Le désert politique

2011 - Bilan et perspectives


Juste ici, au Québec, il y a tellement de chefs de parti qu'ils vont finir par se marcher sur les pieds. Un dicton affirme que plus on est de fous, plus on s'amuse. J'ai bien peur que ça ne soit pas vrai du tout.
Ce n'est certainement pas parce qu'il y a plus de monde qu'il y a plus d'idées nouvelles. Des chefs, il en pousse un chaque semaine. Pour le moment, le grand autel des vanités déborde. Le mot d'ordre semble être devenu: pousse-toi pour que je m'y mette. On brasse la vieille soupe, mais c'est toujours de la vieille soupe dont personne n'a vraiment envie.
Si c'était mieux ailleurs, quelque part sur la planète, on pourrait peut-être y trouver de l'inspiration et une recette nouvelle pour améliorer notre menu. Mais le monde entier est à l'envers et j'hésite à affirmer que ç'a toujours été comme ça et qu'on ne le savait tout simplement pas ou, plutôt, que la crise globalisée des gouvernements du monde est juste accentuée par les moyens de communication puissants dont nous disposons maintenant.
Ma grand-mère, à son époque, n'a probablement jamais entendu parler des dictateurs africains même s'il est probable qu'il y en ait toujours eu. Mais nous, nous les connaissons tous. Et à notre grand étonnement, nous savons aussi qu'il y en a partout, pas seulement en Afrique. Chaque jour, les informations nous dévoilent qu'un tel, maître absolu de son pays, a fait assassiner des milliers de ses sujets qui avaient eu la mauvaise idée de ne pas appuyer sa façon de gouverner. On dit que Poutine a volé ses élections, que Moubarak a volé les richesses de son peuple, que Kadhafi a volé tout le monde. Ça finit par déprimer un peuple!
Et ça donne envie de se soulever. Le problème, c'est: par qui les remplacer? Les suivants deviendront-ils à leur tour des Poutine, des Moubarak ou des Kadhafi? Il paraît que l'occasion fait le larron...
Rien de tout ça ne nous guette ici... du moins, c'est ce que nous croyons dur comme fer. Nous sommes en Amérique du Nord et nous vivons en démocratie. Nous choisissons librement nos représentants même s'il nous arrive de voter n'importe comment et surtout pour n'importe qui. C'est notre petit côté original. Il est vrai que nous préférons souvent défaire ceux qui sont là plutôt que de vraiment choisir ceux que nous voulons... Jamais, au grand jamais, il ne s'est volé une élection sur notre territoire... Jamais nous ne tolérerions que quelqu'un puisse acheter son élection... Jamais nous ne voterions pour quelqu'un qui dit n'importe quoi... Jamais nous n'accepterions d'être manipulés... Finalement, nous sommes bien naïfs.
Bien-être de la collectivité
La planète politique est gravement malade. Il faudrait lui examiner la démocratie de plus près, car les bactéries qui la rongent vont finir par en avoir raison. Les politiciens doivent réapprendre le sens du service public. Ils doivent marcher sur leurs petites ambitions personnelles pour donner son vrai sens au bien-être de la collectivité. Il y a du pain sur la planche. L'urgence est partout, car nous ne serons jamais assez nombreux, comme citoyens, pour arrêter ce qu'il est convenu d'appeler «le progrès», ce développement effréné qui tue la planète et que l'homme semble incapable de contrôler.
Il suffit de regarder aller Stephen Harper, le premier ministre canadien, pour comprendre que nous ne sommes à l'abri de rien. L'homme qui a mis la hache dans Kyoto ne reculera devant rien. Quand il aura finalement ses avions de guerre — il y tient tellement —, il voudra s'en servir aussi... Ça devrait nous faire réfléchir car, selon nos règles démocratiques, il occupe son poste pour au moins les quatre prochaines années et comme le Québec n'a pas voté pour lui, il prendra tous les moyens pour nous montrer qu'il n'a pas besoin de nous. Ç'a déjà commencé.
Jean Charest, lui, est une autre sorte de chef d'orchestre. Ce qu'il appelle son Plan Nord sera son chef-d'oeuvre personnel. Des routes, du béton, des trous afin d'extraire les richesses naturelles qui s'y trouvent et de les vendre à des entreprises étrangères pour à peine plus qu'une bouchée de pain. Un grand territoire et de la petite business. Le rêve d'une vie.
Heureusement, il y a une lueur d'espoir. Des savants ne cessent de découvrir de nouvelles planètes qui ressemblent à la Terre. Un peu plus grandes, un peu plus petites, avec de l'eau et des températures qui ressemblent à l'été chez nous. Des planètes où on pourrait expédier tous les grands politiciens de ce monde... un aller simple, sans billet de retour. La paix pour nous et pour eux, le développement sauvage de leur nouvel espace à la recherche de pétrole, de gaz de schiste et d'autres poisons précieux dont ils ne peuvent se passer.
Et le paradis à la fin de leurs jours.


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