Trouver une entente entre Québec et Ottawa pour réduire les seuils d’immigration ne sera « pas facile » dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, estime le ministre fédéral Dominic LeBlanc, qui compare la situation à un problème mathématique insoluble.
« Chercher la quadrature du cercle ne sera pas facile », a affirmé jeudi le ministre des Affaires intergouvernementales du Canada Dominic LeBlanc, à la sortie d’une rencontre entre les premiers ministres Justin Trudeau et François Legault. Le mathématicien allemand Ferdinand von Lindemann a démontré en 1882 que ce problème mathématique était insoluble.
« L’économie du Québec performe extraordinairement bien. On ne veut pas, en raison de la pénurie aiguë de main-d’œuvre au Québec, faire quelque chose qui peut contribuer à un ralentissement de l’économie », a-t-il indiqué.
« En Réflexion »
Le gouvernement Legault a promis de réduire temporairement de 20 % les seuils d’immigration. Il doit cependant trouver un accord avec le gouvernement fédéral pour y arriver. À la sortie de la rencontre, François Legault a indiqué que Justin Trudeau n’avait « pas dit non » et qu’il était « en réflexion, ouvert à y penser ».
M. LeBlanc, de son côté, a indiqué que le gouvernement Trudeau était prêt à « discuter de cette réduction temporaire de l’immigration, mais dans une discussion plus large sur la pénurie de main-d’œuvre ».
« On a beaucoup entendu parler de cette pénurie partout au Québec, en région. La communauté d’affaires est énormément inquiète. Ça risque de nuire à la croissance économique du Québec. On a parlé de ce défi-là dans le contexte du dossier de l’immigration », a-t-il dit.
Compensation
Le gouvernement Trudeau ajoute également dans cette discussion plus large la situation des demandeurs d’asile. « On demande 300 M$, le fédéral offre 140 M$. Maintenant, M. Trudeau dit que, bientôt, il va revenir avec une autre proposition. On attend des réponses dans les prochaines semaines », a indiqué François Legault.
François Legault et son Conseil des ministres vont se réunir dans deux semaines, le 29 janvier, à Gatineau.
M. LeBlanc espère avoir trouvé une entente d’ici là. « On est prêts à discuter de comment on peut partager ce chemin ensemble avec le Québec. C’est une discussion qui peut être très productive. On veut s’assurer que la compensation soit appropriée », a-t-il dit.