La sacralité d’une des valeurs des plus importantes de l’ONU vient de voler en éclats après le refus du Conseil de Sécurité de condamner l’attaque de l’ambassade de la Fédération de Russie à Kiev. Formulé crument, l’ONU trouve tout à fait normal qu’une ambassade soit attaquée par des voyous, cautionnant ainsi l’agression d’une mission diplomatique. Qu’un pays passe par-dessus la jambe les lois internationales et malmène un corps diplomatique, cela s’est déjà vu. Mais cela se condamne aussi, et il existait encore un consensus international (peut-être le dernier ?) à ce sujet. Maintenant il n’y a même plus ça. L’ONU vient de décider que même ce dernier bastion, la sacralité des représentations internationales, était encore de trop.
Adieu la diplomatie et les organes de dialogue, bonjour la barbarie. On cogne d’abord, et ensuite, et toujours, tant qu’on le peut, faute d’avoir un interlocuteur avec qui discuter pour trouver une porte de sortie. Sans la diplomatie, l’ONU n’a plus de raison d’être, du moins en tant qu’organe de paix et de concorde dans le monde, apparence qu’il avait réussie à garder tant bien que mal. On savait, depuis Kofi Annan et les guerres états-uniennes, que l’Organisation s’était peu à peu révélée être un outil hégémonique amplement utilisé par les Etats-Unis. Aujourd’hui, elle ne fait que confirmer de manière cynique cette réalité.
Mais peut-être que la décision du Conseil de Sécurité renferme quelque germe positif. Il est évident que l’ONU ne peut pas continuer ainsi. Tel qu’elle est, elle n’a plus rien d’une organisation internationale au service des nations. Ce n’est plus qu’un vieux machin, tel que le général de Gaulle l’avait perçu il y a cinquante ans, sans véritable contenu et ce, de manière de plus en plus visible. L’expression de de Gaulle montre que ce n’est pas l’ONU qui a changé, mais nous qui ne voyions rien. Aujourd’hui, nous y voyons un peu plus clair et le constat est amer. Puisque l’Organisation est vérolée et qu’elle est devenue une machine à asservir les peuples qu’elle est censée protéger, pourquoi ne pas la dissoudre ? Plus facile à dire qu’à faire. Elle est verrouillée de toute part si bien qu’aucune modification ou dissolution n’est possible sans son principal bailleur de fonds, les Etats-Unis qui, pour l’instant, n’ont aucun intérêt à ce que les choses changent. D’autre part, si dissolution il y a, il faudra bien la remplacer par autre chose, car le monde a besoin d’une organisation internationale régissant les rapports entre les nations. Mais gageons que les russes et les chinois y réfléchissent déjà.
Avic – Réseau International
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