Il y a plusieurs manières d’abrutir et d’opprimer un peuple. Au fur et à mesure que se déploient les ambitions de Harper, on voit se coaliser autour de lui tous ceux qui, sans cesser un instant d’y mettre leurs habilités démagogiques et de l’intérieur de notre nation, collaborent à l’asservissement. Le révisionnisme historique en est la meilleure preuve.
L’ADQ a travaillé à faire signer une pétition pour changer le nom d’un boulevard de Québec qui s’appelle depuis sa construction « Henri IV ». Cela peut sembler à première vue assez anodin. Mais l’ADQ en a fait une attaque peu banale à l’identité française du Québec et aux valeurs pacifistes des Québécois. Ce parti est maintenant disparu dans la nouvelle Coalition Avenir Québec, mais l’organisation apparue ces derniers mois autour de François Legault pourrait bien se montrer peu soucieuse du sort de notre nation dont les racines plongent au cœur de l’histoire de France.
Dans un contexte où le fédéral redouble ses attaques contre le projet souverainiste en voulant ni plus ni moins que le criminaliser par la voix de révélations insipides d’un député du Nouveau Parti Démocratique (!) sur la manière dont le Bloc a géré l’argent remis à ce parti comme le prescrivent les lois canadiennes, il n’est pas inutile de rappeler comment des partis comme la CAQ auront comme objectif de faire oublier la cause nationale.
Voici donc le principal de cette histoire et ses conséquences :
Plutôt que de mettre à l’ordre du jour la correction des graves injustices et des profondes inégalités que la mondialisation perpétue et qui, selon plusieurs, sont à la source des attaques du 11 septembre 1991, le Canada a envoyé ses armées combattre de pauvres gens qui n’étaient pas impliqués dans l’écroulement des tours du Word Trade Center. Même les militaires les plus honnêtes admettent que le terrorisme trouve sont origine dans l’extrême pauvreté. Le fait que ces esprits fanatisés soient des fils de riches n’y change rien. Il est compréhensible que leur observation de l’indigence de leur peuple et une certaine solidarité nationale joue plus dans l’explication de leur engagement dans la terreur que leur niveau de vie.
Mais il y a pire encore. Ce sont les États-Unis eux-mêmes qui ont plus ou moins créé Al-Qaïda en la finançant pour combattre l’occupation militaire de l’Afghanistan par l’URSS dans les années 80.
Confessons qu’il n’y a aucun honneur pour le Canada de s’être porté volontaire pour participer à cette agression d’une nation miséreuse. Les soldats canadiens et québécois y ont donc été engagés et ils se situent à mon avis dans le camp des victimes, au même titre que les civils afghans, du militarisme canadien que Harper favorise. En effet, on constatera que, de retour au pays, ces soldats du Canada ou du Québec sont au prise avec de multiples problèmes pour lesquels on leur refuse toute l’aide que demande leur état de santé.
S’il y a de la « bravoure » (c’est le nom que l’ADQ défunte voulait faire donner au boulevard Henri IV) dans leur geste, on doit bien aussi admettre qu’il est mal venu de cautionner une opération militaire dont les droites politiques étasuniennes et canadiennes se sont fait les protagonistes ignobles. Les jeunes soldats québécois sont morts en braves, certes, mais le peu de souci que Harper a manifesté pour leur jeune vie ne mérite aucun éloge. Il s’est tout simplement servi d’eux pour mettre en place une stratégie de domination mondiale aux côtés des États-Unis.
Qu’aurions donc à faire de donner au boulevard Henri IV le nom de « Chemin de la Bravoure » puisque, les jeunes soldats oubliés, ce sera Harper qui en tirera le bénéfice historique de trois manières : premièrement, comme le dirigeant politique d’une armée qu’il met au service d’une puissance étrangère, deuxièmement, comme l’autorité sur de jeunes soldats qu’il envoie à la mort sans pouvoir présumer d’une victoire convaincante, et même possible, et, troisièmement, en humiliant les Québécois pacifistes en révisionniste de leur histoire pour se montrer du côté du ROC comme celui qui écrasera notre fière volonté d’être indépendants.
Qui baisse les bras devant une stratégie d'assimilation ?
Préserver le nom d'Henri IV
Ce que cache l'Autoroute de la Bravoure
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
24 janvier 2012"Le Chemin de la bravoure", c'est insignifiant comme nom. Ça ne veut rien dire. La bravoure de qui ?
Les soldats québécois sont morts bravement mais ignorants totalement la raison sournoise pour laquelle ils se sont battus.
Ils sont recrutés, dressés et envoyés au front avec la promesse d'une récompense mensongère, d'une gloire insensée.
Dupés jusqu'au trognon, les pauvres garçons, leur vie massacrée, et pour beaucoup leur santé mentale hypothéquée pour le reste de leurs jours, les privant du bonheur de vivre au Québec, dans leur pays.
Ce sont les victimes des ogres du pouvoir.
Il ne faut surtout pas donner de l'emprise à ce monarchiste ridicule d'Ottawa.