Ce qu'il fallait

Accommodements - Commission Bouchard-Taylor



Les vraies motivations de Mario Dumont dans le débat sur les accommodements raisonnables sont apparues au grand jour cette semaine. Le chef de l'ADQ ne cherche pas à encourager un débat de fond sur les frictions produites par les revendications de minorités religieuses. Il veut attiser les inquiétudes des Québécois de souche à des fins partisanes. C'est ce qui explique qu'il a dénigré les décisions, prises cette semaine par le premier ministre Charest, qui étaient pourtant les plus appropriées dans les circonstances.
Le député de Rivière-du-Loup a raison de s'attribuer le mérite d'avoir sorti le gouvernement libéral de sa torpeur sur cette question; il arrive, malheureusement, que la démagogie produise des fruits valables. Cela dit, s'il était vraiment à la recherche d'une solution à ce problème délicat, M. Dumont aurait reconnu que M. Charest a finalement fait ce qu'il fallait faire.
D'abord, le premier ministre du Québec a affirmé avec force les valeurs qui, au Québec, ne peuvent faire l'objet d'accommodements, notamment l'égalité des hommes et des femmes, la primauté du français et la séparation de l'État et de la religion. Ces valeurs, a déclaré M. Charest, "sont à prendre avec le Québec".
Deuxièmement, le premier ministre a mis sur pied une commission d'étude présidée par deux intellectuels québécois de réputation internationale qui ont consacré leur carrière à la réflexion sur l'identité des peuples. Cette commission permettra que la discussion se tienne dans la sérénité et aboutisse à l'indispensable consensus.
Troisièmement, M. Charest a annoncé que la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse offrira aux gestionnaires un service d'information pour les aider à prendre des décisions éclairées lorsque confrontés à des demandes d'accommodement. Le gouvernement agit donc à la fois sur le court et sur le long terme.
Que propose Mario Dumont, à la place? La rédaction d'une constitution québécoise pour "enchâsser nos valeurs communes". Comme si cela pouvait se faire en criant ciseaux, sans discussion, sans consultations! En réalité, ces questions sont excessivement complexes. Comme l'ont écrit autant Gérard Bouchard que Charles Taylor, une société d'accueil ne peut se contenter d'affirmer une identité statique, historique, en refusant la contribution d'autres cultures à l'édification de la nation. "Il apparaît impossible de reconnaître vraiment la diversité et d'en assumer les corollaires tout en voulant la fondre dans une identité à l'ancienne", soutient M. Bouchard. Il doit y avoir dialogue et ouverture à certains... accommodements. Ouverture qui doit toutefois être strictement, franchement, collectivement balisée.
Ça saute aux yeux: la déception de M. Dumont vient du fait que les décisions prises cette semaine par le premier ministre le privent d'une planche de salut électoral. M. Charest avait évidemment cela à l'esprit lorsqu'il a enfin décidé d'agir. Il reste que sur le fond, on ne peut lui donner tort: "Le sujet dont il est question se situe loin au-dessus de la partisannerie. Il se situe dans le coeur des Québécois et au coeur de l'avenir de notre nation."
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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