De la provocation

Voilà pourquoi La Presse a publié le texte de Daniel Laprès

Livres - 2008


Voilà pourquoi [La Presse a publié le texte de Daniel Laprès->12784]
* NDLR: La moindre des choses serait que la rédaction de La Presse daigne publier notre vigoureuse réplique à l'attaque tout aussi vigoureuse de Daniel Laprès. Si cela ne devait être, nous nous verrions contraints d'inviter les milliers de lecteurs du Québécois à tirer les conclusions qui s'imposeraient ainsi.
De la provocation. Voilà pourquoi La Presse a publié le texte de Daniel Laprès
Québec, le 1er octobre 2005- ­ Non, mais, Le Québécois les dérange vraiment les petits fédéralistes du Québec. Pas pour rien qu’ils se rabattent avec couardise sur leurs courroies de transmission médiatiques pour les défendre, à notre détriment. En plein cœur d’une tourmente affectant la populaire émission de télévision Tout le monde en parle à qui on reproche d’avoir fait elle-même l’actualité en diffusant les propos irresponsables du doc Mailloux, La Presse, qui n’en manque pas une quand il s’agit d’étourderie, a publié ce samedi le compte rendu de lecture de Daniel Laprès qui portait sur un livre publié par les Éditions du Québécois (Voler de ses propres ailes) au début de l’année 2005! En termes de publication se rattachant à l’actualité du moment, on fait beaucoup mieux ! En tout cas, au Québécois, les histoires qui sentent le poisson pourri, on s’en passe. Aussi bien les laisser à La Presse donc.
Fallait donc qu’il y ait urgence en la demeure pour que La Presse estime pertinent de publier le brûlot de Daniel Laprès, lui qui était jusqu’à 2004 à l’emploi de l’ex-ministre des Affaires étrangères, Bill Graham et qui, dans ses fonctions d’attaché, aura coûté pas moins de 15 000 $ en frais de réunion de toutes sortes aux contribuables du Canada et du Québec, et ce, en 2004 seulement. Probable que La Presse ne peut souffrir davantage Le Québécois, lui qui s’évertue ­- et qui y parvient à fréquence régulière - à déculotter tout ce qu'on trouve de fédéralistes au Québec. Ou à moins que La Presse n’ait eu vent des attaques frontales que prépare Le Québécois contre ce journal dans les prochaines semaines. Si cela devait être, chers scribouilleurs gescaiens, sachez que vous ne nous ralentirez en rien, avec un papier aussi démagogique que celui de Laprès, dans l’offensive qu’on vous réserve chaleureusement, soyez-en assurés.
Mais parlons-en justement du papier de Laprès qui pue le cité-librisme à plein nez. Le petit porte-serviette de ministre aimerait nous faire croire qu’il est grand intellectuel. Pas pour rien qu’il nous cite savamment la prose de Voltaire alors qu’il en appelait à la défense de la liberté d’expression. Pour Laprès, Le Québécois, par ses agissements et attitudes, violerait le principe même de la liberté d’expression, et ce, parce qu’il s’en prend férocement à ceux qu’il considère comme ses « ennemis ». La violence de nos attaques aurait même pour effet de contribuer au mutisme des forces fédéralistes. D’une part, on ne se savait pas si puissants! Et d’autre part, si les fédéralistes se taisent par les temps qui courent, c’est tout simplement parce qu’ils sentent la corruption à plein nez. Ils en sont presque réduits à sortir avec un sac de papier brun sur la tête! C'est dire. L'existence du Québécois se justifie par la nécessité de diffuser enfin des idées au Québec qui représentent dignement plus de 50 % de la population. Mais ça, Laprès, comme ses acolytes, refuse de l'admettre.
Par sa sortie, il faut bien comprendre que le petit Laprès en appelle à rien de moins qu’à la censure du Québécois et des livres que son partenaire privilégié, les Éditions du Québécois, publie. Non, mais faut vraiment être fédéraliste pour parvenir à se contredire dans le même paragraphe. « La peste qui tue l’esprit démocratique » que dénonce Laprès, ce n'est en rien Le Québécois comme il le dit si fièrement, mais ce sont bel et bien les médias fédéralistes du Québec, eux qui entretiennent de bon aloi un perfide déséquilibre dans leur contenu entre les propos fédéralistes et indépendantistes. Et ça dure depuis des décennies maintenant.
