(Québec) Le Parti québécois et le Bloc québécois sont comme «des frères siamois», affirme Pierre Karl Péladeau. Mais il ne faudra rien conclure pour l'un des résultats électoraux obtenus par l'autre.
De passage à Québec dans le cadre de sa tournée à vélo avec le chef bloquiste, M. Péladeau a partagé sa volonté de mettre la main à la pâte pour aider Gilles Duceppe pendant la campagne.
«Je pense que c'est important de travailler pour le rassemblement de toutes les forces indépendantistes, a déclaré le chef péquiste. Nous sommes comme des frères siamois. Nous allons continuer à travailler ensemble parce que nous partageons le même objectif.»
L'actionnaire de contrôle de Québecor nie avoir jamais douté de l'utilité du Bloc québécois à Ottawa. L'automne dernier, La Presse rapportait que, devant de jeunes militants, il aurait affirmé «avoir toujours eu un problème» avec le Bloc qui «ne sert strictement à rien, sauf à justifier le fédéralisme».
«Je n'ai pas laissé entendre ça, jure M. Péladeau. C'est quelqu'un qui a prétendu que j'avais dit ça. Mais ce n'est pas ce que j'avais dit. J'ai eu l'occasion de le préciser par la suite.»
Malgré son appui et ses efforts, le chef péquiste n'entend pas associer le résultat électoral du Bloc le 19 octobre à l'appui accordé à sa propre formation. «Chaque épisode en son temps, a indiqué M. Péladeau. Il y a les élections fédérales. Il y aura celles au Québec en 2018. Je ne pense pas qu'on puisse tirer quelque conclusion que ce soit. L'important, c'est de s'engager.»
Les deux chefs ont réitéré que les néo-démocrates n'ont pas défendu les intérêts du Québec pendant le mandat, notamment sur les dossiers de la Davie et du projet d'oléoduc TransCanada.
La possibilité d'une élection déclenchée dans les prochains jours ne change pas beaucoup le plan de match des bloquistes, assure M. Duceppe. Une précampagne et la vraie campagne étaient de toute façon prévues sur les plans financier et logistique sur sensiblement la même période. Mais il demeure «indécent» et «épouvantable» que les conservateurs étirent la campagne pour se faire rembourser plus de dépenses électorales à même les fonds publics, insiste-t-il.
«Les conservateurs vont piger à deux mains dans les poches des contribuables, au mois d'août, avec plein de monde en vacances, dénonce M. Duceppe. Moi, je pense que ça n'a pas de bon sens.»
Hamad se moque
Présent à une annonce conjointe du ministre canadien Denis Lebel et du ministre québécois Pierre Arcand, le ministre responsable de Québec Sam Hamad s'est fait plaisir en incitant M. Péladeau à la «prudence sur son vélo». «Il faut qu'il soit prudent pour ne pas tomber une autre fois avec M. Duceppe», a lancé M. Hamad, sourire en coin. «On lui demanderait d'être très prudent à vélo.»
Après une annonce sur le logement social avec le ministre Pierre Moreau, lundi, le ministre Lebel était de retour jeudi aux côtés du ministre Arcand pour une annonce sur l'accès Internet dans le Nord. Il a par la suite pris la direction de Montréal pour une annonce avec le ministre Robert Poëti sur l'illumination du pont Jacques-Cartier.
«Le gouvernement conservateur est encore là», a noté le ministre Arcand, qui ne veut pas s'immiscer dans l'élection. «Il a été dûment élu. Quand on sera en campagne électorale, on ne fera plus d'annonces avec le gouvernement conservateur, tout simplement.»
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