Débattre, bavarder ou critiquer la laïcité du Québec

Difficile de faire avancer le débat sur la laïcité

Pourtant la future législation nous concerne tous

Tribune libre

Je crois que l’ensemble de la population québécoise mérite d’être informée des intentions du Parti québécois et de sa réflexion sur la neutralité et la laïcité de l’État. À voir et entendre les réactions d’un Justin Trudeau, d’un Philippe Couillard, d’un François Legault, d’une Françoise David, nous sommes loin d’un vrai débat public sur la question avec de tels prédicateurs. Ils n’ont fait qu’afficher leur peur devant la « menace laïque ». De plus Charles Tayler, dans ses interventions, a plaidé en faveur du multiculturalisme antinationaliste. Il a même défendu les pauvres citoyens qui ne pourront pas postuler ou perdront leur emploi dans la fonction publique, s’ils refusent de mettre de côté leurs signes ou vêtements religieux. Il a même comparé Pauline Marois à Vladimir Poutine. Quel « humaniste » crédule!
Dans le but de faire avancer le débat, voici quelques rappels
Au niveau patrimonial, la nouvelle loi ou charte gagnerait, dans son préambule, à rappeler l’importance de protéger l’identité catholico-chrétienne de la société québécoise, avec tous ses noms de saints identifiant des villes, villages, monuments, parcs, rues, écoles, fêtes, etc. En affirmant cela, je sais que je risque d’en frustrer plus d’un… mais on n’efface pas quatre cents ans d’histoire.
1) De rappeler que la séparation entre l’État et la religion ne signifie en aucun cas, une hostilité envers les croyances religieuses. Au contraire, cette séparation est le seul moyen à pouvoir garantir la "stricte égalité" entre les croyants, les non croyants et les partisans de telle ou telle autre forme de spiritualité.
2) De rappeler qu’il est primordial de laisser la religion en dehors de la politique, c'est-à-dire du processus législatif et de l'administration publique pour assurer la paix sociale et le respect de nos chartes de droits et libertés.
3) De rappeler que l’article 20 de la (Charte des droits et libertés de la personne) va à l’encontre de la laïcité, car elle « accepte une distinction, exclusion ou préférence fondée sur les aptitudes ou qualités requises par un emploi, ou justifiée par le caractère charitable, philanthropique, religieux, politique ou éducatif d’une institution sans but lucratif ou qui est vouée exclusivement au bien-être d’un groupe ethnique est réputée non discriminatoire. »
4) De rappeler que des communautés, tout en faisant partie intégrante de notre société, peuvent avoir des façons de vivre leur religion, dans des lieux de culte appropriés, sans bloquer des espaces publics, parcs, rues ou quartiers.
5) De rappeler le fait d’accommoder chacune des communautés conduit nécessairement à la ghettoïsation ou au communautarisme. Ce phénomène entrave rapidement le vivre ensemble en tout respect.
6) De rappeler que devant les pressions populaires de certaines communautés, des entreprises hésitent à engager des personnes compétentes issues de ces milieux, et cela crée des pertes d’emplois intéressants et bien rémunérés.
7) De rappeler l’importance de définir clairement la neutralité et la laïcité de l’État québécois. Et que tous les employés de la fonction publique, dans les institutions publiques, les ministères, tribunaux et sociétés d’État, doivent afficher cette neutralité de l’État, sans signes religieux ni tenue vestimentaire reliée à leurs croyances.
8) De rappeler que la loi ou la charte, pour des raisons de sécurité et d’intégration sociale, doit aller jusqu’à prohiber, en tout temps, le port de vêtements couvant l’ensemble du corps, y compris le visage, dans l’espace public.
9) De rappeler que l'égalité entre les hommes et les femmes prime sur les croyances religieuses. Qu’on ne pourra plus refuser un service public, comme un examen médical, de conduite d’un véhicule, etc., sous prétexte qu'il est donné par une femme ou un homme.
10) De rappeler que la nouvelle législation devra prévoir un « droit de retrait » pour le port de signes et/ou vêtements religieux, dans certaines circonstances : comme dans les garderies privées non subventionnées, les écoles privées, les cégeps, universités et hôpitaux, quand il n’y a pas de discrimination et quand la santé, la sécurité et l’égalité sont respectées.
11) De rappeler l’obligation d’encadrer et limiter à l’alimentation les certifications kacher et hallal. Toute autre entreprise ou commerce devrait pouvoir dénoncer l’obligation de se certifier pour obtenir des contrats, permis ou licences.
12) De rappeler la possibilité qu’un jour une communauté ethnico-religieuse prenne le pouvoir et forme le gouvernement. Si la neutralité et la laïcité du Québec ne sont pas bien définies dans une loi ou une charte (de type constitutionnel), on pourrait voir apparaitre, par un vote majoritaire à l’Assemblée nationale, la création de tribunaux religieux ou des législations à l’encontre de nos Chartes de droits et libertés.
J’espère que les partis politiques de l’opposition feront judicieusement leurs devoirs en participant activement aux débats et enquêtes sur la neutralité et la laïcité de l’État québécois. Au-delà des accommodements religieux, il en va de l’avenir de notre société.

