En matière d’immigration, le nouveau premier ministre libéral, Mark Carney, devrait prendre exemple sur son homologue britannique, Keir Starmer, chef du Parti travailliste, qui a déclaré tout récemment : « Tous les aspects du système d’immigration, y compris [les visas] de travail, de regroupement familial, d’études, seront renforcés afin que nous puissions mieux les contrôler » [1].

     Par exemple, pour garantir que les étrangers souhaitant s’installer au Royaume-Uni « méritent » d’y rester, il faudra 10 ans, plutôt que 5, pour demander la résidence permanente ou la nationalité britannique.

     Le plan prévoit aussi un resserrement des conditions d’octroi des visas de travail. Les employeurs souhaitant recruter à l’étranger devront investir dans la formation.

     Le niveau d’anglais requis pour immigrer sera augmenté. La durée de séjour des étudiants étrangers après leurs études sera réduite.

     La semaine dernière, le gouvernement avait déjà annoncé son intention de limiter la délivrance de visas de travail et d’études aux ressortissants de pays comme le Pakistan, le Nigéria et le Sri Lanka, les plus susceptibles de demander l’asile.

     Le gouvernement souhaite également pouvoir expulser davantage d’étrangers condamnés pour des délits. Actuellement, ils ne le sont généralement que s’ils doivent purger plus d’un an de prison.

     Selon la ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper, ces nouvelles mesures réduiront le nombre de visas délivrés d’« environ 100 000 » par an. Elles contribueront à « rétablir l’ordre dans le système », à « tourner la page du chaos », a-t-elle déclaré.

     Le Royaume-Uni risque de devenir « une île d’étrangers, et non une nation qui avance ensemble » sans une meilleure intégration, a déclaré de son côté Keir Starmer. Ce plan doit permettre « de reprendre enfin le contrôle des frontières ». « Le nombre d’immigrants diminuera [de façon] significative » d’ici les législatives de 2029, a-t-il promis.

     Le Canada commence déjà à ressembler à un pays d’étrangers, et Montréal à une ville d’étrangers. Mark Carney doit s’inspirer des nouvelles politiques du gouvernement britannique (qui, soit dit en passant, n’est pas de droite) pour éviter que la situation s’aggrave. Sinon, ce qui se produit déjà au Royaume-Uni se produira au Canada : l’extrême droite gagnera du terrain.

Sylvio Le Blanc

[1] https://www.journaldemontreal.com/2025/05/12/royaume-uni-sous-pression-sur-limmigration-starmer-promet-de-reprendre-le-controle-des-frontieres