En 60 minutes avec Céline : Alexandre Cormier-Denis
6 octobre 2019
Quand donc croiras-tu assez en toi-même pour entendre le sens de tes propres paroles? Tu dis : «j’aime faire résonner le son de ma belle voix, mais j’ai peur d’aller plus loin». Ces quelques mots résument à eux-seuls toute la tragédie du peuple canadien-français prisonnier du Québec actuel. Le gouffre de l’inexistence nous fascine et nous rassure, et tant que nous ne nous unirons pas, nous pourrons toujours nous y réfugier, pas vrai?
Tu vois, moi aussi je sais nommer le réel, mais qu’est-ce que ça me donne? Le compte à rebours de notre annihilation identitaire est commencé, et ce n’est pas seulement façon de parler. Si nous en sommes conscient et que cela nous afflige (car la plupart des gens ne réalisent pas ce qui est en jeu), nous ne pouvons pas nous contenter d’en bavarder, il faut avoir quelque chose à proposer. Quelque-chose d’humain et de concret, afin de pouvoir combattre la peur. Quelque chose comme un noyau vivant autour duquel une communauté nationale pourrait reprendre vie (non, ce ne peut pas être la CAQ).
Comme d’habitude, je suis à ta disposition, je sais que parfois tu prends la peine de répondre. Mais cette fois, je t’en prie, ne me renvoie pas au royaume des ombres…