Non content de profiter de ce qui demeure du contrôle de l’information exercé par les forces fédéralistes, Daniel Laprès s’insurge parce qu’un journal indépendantiste sort la tête de l’eau et crie à la face des gens sa soif de liberté. Pour les Laprès de ce monde, un modeste journal alternatif tel que Le Québécois, c’est déjà trop. Impératif il est pour lui de revenir au statu quo ante, c’est-à-dire revenir à une époque où les indépendantistes ne pouvaient qu’espérer, pour être entendus, que Gesca daigne les publier. À cela, nous disons Non avec énergie. Nous leur renvoyons leur Non, merci! de 1980 au visage. Jamais les censeurs du type Laprès ne parviendront à nous faire taire. Nous, du Québécois, avons des choses à dire. Et nombreux sont ceux qui veulent nous entendre. Ils devront bien l'accepter un jour ou l'autre...
Dans son papier, Daniel Laprès s’en prend au Québécois en usant d’une stratégie usée à la corde. Pour nous faire passer pour des ayatollahs, des guérilleros de l’indépendance, des terroristes intellectuels, des Quebec’s watch dogs, ou des « Gardes bleus », il sort de son contexte des propos formulés plus souvent qu’autrement par notre chroniqueur Pierre Falardeau. Non, mais, ça vous dérange ou quoi les libres penseurs!?! Falardeau, dans le style qui lui est propre, défend le Québec bec et ongles. À cela, nous disons bravo avec vigueur! Jamais, il n’a fait d’appels à la violence. Tout comme Le Québécois d’ailleurs. Mais Laprès, à l'aide de la démagogie qui n’a de cesse de dégouliner de sa bouche immonde, aimerait bien que les gens croient qu’il en soit ainsi. Comme il aimerait bien, à l’instar de Dany Laferrière, que Le Québécois passe pour un journal raciste parce qu’il a osé -ô crime abjecte- s’en prendre à une traîtresse de première qui ne reconnaît même pas l’existence du peuple québécois, et nous avons nommé la pitoyable Michaëlle Jean! Oh! Pardon! Il est vrai que nous ne pouvons pas employer le mot traître, n’est-ce pas? C’est en tout cas ce que vous nous sommez de cesser de faire, dans votre petit papier publié avec joie par La Presse! Comme si la trahison ne faisait pas partie de notre réalité politique, à nous, Québécois !
Autre tactique à laquelle ont recours abondamment les fédéralistes lorsqu’ils s’en prennent au Québécois, c’est celle qui consiste à mouiller au passage les chefs du mouvement indépendantiste. Dans sa combien ô malhonnête critique du livre Voler de ses propres ailes, Laprès affirme qu’il est révoltant de voir Bernard Landry ou Jacques Parizeau s’associer à pareille entreprise « haineuse ». Si ces deux grands Québécois l’ont fait, cher Laprès, c’est tout simplement parce qu’une fois que les propos que vous avez sciemment retirés de leurs contextes pour les rendre ainsi affolants aux yeux de certains sont replacés dans les textes d’où ils proviennent, ils deviennent du fait même tout à fait acceptables. Tout comme l’est Le Québécois, ne vous en déplaise, à vous et à tous les ennemis de la liberté fabriquée rudement au Québec.
Mais nous comprenons très bien votre conception toute canadienne de la démocratie. Ainsi, selon vous, il faudrait faire taire Pierre Falardeau et lui interdire la liberté d’expression, jeter au fleuve les presses du Québécois et organiser un autodafé avec les copies restantes… Et ce serait nous qui serions antidémocratiques! Une insulte à l’intelligence que votre texte!
Et vive la « démocratie » commanditée à l'aide des enveloppes brunes passées sous la table de Monsieur Laprès et ses ministres fédéraux!
***
Pierre-Luc Bégin et Patrick Bourgeois
Journal Le Québécois www.lequbecois.org samedi 1 octobre 2005


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé