Il est réjouissant plus qu'il n'y paraît d'avoir une mémoire

Qui a oublié Parti Pris ?

Sur le marxisme québécois

Tribune libre

J’ignore si ce sont d’anciennes idées religieuses acquises dans mon enfance que j’aurais plus ou moins repiquées vers le marxisme quand je suis devenu athée à la suite de crises psychotiques, comme on me le reproche souvent, mais une chose est sûre pour moi : cette philosophie révolutionnaire m’anime et me garde optimiste pour l’avenir du Québec et de l’ensemble des nations aspirant à leur émancipation de par le monde.
J’ai acquis mes premiers rudiments du marxisme et du nationalisme révolutionnaire au contact de Parti Pris, une maison d’édition bien québécoise, innovatrice tant en littérature que dans le domaine politique, et qui a marqué notre jeunesse militante. Tout ça en suivant les préceptes et les pratiques du catholicisme et en demeurant un heureux observateur de Vatican II, de la lutte des Irlandais, de celle des Afro-américains ou des Algériens comme de celle de bien d’autres peules.
J’ai été, comme beaucoup sans doute, impressionné très jeune par le volumineux « Capitalisme et Confédération » de Stanley B. Ryerson qui avait été édité par Parti Pris. Je me souviens encore de la brique à la couleur verte et au format caractéristique de cette noble maison.
On parle d’une expérience similaire décevante aux contacts des bolchéviques de la Russie révolutionnaire de 1917 par un jeune catholique de l’époque dans « Le Livre noir du communisme ». On se garde bien de questionner sur le même thème ce « genre d’expérience » du bon pape Benoit XV avec le nazisme qu’on s’empresse de placer sur le même pied que le communisme.
Est-ce que l’adhésion au marxisme est une expérience religieuse inavouée autour de l’appel de Marx à la solidarité universelle (le mot catholique veut dire universel, i.e. destiné à tous les êtres humains) des travailleur-euse-s de tous les pays ? Difficile à dire. Une fille de Marx parle du « travail dans les vignes de Notre-Seigneur le Peuple ».
Chose certaine, pour avoir lu le « Livre noir du capitalisme » publié en France en riposte au « Livre noir du communisme », je ne me sens ni déçu, ni révulsé par la philosophie révolutionnaire marxiste. Est-ce à croire que l’expérience du pouvoir me ramènerait à des conclusions plus terre-à-terre ? Je l’ignore, mais je reste pour le moment convaincu que ce « guide pour l’action » se trouve toujours pertinent et qu’il a une portée insoupçonnée pour notre avenir comme « Grand Peuple » à l’exemple du celui de Cuba.
Pour ce qui est d’alimenter ma pratique politique avec le parti communiste du Québec grâce à une théorie subversive (« Pas de révolution sans théorie révolutionnaire » disait Lénine), j’y arrive en fréquentant les écrits des intellectuels dont le marxisme ne sera plus jamais monolithique mais pluriel et qui publient encore autour du globe toutes sortes d’analyses approfondies pour inviter à changer ce monde meurtri.
Au parti communiste du Québec, nous nous essayons à jeter les bases d’un socialisme à la québécoise. Pour en connaître les tenants et les aboutissants et avoir une idée des débats en cours, consultez notre site :
www.pcq.qc.ca
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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    21 août 2009

    Monsieur,
    Je me considère de gauche. La philosophie marxiste et l'existentialisme (Sartre) m'ont permis d'articuler ma pensée. Il y en a d'autres, bien sûr, et des gens d'ici. Ryerson est l'un d'eux. Prof à l'UQAM dans les années 1970, ses cours étaient suivis. "Capitalisme et Confédération" est, je crois, une oeuvre majeure.
    En fait, le problème n'est pas le marxisme, mais ce qu'on en fait. Le stalinisme et le maoïsme en sont des déformations (le mot est un euphémisme)que je qualifie d'abominables. Oui, plusieurs ont fait du marxisme une religion, ce qui est affreux quand on sait ce qu'est le marxisme : une philosophie, bien avant d'être une idéologie, dédiée à la libération qui se base sur la compréhension des contradictions qui forcent l'évolution de tout ce qui existe et de ce qui est vivant. Darwin est un marxiste, dans un sens. Et l'un ne va pas sans l'autre, puisqu'ils sont liés dans l'esprit et la science
    Monsieur Pérez généralise tout, que ce soit à propos des musulmans ou des socialistes. Vous êtes socialiste? Pas de chance, vous êtes un stalinien des purges. Vous êtes musulmans, pas de chance, vous êtes un intégriste. Nazisme et communisme? Le pile ou face d'une même idéologie. Vous vous dites québécois, et non plus French canadian? Vous êtes un traître à la nation. Pénible, et SURTOUT pas marxiste. Sophistique? Absolument et totalement. Pour ne pas dire pire.
    Tout cela est bien beau, mais pourquoi diable êtes-vous membre du PCQ, quand on connaît le "glorieux" passé des PC de ce monde qui ont liquidé physiquement - et pas seulement politiquement - tant de marxistes dédiés à la cause des peuples? Pourquoi tant d'efforts à vouloir réhabiliter l'innommable? Quand on est marxiste, on quitte l'auge du stalinisme.
    D'accord avec vous sur ce point : Parti Pris était une maison drôlement intéressante.
    Salutations

  • Archives de Vigile Répondre

    21 août 2009

    Arranger l’Histoire pour bien manipuler

    Benoît XV. Au commencement de 1922, une épidémie de grippe s'est étendue sur l'Italie et le pape Benoît XV a semblé être affecté par la maladie. Le 22 janvier 1922 il est décédé au Vatican, à l’âge de 67 ans. Ses derniers mots furent : « Nous Offrons notre vie pour la paix dans le monde ».
    Nazi/nazisme. C'est la contraction du mot allemand Nationalsozialistische signifiant « un national-socialiste » et fait référence à tout ce qui a une relation avec le régime National-socialiste Allemand des Travailleurs qui avait gouverné l'Allemagne de 1933 à 1945 avec l'arrivée au pouvoir du Parti NSDAP (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei).
    En conclusion, comment peut-on manipuler l’Histoire d’une manière tant désinvolte en disant de Benoît XV : On se garde bien de questionner sur le même thème ce « genre d’expérience » du bon pape Benoit XV avec le nazisme qu’on s’empresse de placer sur le même pied que le communisme.
    ***
    JLP
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    Note. Pour plus d’information concernant le Pape Benoît XV et le nazisme, consulter Wikipedia.