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Marius Morin130 articles

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Citoyen du Québec, Laval, Formation universitaire, Retraité toujours
interpellé par l'actualité socio-politique

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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    2 septembre 2013

    Pour moi, il exixte un grand paradoxe dans cette charte des valeurs québécoises: "Nous québécois sommes tolérants et accommodants, nous voulons vivre dans l'hamonie dans un monde respectueux et fraternel, du fait de nos racines chrétiennes bien souvent, de notre humanisme légué par ces mêmes valeurs chrétiennes que nous sommes prêts à reléguer au second plan." Je me sentirais très à l'aise avec cette charte si il avait un article ou plusieurs qui demanderaient la réciprocité chez ceux-la même qui nous arrivent en "réclamant" des droits et accommodement qu'ils refusent aux Juifs ou Catholiques dans leur pays d'origine. Bien sur ils viennent ici pour un mieux vivre mais je sens une lente et subtile conquête très présente dans les bases de leur religion. Qu'en sera-t-il du Québec dans 50 ou 75 ans? Qui fera respecter l'article 12 de votre charte des valeurs québécoise?

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    1 septembre 2013

    Et ce passage du préambule:
    "... l’importance de protéger l’identité catholico-chrétienne de la société québécoise, avec tous ses noms de saints identifiant des villes, villages, monuments, parcs, rues, écoles, fêtes, etc..."
    ...règlerait (en partie) la question de la croix "expiatrice", épée de Damoclès au-dessus du président... mais au fond, ce symbole vindicatif pourrait bien aller au placard! Oups, scusez, abbé Gravel, mais, au confessionnal, vous pouvez toujours le porter.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 août 2013

    Une piste de réflexions pour vos lecteurs.
    Laïcité et valeurs Québécoises.
    Provient de M. Guy Durand auteur de:
    La culture religieuse n'est pas la foi.
    http://www.lapresse.ca/la-voix-de-lest/opinions/courrier-des-lecteurs/201308/28/01-4684182-laicite-et-valeurs-quebecoises.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_courrier-des-lecteurs_57171_section_POS1
    Aussi
    Le Paradoxe de la Tolérance.
    Si l'on est d'une tolérance absolue, même envers les intolérants, et que l'on ne défende pas la société tolérante
    contre leurs assauts, les tolérants seront anéantis et avec eux les tolérants.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_la_tol%C3%A9rance

  • Marius Morin Répondre

    28 août 2013

    Quatre conditions pour un accommodement raisonnable, selon Jessica Nadeau du Devoir
    1) L’accommodement ne doit discriminer personne;
    2) L’accommodement doit reconnaître l’égalité entre l’homme et la femme;
    3) L’accommodement doit être réaliste en tenant compte des coûts occasionnés, de la nature de l’entreprise, l’adaptabilité des lieux et espaces;
    4) L’accommodement doit respecter les lois de santé et sécurité publique des personnes.

