Un Conseil du statut de l'homme
1 janvier 2017
M. Gilles Verrier
Vous avez décrit les structures publiques spéciales crées par l'État tels les organismes féministes (le Conseil du statut de la femme, etc.) comme des "parasites", une "grave dérive du sens de l'État", etc. En tout cas, ils ont eu un succès fulgurant pour les femmes.
Vous écrivez aussi que le "retard des garçons à l'école relève du ministère de l'Éducation". Mais comment se fier à ce ministère qui a laissé aller les choses pendant des décennies jusqu'au désastre actuel? Les garçons sont maintenant bien en arrière des filles dans les résultats scolaires; on prescrit du Ritalin à beaucoup plus de garçons que de filles; beaucoup plus de garçons que de filles décrochent; se suicident; etc. Ajoutons que ce ministère ne cesse de produire des réformes scolaires dont chacune est plus "douteuse" (euphémisme) que la précédente.
Vous donnez comme piste de réflexion pour le retard des garçons sur les filles le début de la mixité des filles et des garçons à l'école. Je me souviens d'un article lu il y a assez longtemps dans lequel une féministe refusait catégoriquement que l'on revienne à des écoles séparant les garçons et les filles parce qu'elle était certaine que cela favoriserait trop les garçons. Ce sujet est très "discuté", mais évidemment personne ne bouge. On est donc devant un désastre qui s'est échelonné sur des décennies et on en est encore et toujours à des "pistes de réflexion", ce qui signifie clairement que rien ne changera pour les garçons. Notons que les féministes ont un poids énorme sinon décisif dans notre société actuelle pour bloquer tout changement qui ne fait pas leur affaire.
Un Conseil du statut de l'homme aurait le mandat et les ressources nécessaires pour étudier les problèmes reliés à la condition masculine au Québec, entre autres évidemment les problèmes des garçons dans leur ensemble, ce qui signifie non seulement en rapport avec l'école mais aussi avec les parents, les médias, le féminisme, etc. Ni vous ni moi ne pouvons faire ce travail.
J'ai regardé la vidéo sur le livre que vous citez (mais pas lu le livre), et je ne vois vraiment pas ce qui pourrait concrètement être utile là-dedans aux garçons et aux hommes québécois. J'en profite quand même pour parler un peu de la "virilité". C'est très documenté dans le réseau social que les hommes en besoin, en difficulté, dans la misère ou en détresse consultent beaucoup moins que les femmes dans la même situation, utilisent beaucoup moins les ressources disponibles pour essayer de se sortir de leur impasse. Il faudrait absolument trouver le moyen de modifier cette mentalité même si vous qualifiez cette approche de "féminine". Vous (et l'auteur que vous citez) raisonnez de la même façon aussi au niveau de l'ensemble des hommes: ils ne doivent pas avoir d'organismes voués à leur défense parce que c'est là une approche trop "féminine". Les garçons vont donc s'enliser toujours davantage car ils ne peuvent s'en sortir seuls.
J'ajouterai quand même, au sujet de cette approche "virile" ou de "clan" du livre dont vous parlez, que c'est vrai que faire du sport aide les hommes et les garçons à reprendre confiance en eux; mais, justement, le ministère de l'Éducation du Québec a comme "bizarrement" fait exprès de réduire les activités sportives à l'école, ce qui a évidemment eu pour effet de démoraliser bien davantage les garçons que les filles, les amener davantage au Ritalin, à décrocher, etc., comme quoi encore on ne peut en rien se fier sur notre ministère de l'Éducation pour aider les garçons, au contraire même...
André Lafrenaie