Le Kremlin a fermement condamné les manifestations en Géorgie – intervenues à la suite de la prise de parole d'un député russe au Parlement à l'occasion d'une rencontre internationale –, estimant qu'il s'agissait d'une «provocation russophobe».
«Notre position a été stipulée de manière bien claire. Je peux simplement confirmer que tout ce qui s’est passé hier en Géorgie n’est qu’une provocation russophobe» : face à des journalistes, ce 21 juin, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov est revenu sur les manifestations organisées la veille à Tbilissi et à Batoumi, en Géorgie.
Des protestations intervenus après que le député de la Douma russe Sergueï Gavrilov a pris la parole devant le Parlement géorgien, en russe, depuis le siège du président de l'Assemblée. Sergueï Gavrilov ouvrait au Parlement une réunion de l'Assemblée interparlementaire de l'orthodoxie.
«Sans doute, dans le cadre de cette rencontre internationale interparlementaire, ces actions méritent d’être fermement condamnés, je dirais que cela exige une dénonciation forte», a déclaré Dmitri Peskov. «Bien sûr, nous sommes extrêmement indignés de telles manifestations de russophobie parce qu’il faut rappeler que la Géorgie, c’est, en fait, un pays qui reçoit régulièrement beaucoup de touristes venant de Russie. C’est donc une question extrêmement importante», a-t-il poursuivi, précisant être très préoccupé au sujet de la sécurité des citoyens russes après avoir relevé des «signes d'agression» à leur encontre.
Démission du président du parlement géorgien
Au lendemain de ses manifestations, le président du parlement géorgien a annoncé sa démission. «La décision d'Irakli Kobakhidze de quitter son poste est une preuve du grand niveau de responsabilité fixé par notre parti et non pas une concession aux demandes irresponsables des partis de l'opposition», a indiqué lors d'une conférence de presse Khakha Kaladze, secrétaire général du parti au pouvoir du Rêve géorgien.
Plusieurs milliers de manifestants se sont réunis dans la nuit du 20 au 21 juin devant le Parlement géorgien, considérant l'intervention du député russe comme un provocation. Ils ont été repoussés par la police à coups de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc. Un total de 240 personnes ont été blessées lors des échauffourées, selon le ministère de la Santé géorgien.
Des dirigeants de l'opposition géorgienne ont par ailleurs appelé à organiser des «manifestations de masse permanentes» contre le gouvernement et ont promis qu'un nouveau rassemblement se tiendrait à Tbilissi dans la soirée du 21 juin.