« Acheter, c’est voter », explique éloquemment Laure Waridel. Mais ce principe ne s’applique pas qu’aux préoccupations environnementales et au commerce équitable. L’intéressante entrevue donnée au Devoir (21 mai 2013) par Chantal Lévesque (http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/378608/chassez-le-naturel-il-revient-en-maillot), fondatrice des maillots Shan, est l’occasion d’en prendre leçon.
À l’automne 1995, la prolifique entrepreneure a publiquement pris parti pour la souveraineté-association en joignant Les gens d’affaires pour le OUI. La chaîne La Baie n’a pas hésité une seconde et annulé sur le champ son entente de distribution des maillots Shan. Je me suis alors dit que si une entreprise pouvait exercer des représailles politiques, je le pouvais aussi. Je n’ai donc plus jamais mis les pieds chez La Baie.
Cette chaîne a depuis changé de propriétaire, mais aucune expression de repentir de la part de la personne morale La Baie n’étant jamais venue motiver la levée de mon boycottage, il tient donc toujours. Je n’ai cure des opinions politiques des commerçants aux bonnes moeurs démocratiques.
Mais si des sénateurs peu soucieux de l’argent des contribuables doivent en payer le prix politique, les entreprises s’aventurant dans l’arène politique au point d’y pratiquer un certain maccarthysme à la canadienne ne devraient-elles pas en subir les conséquences économiques? Le client n’a pas toujours raison, mais il mérite le respect.
La chasse aux sorcières de La Baie en 1995
Ne pas acheter, c'est voter aussi
Tribune libre
Christian Gagnon138 articles
CHRISTIAN GAGNON, ing.
_ L’auteur a été président régional du Parti Québécois de Montréal-Centre d’octobre 2002 à décembre 2005
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