qu'on entend dire parfois, il n'existe pas de tradition en politique québécoise suivant laquelle on laisse la voie libre à un nouveau chef de parti qui cherche à se faire élire à l'Assemblée nationale à l'occasion d'une élection complémentaire. Il est vrai que les libéraux n'avaient pas opposé d'adversaire à Lucien Bouchard dans Jonquière en 1996, mais en 1985, le PQ avait lancé sa nouvelle vedette Francine Lalonde contre Robert Bourassa dans Bertrand; en 1979, un candidat péquiste et un autre de l'Union nationale avaient affronté Claude Ryan dans Argenteuil. Ce n'est donc pas pour respecter un quelconque précédent que les libéraux n'ont pas délégué de soldat dans Pointe-aux-Trembles. Ils mettent plutôt en application la stratégie de la terre brûlée: comme Boisclair n'aura pas d'opposition du parti gouvernemental, sa campagne estivale suscitera peu d'intérêt, notamment de la part des médias, et sa victoire n'aura aucun panache.
Ce faisant, le Parti libéral contribue malheureusement à minimiser l'importance des élections partielles auxquelles déjà relativement peu d'électeurs participent- de nos jours, le taux de participation glisse souvent sous les 40 %. Quel intérêt y a-t-il à voter si même les partis politiques- l'ADQ non plus ne présentera pas de candidat- trouvent le scrutin insignifiant?
De plus, la tactique du PLQ- l'ADQ a au moins la fragilité de ses finances comme excuse- prive les électeurs d'allégeance libérale de leur droit d'expression démocratique. Lors des élections générales de 2003, 9427 citoyens de Pointe-aux-Trembles ont voté pour le candidat libéral. Que feront ces gens-là le 14 août? On peut craindre que beaucoup d'entre eux ne restent à la maison.
En annonçant la tenue à la mi-août des partielles dans Pointe-aux-Trembles et Taillon, le premier ministre, Jean Charest, a soutenu que pendant la campagne, " M. Boisclair devra à tout prix expliquer aux Québécois pourquoi il appuie sans réserve la radicalisation du programme de son parti. " En l'absence d'un candidat fédéraliste, on voit mal qui poussera le chef péquiste à le faire...
Les stratèges libéraux veulent à tout prix éviter de donner à André Boisclair l'occasion de se faire valoir. C'est de bonne guerre. On aurait néanmoins souhaité que dans le cas présent, ils fassent passer les intérêts de la démocratie devant ceux de leur parti.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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