Marilou Séguin - Même si c'est illégal, la chaîne de cafés Second Cup perd graduellement son français sur ses enseignes commerciales pour revenir à une version unilingue anglophone.
Les mots «Les cafés» devant «Second Cup» ont été retirés de plusieurs enseignes dans la région de Montréal.
Une modification qui contrevient à la Charte de la langue française. Dans la province, les marques de commerce peuvent être rédigées dans une autre langue que le français sauf si une version française en a été déposée.
Ce qui est le cas pour Second Cup, qui a enregistré la marque de commerce Second Cup Café Inc. en français il y a une dizaine d'années.
«Nous, on trouve déplorable d'enlever "Les cafés" sans mettre au moins "Café". L'Office souhaite que l'entreprise continue d'afficher en français», dit Gérald Paquette, porte-parole de l'Office québécois de la langue française.
L'amende pour cette infraction peut atteindre 1400 $.
Au siège social de Second Cup, en Ontario, une agente d'information affirme que l'entreprise n'a pas de mandat certifié concernant le changement des enseignes.
«On ne change pas toutes les bannières, mais désormais les cafés qui seront rénovés au Québec ne porteront que le nom Second Cup pour uniformiser partout au Canada», révèle toutefois une préposée au service à la clientèle.
Mobilisation citoyenne
Le Mouvement Montréal français (MMF) entreprend aujourd'hui l'opération «Tasse pas ma langue» pour la francisation des raisons sociales. Une manifestation se déroulera devant un des Second Cup qui a défrancisé complètement son enseigne commerciale.
Le MMF veut inciter les commerces à dénomination anglaise à suivre l'exemple d'Esso, qui récemment décidé de ne pas rebaptiser du nom de On the Run ses 54 dépanneurs connus ici sous le nom de Marché Express.
«La prolifération des raisons sociales en anglais compromet le visage français de Montréal», déplore Mario Beaulieu, président de l'organisme.
Même s'il n'avait pas encore reçu de plainte officielle dans ce dossier, hier, l'Office québécois de la langue française va examiner la situation.
En 2005-2006, l'Office québécois de la langue française a reçu 216 plaintes concernant l'affichage de la raison sociale, soit 4% du volume total de plaintes.
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Second Cup affirme qu'elle reverra sa politique d'affichage au Québec
PC 18 octobre 2007
MONTREAL - Deux mots en français retirés des affiches de certains comptoirs à café Second Cup au Québec ont mis en colère un groupe de protection de la langue française, qui demande à la chaîne de maintenir les mots "Les cafés" devant le nom exclusivement en anglais.
Le Mouvement Montréal français soutient que le français est ainsi négligé par les compagnies qui n'ont qu'une raison sociale en anglais. L'organisme a indiqué jeudi qu'elle pourrait porter plainte à l'Office québécois de la langue française (OQLF).
Le président de Second Cup, Bruce Elliot, a indiqué que la compagnie comprend le point de vue des consommateurs québécois et est en train de revoir sa politique d'enseignes à l'extérieur de ses magasins.
M. Elliot a indiqué dans un communiqué que la compagnie a amorcé en 2005 une refonte de son image. Les magasins ainsi rénovés ont une nouvelle enseigne, mais le français n'est pas dans la nouvelle image. Il a dit prendre acte des préoccupations formulées par la communauté.
Alors qu'il existe des lois strictes régissant la prédominance du français dans l'affichage au Québec, les marques de commerce, dont celles de gros détaillants comme Burger King, Home Depot et Future Shop, ne sont pas touchées par la législation sur la langue.
Environ 50 personnes du mouvement ont manifesté devant un Second Cup de Montréal, jeudi, afin de dénoncer les affiches unilingues anglaises.
Mario Beaulieu, président du Mouvement Montréal français, a exhorté les consommateurs à faire des achats seulement dans les commerces qui présentent un affichage adéquat en français.
"Montréal est la métropole francophone des Amériques et c'est très important d'avoir un visage français à l'affichage puisque les affiches sont la première chose remarquée par les gens quand ils arrivent ici", a-t-il noté.
Noëlla Guillemette, qui distribuait des tracts aux passants, a soutenu que les deux mots français ajoutaient un caractère francophone au nom. "Ca devrait être ainsi pour la chaîne à travers la province, a-t-elle dit. Nous n'en demandons pas beaucoup. Nous ne leur demandons pas de changer leur marque commerciale. Nous voulons juste cette touche française et nous serons contents."
L'Office québécois de la langue française n'a reçu aucune plainte concernant ce dossier. Son porte-parole, Gérald Paquette, a indiqué que des situations similaires étaient apparues quand des compagnies avaient essayé des noms de marques nationales au Québec.
"Le Québec n'est pas comme le reste de l'Amérique du Nord, a-t-il dit. Nous voulons que le français soit la langue prédominante alors l'affichage doit contenir du français."
M. Beaulieu a rappelé que son organisme avait remporté une bataille en janvier quand des campagnes de boycottage et des manifestations avaient convaincu L'Impériale d'abandonner un projet pour changer le nom de ses dépanneurs de "Marché Express" à "On The Run", comme ils s'appellent dans le reste du pays.
M. Paquette a indiqué que l'OQLF examinerait la validité du nom commerciale francophone du marchand de café, Second Cup Café.
"Nous aurions aimé qu'ils gardent les mots 'Les cafés', mais s'ils ne le font pas, ils doivent au moins utiliser leur nom commercial français", a affirmé M. Paquette.
Second Cup avait commencé à utiliser les mots "Les cafés" dans son nom au Québec après trois attentats à la bombe incendiaire contre ses établissements en 2001. Rhéal Mathieu, un ancien membre du Front de libération du Québec, avait été condamné pour ces crimes.
- Source
Second Cup - Au diable le français
Second Cup affirme qu'elle reverra sa politique d'affichage au Québec
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