  • Martin Perron Répondre

    27 août 2013

    @ M. Gilles Verrier
    Tout à fait en accord avec ce que vous dites et vous exprimez parfaitement la pensée qu'une majorité de Québécois désirerait entendre et lire dans nos médias de la part des figures publiques de tous les milieux de notre société. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'une bonne partie de ces bonimenteurs qui occupent les ondes et les pages de nos journaux disparaitraient complètement dans la honte pour le bonheur de tous dans un Québec indépendant conscient de son héritage. Une identité nationale affermie est un gage de prospérité sociale tant spirituellement que matériellement. C'est là notre avenir et le crucifix à l'Assemblée Nationale peut très bien représenter toute la force du symbole. Il nous rappelle notre histoire, et loin d'être rétrograde comme on aimerait nous le faire croire, il constitue un très beau pied de nez à tous ces multiculturalistes de gauche et à un modèle canadien imposé n'en déplaisent à quelques-uns comme vous dites M. Morin dans votre excellent texte.
    À propos, avez-vous remarqué la photo de M. Mohamed Lofti, "l'oeil" ?.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 août 2013

    Je suis en parfait accord avec ce qu'écrit l'auteur ici :
    Au niveau patrimonial, la nouvelle loi ou charte gagnerait, dans son préambule, à rappeler l’importance de protéger l’identité catholico-chrétienne de la société québécoise, avec tous ses noms de saints identifiant des villes, villages, monuments, parcs, rues, écoles, fêtes, etc. En affirmant cela, je sais que je risque d’en frustrer plus d’un… mais on n’efface pas quatre cents ans d’histoire.
    La tradition catholique ou plus largement chrétienne ne peut en aucun cas être mise sur le même pied que les autres pratiques ou traditions religieuses au Québec. C'est une distinction fondamentale à faire pour le présent et pour l'avenir.
    La laïcité de l'Etat ne peut être établie en s'imaginant que l'on puisse faire table rase du passé du peuple fondateur ou reléguer ses coutumes au même rang que celles des pratiques religieuses minoritaires et arrivées ici depuis peu. Les immigrants doivent respecter la prépondérance de la tradition et du patrimoire religieux national du Québec.
    Gilles Verrier

  • Lise Pelletier Répondre

    26 août 2013

    M. Morin,
    Les points 8 et 12 sont les plus importants.
    Car si le Québec continue de recevoir 55,000 immigrants et que le point 8 n'est pas appliqué, on arrivera inévitablement au point 12.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 août 2013

    Bien dit Lauz.
    J'ajoute a votre commentaire:
    Nous n'avons PAS a être COUPABLE D'EXISTER et de VIVRE dans notre pays construit par nos ancêtres.
    Beaucoup d'immigrants veulent nous affubler de tares et de défauts et nous disant que nous sommes comme peuple d'anciens immigrants, mais nous ne descendons PAS d'anciens immigrants, mais de COLONS qui ont construit ce pays, poutres par poutres au cours de 400 ans.
    S'il y a des immigrants qui ne se sentent pas chez eux, parce que les valeurs sont différentes et bien le monde est grand, ils n'ont qu'a choisir un autre pays qui leurs ressembleras, POINT FINAL.
    Savez-vous que le multiculturalisme n'existe pas ailleurs dans le monde a part les pays Occidentaux?
    Pour que ce soit égalitaire ou équitable, il faudrait que TOUS ou la MAJORITÉ des pays auraient ce multiculturalisme dans leurs codes et ce n'est pas le cas, il y a mêmes des pays ou cet idéologie multiculturelle est TOTALEMENT défendu.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 août 2013

    C'est une excellente synthèse!
    Espérons que la population ne se fera pas culpabiliser par le PLQ, la CAQ et les bien-pensants multiculturels.