(Québec) Le ministre Yves Bolduc s'est retrouvé au coeur de la mitraille, mardi, avec les partis d'opposition qui exigent le remboursement de sa prime de 215 000 $, sa démission, ou les deux.
L'été n'a pas apaisé le courroux du Parti québécois (PQ) et de la Coalition avenir Québec (CAQ) par rapport à l'affaire Bolduc. Au premier jour de la rentrée parlementaire, les deux partis ont pilonné l'actuel ministre de l'Éducation sur son comportement éthique.
Pour la leader parlementaire péquiste Agnès Maltais, le ministre Bolduc est devenu un «boulet pour le gouvernement» qui parle de ménage dans les finances publiques. «Comment le trio médico-libéral peut-il sereinement parler de vider les poches des familles de la classe moyenne alors que [M. Bolduc] refuse de rembourser des sommes acquises de façon immorale?» a-t-elle demandé.
Lors de son séjour dans l'opposition, M. Bolduc est retourné à la pratique privée et a profité d'un incitatif qu'il avait lui-même mis en place comme ministre de la Santé. Il a touché 215 000 $, en plus de sa rémunération à l'acte et de son salaire de député, pour prendre en charge 1500 patients, renvoyés sur une liste d'attente 18 mois plus tard.
«Pour moi, ce dossier est clos», a répondu le ministre Bolduc. Il a remboursé les 27 000 $ exigés par la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) et fait un don équivalent à deux organismes de charité. M. Bolduc insiste sur son ardeur à la tâche, travaillant au cabinet les soirs et les fins de semaine. «En passant, si les médecins faisaient comme moi, probablement qu'il y en aurait moins de pénurie, a-t-il lancé. [...] Je ne suis pas gêné. Je m'en suis occupé des patients.»
Le premier ministre a pris la défense de son ministre en Chambre. L'examen des faits l'amène à penser que «la question a été prise en charge correctement», dans le respect des règles. Philippe Couillard parle de M. Bolduc et de sa disponibilité en cabinet comme «un exemple pour l'ensemble de ses collègues». «Je crois qu'effectivement, il a bien fait son travail de médecin et de député dans la même période», a dit le premier ministre.
Des propos qui n'ont pas convaincu le chef de la CAQ, François Legault, et son député Éric Caire. «Comme le premier ministre peut-il, au détriment de l'éthique et de la morale, conserver sa confiance en un ministre qui, après s'être rempli les poches, a abandonné les gens qu'il avait juré de servir?» a demandé M. Caire.
Le ministre a aussi été mis sur la sellette en raison des compressions imposées au secteur de l'Éducation. Le caquiste Jean-François Roberge a déploré que les taxes scolaires suivent pourtant une courbe ascendante parce que «le gouvernement est incapable de sabrer dans les structures». «L'aide aux devoirs, les activités parascolaires, même l'aide alimentaire et la lutte à l'intimidation sont victimes des coupures, mais les Québécois, eux, subissent des hausses de taxes très élevées», a-t-il déploré.
Le ministre Bolduc maintient que les services aux élèves seront protégés.
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