L’accord sur les migrants entre les dirigeants des pays de l’Union européenne et les autorités de l’UE, d’une part, et la Turquie, d’une autre, conclu vendredi dernier à Bruxelles a provoqué de vives réactions critiques de la part de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme.
L'accord est conclu, mais quelles en seront les conséquences? Les réactions critiques montrent que la situation avec les réfugiés reste assez compliquée, estime le journal The Independent.
Selon le schéma présenté par Donald Tusk, président du Conseil européen, et Ahmet Davutoglu, premier ministre turc, tous les migrants arrivés en Grèce de Turquie à partir du 20 mars seront questionnés pour décider s'ils auront le droit de rester dans de l'Union européenne. Dans le cas contraire, ils seront renvoyés en Turquie.
L'Union européenne s'engage également à héberger un réfugié syrien des camps situés en Turquie pour chaque migrant clandestin renvoyé en dehors de son territoire. Une telle décision a pour but de persuader les réfugiés de ne pas se lancer sur les routes dangereuses et illégales vers l'UE. La Turquie obtiendra une aide financière européenne énorme pour régler la crise migratoire.
Le porte-parole de M.Tusk a déjà été obligé de s'expliquer au sujet de l'accord controversé en réponse aux critiques émises par les organisations humanitaires internationales, explique The Independent. Selon le responsable, l'accord assure que tous les déplacements de migrants devront intervenir en conformité avec le droit international et celui de l'Union européenne, et qu'il n'y aura pas de cas d'expulsion collective.
Selon Human Rights Watch, les conditions proposées mettent en question les principes mêmes de la protection internationale des réfugiés. Par ailleurs, le plan adopté est critiqué pour accorder une préférence aux migrants syriens, bien que les réfugiés irakiens et afghans aient également besoin d'assistance.
L'organisation Save the Children (Sauvez les enfants) souligne que toute division effectuée sur la base de la nationalité des réfugiés est illégale. L'Organisation des nations unies (Onu) exprime également son inquiétude vis-à-vis de cette situation en indiquant qu'elle pourrait être contraire au droit international ou européen.
Selon Kate Allen, directrice d'Amnesty International au Royaume-Uni, citée par The Independent, le jour de la conclusion de l'accord représente une journée noire pour la convention sur les réfugiés, ainsi que pour l'Europe et pour l'humanité. Elle estime qu'il est honteux de voir tous ces dirigeants qui cherchent ainsi à se débarrasser de leurs obligations.
L'accord entre l'Union européenne et la Turquie conclu vendredi dernier est chargé de résoudre la crise migratoire très grave à laquelle les pays sont confrontés ces derniers temps. L'ampleur de la crise est telle qu'elle permet de la comparer à celle de l'époque de la Seconde Guerre mondiale.
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