FRANCE

Pénurie de carburant : pourquoi la situation ne s'améliore-t-elle pas vraiment dans les stations-service ?

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La France Mad Max

"La situation va s'améliorer cette semaine", a promis aux automobilistes la Première ministre dimanche 16 octobre sur TF1. Mais face aux difficultés à se rendre au travail, inquiétude en zones rurales en pleine période de récoltes et semis, crainte de perturbations dans les départs en vacances et d'annulations, les conséquences des tensions dans les stations-service sur de nombreux secteurs d'activités se font de plus en plus sentir. Malgré la signature d'un accord avec la direction de TotalEnergies et la menace de nouvelles réquisitions, la grève dans les raffineries est reconduite ce lundi et entre dans sa troisième semaine.


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Pire : la pénurie de carburant ne semblait pas se résorber dimanche, les chiffres diffusés dans la soirée de dimanche montrent une aggravation de la situation des stations-service : 30,1% étaient considérées en difficulté contre 27,3% la veille, du fait de livraisons moins nombreuses en week-end, selon le gouvernement. Un tiers des stations manquent donc toujours d'au moins un type de carburant à l'échelle nationale. Et le réapprovisionnement général n'interviendra pas à court terme.



"Les effets des mesures prennent du temps"



Le gouvernement a déjà joué plusieurs cartes pour tenter de remplir les cuves des stations la semaine dernière. Il a réquisitionné des salariés, puisé dans le stock national, autorisé les livreurs de carburants à rouler pendant le week-end... "Les effets de ces mesures prennent du temps", assure Elisabeth Borne. Dans les Hauts-de-France, le stock d'essence est remonté un peu grâce aux réquisisitons du dépot de Dunkerque en seulement quelques jours mais la pénurie a déjà repris un peu d'ampleur ce week-end.


Reste que a situation s'est dégradée à différents endroits. En région Centre, entre samedi et dimanche, 7% de stations en plus se sont retrouvées à sec avec au moins une cuve vide. Légère hausse aussi en région parisienne avec plus de 40% de stations concernées. Ailleurs, là où les livraisons sont presque normalement assurées, les stocks diminuent aussi. Les automobilistes prennent plus de carburant que d'habitude par peur de manquer et les routiers se concentrent sur ces zones épargnées pour faire le plein.


Face à ce blocage après près de trois semaines de grève, la Première ministre Elisabeth Borne a brandi la menace de nouvelles "réquisitions" de salariés en cas de "situations très tendues". Sur le plateau du journal télévisé du 20 heures de TF1, elle a haussé le ton en demandant aux salariés grévistes de TotalEnergies "de respecter l'accord majoritaire et de ne pas bloquer le pays avec toutes les difficultés que cela crée". Avant elle, c'est Gabriel Attal, ministre des Comptes publics, qui était monté au créneau dans la matinée en jugeant "inacceptable qu'il y ait la poursuite de blocages". 


Actuellement, les grèves concernent trois raffineries (sur huit) et cinq gros dépôts (sur environ 200) et sont plus ou moins suivies selon les sites de TotalEnergies, selon le gouvernement. Il s'agit de ceux de Normandie (raffinerie et dépôt), Donges (raffinerie et dépôt), La Mède (bioraffinerie et dépôt), Flandres (dépôt) et Feyzin (dépôt, la raffinerie étant à l'arrêt pour raison technique). Seul un dépôt de TotalEnergies, celui de Flandres près de Dunkerque, a fait l'objet d'une réquisition lancée jeudi par le gouvernement.