Comment « la paix et la démocratie » ont été introduites par l’Otan en Yougoslavie en 1999

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Sous le prétexte de fausses accusations contre la Serbie (comme ailleurs)

Le 24 mars 1999, les forces de l’Otan commençaient leur intervention militaire sur le territoire souverain de la Yougoslavie qui a duré 78 jours. Selon des avocats serbes, l’Alliance a largué au moins 10 tonnes d’uranium appauvri et a tué près de 2.000 civils. Un retour sur quelques moments clés de cette opération dévastatrice.


L'opération militaire de l’Otan baptisée Force alliée a été lancée le 24 mars 1999. Des accusations portées contre Belgrade de procéder à un nettoyage ethnique contre la population albanaise du Kosovo ont servi de prétexte pour des frappes aériennes massives. Or, le Conseil de sécurité de l'Onu n'a pas autorisé le bombardement de la Yougoslavie.


Les experts qualifient les actions de l'Alliance de violation flagrante du droit international, alors que des dirigeants et des responsables des pays membres de l’Otan, comme le chancelier allemand Gerhard Schröder, parlaient d’une voie "pacifique" pour le règlement du conflit kosovar.


Le 12 avril, les forces de l'Alliance ont bombardé un train de voyageurs passant sur un pont ferroviaire. Une quinzaine de personnes ont trouvé la mort.


Le 23 avril, des bombes ont été larguées sur le centre de la télévision nationale à Belgrade, tuant 16 employés.


Le 7 mai, des projectiles de haute précision de l'Otan ont atterri sur l'ambassade de Chine, faisant trois morts et deux dizaines de blessés. Bill Clinton a par la suite exprimé "ses plus sincères condoléances aux dirigeants et au peuple chinois".


Six jours plus tard, il s’agissait d’un autre "dommage collatéral" de l’opération de l’Alliance: un convoi de réfugiés albanais a été attaqué. Près de 90 personnes, dont des bébés et des enfants, ont trouvé la mort, alors que la cible de l’Otan constituait notamment à défendre la population albanaise.


Le 20 mai, une frappe aérienne a été portée contre une maternité de la ville de Belgrade. La véritable cible était probablement la résidence du Président serbe Milošević. L’attaque n’a pas fait de victimes parmi les femmes et les bébés, mais cette nuit reste un traumatisme pour celles qui se trouvaient dans le bâtiment.


Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, structure onusienne, a par la suite jugé que toutes ces attaques avaient été effectuées par hasard ou suite à des provocations.


Conséquences


Selon les données officielles de la République de Yougoslavie, l’opération "humanitaire" de l’Otan a fait près de 1.700 morts parmi les civils, dont 400 enfants, et près de 600 parmi les agents des forces de l’ordre. Près d’un million de personnes ont été privées d’eau, 500.000 sont restées sans travail et des milliers sans abri.


En outre, selon des avocats serbes, l’Alliance a largué au moins 10 tonnes d’uranium appauvri sur le sol de la République. Cela a entraîné une augmentation des cancers en Serbie, selon la ministre serbe de la Santé Danica Grujičić. Elle a qualifié ces actes d’"expérience inhumaine" et de "catastrophe écologique régionale".