Alors que les chiffres officiels du Pentagone font état de 500 soldats américains en Syrie, le général en charge de l'opération «Inherent Resolve» s'est emmêlé les pinceaux, lorsqu'un journaliste lui a demandé le nombre de troupes présentes.
Bataille de chiffres et petit moment gênant lors d'un point presse consacré aux opérations américaines en Irak et en Syrie. En téléconférence depuis Bagdad, le général James B. Jarrard, commandant de l'opération «Inherent Resolve» (l'opération militaire américaine en Irak et en Syrie, menée dans le cadre de la coalition arabo-occidentale), répondait le 31 octobre aux questions de journalistes. «Combien y a-t-il de militaires américains en Irak et en Syrie ?», s'enquiert l'un d'eux, Idrees Ali, correspondant de l'agence Reuters. «Alors... nous avons environ 55 000... ou 5 000... Excusez-moi. Je pense que c'est un peu plus de 4 000 soldats en Syrie en soutien à... contre Daesh», balbutie le haut gradé, pris au dépourvu et qui n'avait vraisemblablement pas révisé ses chiffres.
De quoi surprendre Idrees Ali, qui, en sa qualité de spécialiste des Affaires étrangères, relance alors le journaliste, imaginant déjà peut-être le scoop : «Vous avez 4 000 soldats en Syrie ?»
«Parce que je pensais qu'officiellement il était question de 1 000, cela ferait quatre fois plus», poursuit le journaliste, avant de se reprendre lui-même : «En fait, il s'agissait de 500. Donc vous dites qu'il y a 4 000 soldats américains en Syrie ?». «Excusez-moi. Il y a environ 500 soldats en Syrie», corrige un peu tard le général, quelque peu embarrassé, provoquant les rires de l'assemblée avant qu'Eric Pahon, porte-parole du département d'Etat, ne vienne à son secours. «Idrees, comme vous le savez, le niveau d'engagement de troupes est de 503 en Syrie et de 5 262 en Irak», recadre alors le porte-parole, coupant court et passant la parole à un autre journaliste.
Washington est à la tête d'une coalition militaire antidjihadiste en Syrie, qualifiée plusieurs fois d'«illégitime» par Damas qui n'a jamais autorisé les Etats-Unis à intervenir sur son territoire, et considère donc leur présence comme une intervention étrangère.