Une commission d'enquête sur l'industrie de la construction, exige le PQ

Enquête publique - un PM complice?


Simon Boivin - (Québec) Avant d'instaurer un bureau indépendant de placement des travailleurs, comme le suggère la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et l'ADQ, mieux vaut qu'une commission d'enquête étudie l'ensemble de l'industrie de la construction, estime Pauline Marois.
«Appliquer un remède alors qu'on connaît mal l'ampleur de la maladie, je ne crois pas que ce soit une bonne décision», a fait valoir la chef péquiste, hier.
Un peu plus tôt, la leader parlementaire adéquiste, Sylvie Roy, a plaidé pour que les syndicats ne soient plus responsables du placement sur les chantiers. Une recommandation, note-t-elle, qui faisait partie du rapport Cliche, dans les années 70. Une proposition qu'a aussi faite, mercredi, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.
«Ça pourrait régler le problème qui sévit à l'heure actuelle», a affirmé Mme Roy, qui juge que le gouvernement craint la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ).
Depuis mardi, des révélations du Devoir et de Radio-Canada à propos de l'intimidation et du taxage sur des chantiers de la Côte-Nord ravivent le débat sur la pertinence d'une commission d'enquête.
Pour la chef péquiste, il faut s'assurer que les solutions proposées par le rapport Cliche sont toujours les plus pertinentes. «Ça pourrait être des bureaux indépendants, mais avant d'être capable de corriger un système, il faut le comprendre et voir où sont les lacunes», a réagi Mme Marois, qui veut une commission d'enquête.
«Qu'est-ce que [les libéraux] vont attendre? demande-t-elle. Qu'il y ait un drame? Qu'il y ait un saccage quelque part? Que les gens se cassent la gueule?»
La chef soutient que les accointances de son parti avec les syndicats, dont la FTQ, ne sont pas dommageables pour l'image de son parti. «On a des amis dans pas mal tous les syndicats, et on en a chez les patrons aussi», dit-elle.
Le gouvernement Charest ne bouge pas d'un centimètre. Il maintient que la législation mise en place, les enquêtes policières et le travail de la Commission de la construction du Québec sont des moyens concrets pour lutter contre la collusion, la surfacturation, le travail au noir, l'intimidation et le taxage dans l'industrie.
«Nous n'acceptons aucune intimidation sur les chantiers au Québec», a déclaré le ministre du Travail, Sam Hamad.


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