Le Directeur général des élections, Marcel Blanchet.
Photo: PC
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Alexandre Robillard - Le Directeur général des élections a ouvert une nouvelle enquête, mardi, à la suite d'allégations concernant le financement d'une association de circonscription libérale.
Une porte-parole du DGE, Cynthia Gagnon, a déclaré que l'investigation fait suite à la diffusion d'un reportage révélant qu'un représentant du Parti libéral du Québec a invité des administrateurs de festivals à se faire rembourser leurs contributions politiques à son parti.
Devant les faits exposés par Radio-Canada, le bureau du DGE a éliminé l'étape de la vérification pour aller directement à l'enquête, a indiqué mardi Mme Gagnon.
«Il y avait des informations dans le reportage qui laissaient entendre qu'il y aurait peut-être eu remboursement pour des contributions de 500 $ pour des entrées à des activités de financement, a-t-elle dit. On sait que dans la loi, ça n'est pas permis qu'une contribution soit remboursée.»
En vertu de la loi électorale, toute contribution politique doit être faite par un électeur, à même ses propres biens et sans contrepartie.
Dans un reportage diffusé lundi, un bénévole libéral de la circonscription de Montmagny-L'Islet, Gaétan Caron, a reconnu qu'il avait invité quatre administrateurs de festivals à participer à une activité de financement, afin de remercier le député libéral local, Norbert Morin, pour l'octroi de subventions à leurs organismes.
Selon Radio-Canada, M. Caron a aussi invité ces administrateurs à se faire rembourser leur contribution de 500 $ à même les fonds de leur organisme.
En Chambre, la leader adjointe de l'opposition officielle, Agnès Maltais, a réclamé des sanctions contre l'association de circonscription.
«L'Association libérale de Montmagny-L'Islet a fait des pressions auprès des présidents de quatre festivals de Saint-Jean-Port-Joli afin de contribuer à la caisse du parti et ainsi remercier le député pour l'obtention d'une subvention, a-t-elle dit. C'est déjà immoral de lier argent public et caisse électorale.»
Le ministre responsable de la loi électorale, Robert Dutil, s'en est remis à l'enquête du DGE.
«Je n'ai aucune intention de m'immiscer dans quoi que ce soit au niveau du Directeur général des élections, de toute évidence, a-t-il dit. Le Directeur général des élections reçoit des plaintes, reçoit des avis, fait des enquêtes et fait son travail.»
Un porte-parole du PLQ, Michel Rochette, a affirmé mardi que M. Caron n'était pas membre de l'exécutif local ni organisateur du parti.
«C'est quelqu'un qui a eu une mauvaise initiative et qui a lui-même avoué que c'est une erreur», a-t-il dit.
M. Rochette a indiqué que le PLQ faisait le maximum pour informer tous ses représentants de l'importance de respecter les règles régissant la financement politique.
«Quand on apprend que quelqu'un n'a pas compris ces règles-là, évidemment ça nous désole, a-t-il dit. Mais nous on fait le maximum possible pour informer tout le monde.»
La semaine dernière, le DGE a annoncé qu'il effectuait une enquête dans la circonscription de la ministre des Transports, Julie Boulet, après avoir vérifié les livres comptables de l'association libérale locale.
Des vérifications relatives aux pratiques de financement sont aussi en cours dans les circonscriptions de la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, et du ministre délégué aux Transports, Norman MacMillan.
Tout comme Mme Boulet, Mme Courchesne et M. MacMillan ont attiré l'attention du DGE après avoir laissé entendre que des entreprises pourraient contribuer au PLQ, ce qui est illégal.
Une vérification est aussi en cours dans la circonscription de l'ex-ministre Tony Tomassi, qui a démissionné la semaine dernière. Le DGE veut savoir si une entreprise a utilisé des prête-noms pour verser des fonds à sa caisse électorale.
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