Politique québécoise

Plus ça change, plus c’est la même chose… depuis Duplessis !

« Deux partis politiques au Québec, un bon pis un mauvais, c’t en masse ! »

Chronique de Richard Le Hir

Il y de ces coïncidences dans la vie…
Je venais tout juste d’envoyer mon dernier texte à Vigile sur Force Québec cet après-midi lorsque je suis sorti faire quelques courses. À la librairie, je suis tombé sur la [série Duplessis de Radio-Canada->rub999], en version DVD, et je me suis empressé de l’acheter, en me régalant à l’avance du bon moment que j’allais passer.
[->rub999]
Cette série fut d’abord diffusée en 1977. Les textes sont de Denys Arcand, et la réalisation de Mark Blandford. La recherche historique est de Jacques Lacoursière.
J’ai visionné ce soir les premiers épisodes. Fascinants ! Autant sur le plan du divertissement que sur celui de notre histoire et de notre présent politiques.
L’histoire commence en 1936 au Comité des comptes publiques de l’Assemblée Nationale où l’on apprend comment le frère du premier ministre Taschereau, Libéral bon teint, faisait verser sur son compte de banque personnel l’argent de la Province avec lequel il payait les fonctionnaires, pour ensuite garder les intérêts pour lui-même. On apprend aussi le train de vie que menait Irénée Vautrin, le ministre de la Colonisation qui se faisait rembourser par le gouvernement ses dépenses de garde-robe personnelle. L’épisode des « culottes à Vautrin » est passé à l’histoire.
Mais le plus frappant, c’est l’actualité de certaines répliques dans le contexte actuel. À croire que Duplessis en 1936 et les auteurs de la série au milieu des années en 1970 savaient ce qui se passerait en 2010. C’est à vous en faire dresser les cheveux sur la tête. Je vous cite quelques exemples :
« Deux partis politiques au Québec, un bon pis un mauvais, c’t en masse ! »
« C’est toujours les contributions politiques qui ont miné le Parti Libéral, pis ça sera toujours pareil. ».
« Un Libéral, ça a toujours un œil sur Ottawa, veut, veut pas ! »
« Y’a jamais assez de personnes qui se souviennent de leur histoire du Canada pour que ça vaille la peine. »
***
Il y a aussi une dénonciation des pratiques de Wall Street en 1936 qu’on croirait avoir été rédigée en pleine connaissance de ce que nous vivons aujourd’hui.
Lors de la diffusion de cette série en 1977, j’étais établi à Halifax où j’avais été muté par mon employeur, et elle avait contribué à me convaincre que je ne pouvais pas rester en exil. Effectivement, je rentrais au Québec l’année suivante. Mais je n’avais pas revu cette série en 33 ans. À part d’en avoir gardé un bon souvenir, je ne me souvenais de rien !
L’histoire est d’autant plus extraordinaire que c’est notre histoire. Et les comédiens vous en mettent plein la vue, en particulier Jean Lapointe dans le rôle de Duplessis. À voir, à revoir, et à méditer.
Y paraît qu’on aurait eu une révolution au Québec… Quelle révolution ? …


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3 commentaires

  • Isabelle Poulin Répondre

    16 octobre 2010

    Merci Monsieur Le Hir!
    C'est une excellente idée d'utiliser la culture pour nous faire réfléchir. Non, il n'y a pas eu de révolution, seulement des changements dans les structures sociales. On paie tous plus d'impôts et achète plus de maisons et on a mandaté le gouvernement pour s'occuper de tout. On s'est enrichi pour mieux enrichir Wall sreet !
    On se souvient tous des complexité du papier commercial. Aujourd'hui les professionnels des arnaques sont devenus plus sophistiqués et plus diversifiés dans leurs façon de faire. Ils ont accès à toutes sortes de moyens innimaginables pour ne pas se faire prendre. Ils peuvent plus facilement manipuler des groupes, des institutions, des communautés scientifiques ect. Il n'y a pas de conspiration mais des façons de faire pour vendre des idées, des produits, des emplois. Mais pendant qu'on débat sur le bien de telle ou telle mesure, ue commerce d'intégration de l'économie sous toutes ses formes s'opère. Ce qui est plus inquiétant est la vitesse de croisière des arnaques car la complexité et l'envergure en rebute plus d'un. Mais en réalité, il faut comprendre les grandes lignes et savoir mettre le doigt sur les enjeux majeurs. La politique s'est mêlée au commerce et monopolise nos institutions à des fins commerciales et trop peu humanitaires. La compétitivité, l'individualisme et une mauvaise compréhension des enjeux majeurs et de leur ramifications nuisent considérablement à nos chances de dominer la situation. La situation est plus grâve qu'au temps de Duplessi. Il ne s'agit pas juste de faire une révolution mais de savoir pourquoi nous n'avons pas le choix de la faire. Combien faut-il de brouillards pour s'apercevoir qu'on nage dans un nuage toxique ? Combien de papier commercial cela a-t-il pris pour qu'on s'apercoive du superfuge ?
    Cette révolution ne peut être réussie sans la compréhension profonde de tous les groupes de la société. C'est une course contre la montre uniquement pour ceux qui ne dorment pas au gaz !

  • André Taillon Répondre

    16 octobre 2010

    Nous devrions changer « plus ça change, plus c'est la même chose »Par, plus nous serons informé moins ce sera pareil.
    Je suis en accord avec vous M.Gignac, tout comme l’article de M. Rhéal Mathieu c'est-à-dire où est le vrai combat, que sommes-nous devenu et que pouvons nous faire pour réaliser cette RÉVOLUTION comme le mentionne M. Le HIR!
    Sommes-nous à ce point hypnotisé, sclérosé, lobotomisé en tant que société?
    C’est un climat malsain, d’empêchement d’avancer d’un pas en avant et quatre en arrière.
    Avons-nous été à ce point fait prisonnier de cette fausse mentalité d’un peuple sans avenir! Par la force des médias Gesca et autres Maclean’s de ce monde?
    Je commence à penser devenir paléontologue afin de déterrer ces dinosaures qui nous hante tous et convoquer le peuple face à la statue Nelson dans le vieux Montréal à un immense feu de joie en brûlant ces os en signe de liberté.
    André Taillon

  • Archives de Vigile Répondre

    16 octobre 2010

    Monsieur Le Hir
    Une révolution au Québec? Il n'y a que Maurice Richard qui a réussi à faire sortir le peuple dans la rue en 1955 et ce n'était pas pour l'indépendance du Québec. L'autre jour, à Québec, 50 000 personnes sont descendus dans la rue afin d"obtenir un nouveau Colisée pendant que Charest est en train de détruire notre démocratie, d'engraisser ces p'tits-z-amis et nous assimiler. Les seuls efforts collectifs sont pour le sport au Québec pas fort! pas fort! Qu'on se le dise, les jours nous sont comptés comme peuple à moins d'un miracle du frère André. Il m'a fait plaisir!
    André Gignac patriote