Réinventer un socialisme à notre mesure

Un monde lointain dont on peut rapprocher l'échéance

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Tribune libre

À regarder le monde aller, on a l’impression que les classes dominantes ont réussi à créer une relation de pouvoir avec lequel bien des gens sembleraient se trouver confortables. Pourtant … Pourtant le degré d’insatisfaction est en montée. De plus en plus de personnes s’expriment dans le sens d’une critique radicale des conséquences de la société marchande sur leur vie. Comme ces pensionnés de Stadacona à Québec qui se voient nié leur rêve d’une retraite tranquille. Non, ce n’est pas un acquis. Et il leur faut encore protester, occuper la rue, comme le font les jeunes étudiants mécontents, pétitionner ou encore radicaliser leurs moyens de pression.
Sans que le pouvoir libéral n’en tienne compte, trop occupé qu’il est à déployer ses campagnes en faveur d’un grand Nord mis à la disposition d’entrepreneurs reconnaissants, la libre expression des insatisfactions le vise, et le vise à la bonne place. Les fonds publics doivent-ils servir le plus grand nombre, qui n’y retrouve pas ses intérêts avec Charest, ou bien être mis à la disposition des entreprises privées qui y trouvent, elles, une marge bénéficiaire bienvenue pour la rente aux actionnaires ? On assiste même à une remise en cause de ces objectifs dans le mouvement des « investissements responsables ». Ne seraient-ils pas plus appropriés donc qu’ils soient destinés à augmenter les dépenses dans une éducation plus démocratique et à la portée des fils et filles de la classe moyenne ? Justement comme investissements plus responsables.
La montée des forces qui peuvent s’identifier aux programmes de la gauche au Québec n’est pas pour rien dans les manifestations hostiles au pouvoir de Charest, l’ultralibéral. En fait, il n’y a que la gauche qui pourra le mieux répondre à ces attentes. Et ses programmes se sont adaptés aux exigences populaires face au libéralisme à tous crins, qu’il soit ancien ou nouveau, qui se propose à tors comme une solution raisonnable. À vrai dire, plus on tente de régler les problèmes de l’humanité (le Québec y étant une entité à part entière comme nation) à l’aulne des valeurs et des prétentions du capitalisme, plus on s’enfonce dans un aveuglément du pouvoir comme cela arrive en Europe pour la Grèce. Il n’est donc pas sans conséquence de résister au lieu de se soumettre aux dictats de ce pouvoir de plus en plus illégitime puisqu’à contre pied des intérêts de la population.
Ou bien c’est l’incompétence à gouverner pour le bien commun qui se révèle aux yeux de tous, ou bien c’est la mauvaise foi qui se conforte en un préjugé absurde envers un entreprenariat privé qui n’a à offrir aux salariés que le cul-de-sac d’un enrichissement des mieux nantis à leur dépend. Ou bien l’État encourage, pour un futur meilleur au Québec, les justes efforts dans une sage démarche pour s’instruire, ou bien on met des millions à la disposition des entreprises ainsi dépendantes des largesses de l’État en plus de bénéficier du Plan Nord. L’objectif demeurant d’enrégimenter les salariés mieux formés au moyen des prestations toujours fournies par l’État. C’est encore l’éternel dilemme des coûts assumés par le secteur public et la génération des profits pour le privé. Ce qui est bon pour SNC-Lavalin ou Péladeau est bon pour le Québec, répète sans se lasser un Charest comme jamais prêt à nous vendre au plus offrant !
On voit surgir autour de nous autant d’alternatives qui n’ont sont pas. Mais aussi des solutions encore embryonnaires qui sont des avant-goûts d’une autre sorte de pouvoir, celui que les travailleurs apprennent à exercer en s’unissant dans leurs syndicats et qui sera plus durable sous le socialisme. Celui qui nous rapproche de cette sorte de société nouvelle qui élargira les possibilités démocratiques en puissance pour acquérir un savoir d’avenir. Comme l’indépendance du Québec pour la maîtrise de nos ressources, le socialisme reste une solution qu’il est pressant de mettre à l’ordre du jour des programmes politiques progressistes au Québec. Le nôtre est un garant que cet objectif restera à l’agenda de ce qui se veut à gauche dans notre pays de projet. Comme jamais un ralliement à notre parti sera compté comme une force de plus additionnée aux nôtres confiantes que ce projet vaut bien celui inepte de l’échafaudage et du bricolage des Charest de ce monde.


