Pour contraindre le Conseil de sécurité de l'ONU à réagir aux frappes aériennes israéliennes sur le sol syrien, Damas s'est ouvertement demandé s'il était nécessaire de procéder à des représailles contre un aéroport d'Israël.
Visiblement excédé de l'apparente impunité dont disposerait Israël pour procéder à des frappes aériennes sur le territoire syrien, le représentant de Damas auprès de l'ONU, Bachar al-Jaafari, a décidé de hausser le ton face au Conseil de sécurité, le 22 janvier.
«Le temps n'est-il pas venu pour le Conseil de sécurité des Nations unies de mettre fin aux agressions répétées d'Israël contre les territoires de la République arabe syrienne ?», s'est dans un premier temps interrogé le diplomate, alors que l'armée israélienne a reconnu avoir mené des frappes dans la nuit du 20 au 21 janvier dans ce pays, qui ont tué quatre membres de l'armée syrienne.
Et Bachar al-Jaafari de poursuivre en des termes pour le moins explicites : «Ou est-il nécessaire d'attirer l'attention des va-t-en-guerre de ce Conseil en exerçant notre droit légitime de nous défendre, et de répondre à l'agression israélienne contre l'aéroport international civil de Damas de la même manière, contre l'aéroport de Tel Aviv?»
Depuis le début du conflit en Syrie, Israël a mené à de nombreuses reprises des frappes sur des cibles que Tel Aviv considère comme des «menaces à sa sécurité». En plus de causer des pertes humaines et des dommages matériels, les frappes israéliennes en Syrie ont également maintes fois mis en danger les vols opérant au-dessus du pays. En septembre dernier, une série d'événements avait entraîné la destruction d'un avion de surveillance russe Il-20, coûtant la vie à 15 membres d'équipage. L’avion, utilisé les par les F-16 israéliens comme couverture pour réaliser une attaque, avait été abattu par des batteries anti-aériennes syriennes.
L'armée israélienne, qui reconnaît rarement procéder à des frappes sur le territoire syrien, avait démenti toute responsabilité dans ce crash. Un démenti qui n'avait pas convaincu Moscou, qui tient Tsahal pour responsable du drame. Le ministère russe de la Défense dénonce d'ailleurs régulièrement les incursions israéliennes en Syrie, comme en décembre dernier, où après de énièmes frappes, il avait estimé «évident» que l'attaque israélienne s'apparentait à «une violation grossière de la souveraineté de la Syrie».
La Syrie n'est évidemment pas en reste sur la question. Avant l'intervention de Bachar al-Jaafari au Conseil de sécurité de l'ONU, Damas avait qualifié les frappes israéliennes d'actes d'agression illégitimes, et, déjà, menacé de ne pas les laisser sans réponse.