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5 commentaires

  • Stéphane Sauvé Répondre

    2 mars 2012

    Didier, c'est vrai que ca sonne un peu défaitiste votre commentaire. Mais voyez-vous, toute les révolutions se sont faite d'abord dans la tête de quelques-uns, qui y ont suffisament cru pour éventuellement changer la donne. Le peuple a suivi par la suite.
    Lisez sur Chartrand, sur Michaud, sur Leclerc, sur Marie-Gérin Lajoie, et j'en passe. Portez attention sur nos phares au dessus de la colline. Ils montrent la voie.
    Le Québec est un terreau exceptionnel de talents. Vraiment.
    Le problème, c'est que nous vivons quelques part le syndrome d'un peuple colonisé. D'abord par les anglais, puis par le clergé puis par un libéralisme qui est parvenu à nous donner l'impression d'être libre alors que nous ne le sommes pas.
    Et cette liberté, comme écrivait Nelson Mandela, ca commence dans notre tête. Il s'agit de passer le mot, et certainement d'incarner cette idée par la création d'un média de masse résolument indépendantiste.
    Il s'agit de quelques graines et d'une source d'eau pour que l'oasis devienne. Les graines sont là, la source d'eau aussi.
    La germinaison approche.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mars 2012

    Et ne sous-estimez pas les Québécois, monsieur Proulx. Lorsqu'ils vont voter, j'ai constaté qu'en général, ils savent très bien ce qu'ils font.
    S'ils ne votent jamais en grand nombre pour les partis favorables à l'amélioration des programmes sociaux, comme Québec solidaire par exemple, c'est que toute amélioration des conditions de vie des plus défavorisés porterait ombrage à leur statut social et à leur rang social.
    Ainsi, ils votent pour favoriser le transfert de la richesse collective à ceux qui sont déjà gras dur afin de protéger leur rang social.
    C’est l’humaniste du 16e siècle Thomas More qui avait remarqué ce défaut de fabrication chez l’être humain qui fait qu’on ne veut surtout pas l’amélioration des conditions de vie des plus démunis de la société.
    Et la raison, Thomas More la donne dans son célèbre ouvrage intitulé "L’Utopie" lorsqu’il constate :
    "La prospérité ne se mesure pas d’après le bonheur de chacun mais d’après le malheur des autres."
    Et cette conception de la prospérité, comme vous le voyez, ne semble pas avoir beaucoup évolué depuis l’époque de Thomas More il y a 500 ans.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mars 2012

    Monsieur Proulx,
    Un être humain adulte en âge de voter n'est-il pas capable de se faire une opinion par lui-même?
    N'importe qui qui se tient le moindrement debout ne devrait pas être influencé par les médias et les radios et leurs petits baveux d'animateurs de service.

  • Gabriel Proulx Répondre

    29 février 2012

    Monsieur Didier, c'est triste comme vous êtes défaitiste...
    Il est injuste de blâmer les choix politiques d'un peuple parce qu'il fait des choix qui vont à l'encontre de ses propres intérêts (ou comme cela se voit un peu partout dans le monde, des membres de la classe ouvrière qui votent contre leurs intérêts de classe) parce que la population est matraquée 24h sur 24 par la propagande du pouvoir, autant privé qu'étatique, qui ont ensemble le monopole des médias d'informations de masse.
    Aussi, le célèbre personnage Elvis Gratton de Pierre Falardeau, l'un des grands cinéastes de notre histoire nationale, était surtout une caricature de « ces colonisés qui se font hara-kiri » plutôt qu'une caricature de l'ensemble de la population du Québec, ce qui revient à mal interpréter la pensée de Falardeau.
    Je pense qu'au lieu de se morfondre et de se dire que « le peuple est con et il n'y a rien à faire » (un propos assez élitiste quand même), nous devons continuer de travailler ensemble pour la création d'un média de masse réellement indépendantiste et progressiste. Comme plusieurs l'ont déjà dit avant moi, ne pas considérer l'importance des médias a été l'erreur stratégique historique du mouvement souverainiste québécois. Ça, on ne peut pas dire que c'est de la faute du peuple.
    Une éducation politique nationale, ça se cultive. Ça ne se fait pas en claquant des doigts.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 février 2012

    Monsieur Roy,
    Vous pouvez oublier le socialisme. Ça n'arrivera jamais au Québec. La soif de liberté est trop grande chez le Québécois.
    Curieusement, à mesure que les conditions économiques se dégradent (fermetures d'usines, coupures dans les programmes de survie etc...) les Québécois penchent de plus en plus à droite: défense de leur propriété, de leurs acquis, de leur rang social etc...
    Et vous dites:
    "Les fonds publics doivent-ils servir le plus grand nombre, qui n’y retrouve pas ses intérêts avec Charest, ou bien être mis à la disposition des entreprises privées qui y trouvent, elles, une marge bénéficiaire bienvenue pour la rente aux actionnaires ?"
    La réponse à cela est claire; élection après élection au Québec, c'est toujours ceux qui ont comme idéologie de mettre les fonds publics d'abord et avant tout au service de l'entreprise privée qui sont élus.
    Pierre Falardeau avait bien compris qui était le Québécois dans sa célèbre caricature de celui-ci qu'est le personnage d'Elvis Gratton.