En marche pour la cité...

Alors qu’en est-il de l’indépendance? Elle m’apparaît être la résultante de la souveraineté du peuple telle que présentée.

Tribune libre

En marche pour la cité…
Adieu! veau, vache, cochon, couvée…

Elle a perdu pied, le pot s’est fracassé, le rêve s’est brisé…

Inachevé, inabouti…
Je pense que des “indépendantistes” de Vigile, ainsi se nomment-ils pour se distinguer, font l’impasse sur le fondamental, i.e. la souveraineté. La griserie de l’indépendance court-circuite l’établissement laborieux de l’essence. Les rugissements de l’impatience ne défont pas les mailles du filet. La liberté de l’indépendance est d’une autre provenance. De la souveraineté, justement. Voici que je récidive.
[
->http://www.cliohist.net/framesmic.php3?orig=http://www.cliohist.net/antique/grece/class/cours/homepage.html]Il est largement reconnu que la souveraineté est l’autorité suprême d’un corps politique. Un corps est un organisme, une pluralité d’éléments inter-reliés, en interdépendance, qui forment un ensemble, une unité articulée. Un corps devient politique quand un tel ensemble, qui a le langage comme caractéristique propre, se dit, se dicte les règles de sa nécessaire et essentielle interdépendance. C’est l’auto-nomie essentielle. C’est l’accession à l’auto-gouvernance. L’accession à son être propre. À son plein être. La fondation et l’éclosion de la cité proprement dite. La cité qui se dit et du coup fait naître l’authentique citoyen, le participant à cet être-ensemble autonome en toute conscience ou pleine clarté. Ainsi s’auto-constitue la cité. La cité devient son propre auteur. La cité s’autorise. D’elle et d’elle seule émerge l’autorité, la seule qui lui soit vitale. Et dans ce sens elle est l’autorité suprême. D’aucune autre ne relèvent l’être et le fonctionnement de la cité. On a là le fondement de la démocratie. La démocratie a surgi dans la cité grecque antique quand celle-ci a pris congé de l’autorité des dieux, par exemple, et s’est constituée l’auteur des règles de sa propre gouvernance ou de ses lois. Le peuple devenait ainsi authentiquement souverain.
Ainsi la souveraineté émerge du peuple qui s’autorise, qui ose se dire lui-même jusqu’à l’arrivée à son plein être. Jusqu’à son accomplissement politique. C’est la marche pour la cité. C’est assumer le politique, toutes les affaires de la cité. En passant, un clin d’œil amicalement respectueux à Mme Moreno : seule la souveraineté ainsi enracinée dans l’être du peuple peut le faire sortir du [pseudo-confort du tanguysme->18015]!
Alors qu’en est-il de l’indépendance? Elle m’apparaît être la résultante de la souveraineté du peuple telle que présentée. Bâtir son propre être politique jusqu’à la dite ou la dictée des lois de sa propre gouvernance est la réalisation de sa propre émancipation. Émancipation ou libération des attaches indues, des pouvoirs et des autorités autres, étrangères, aliénantes. C’est ici qu’apparaît l’indépendance. Situation éminemment désirable, souhaitable.
On peut penser que le terme indépendance est plus mobilisateur que souveraineté. On dit aussi que la souveraineté est l’affaire des mous, des tanguys, des éternels adolescents, des satisfaits du statu quo incapables de mettre le pied en dehors de la maison. Alors qu’elle est plutôt le socle indispensable de l’émancipation et de l’indépendance.
Ainsi le cri de ralliement : l’indépendance avec les indépendantistes m’apparaît-il, dans ce contexte, un slogan mystificateur. Je ne pense pas qu’il puisse mener la marche vers la cité. Un chemin de traverse où le citoyen risque de perdre pied.
Fernand Couturier, 20 février 2009


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2009

    «J’avance avec des pas calmes et confiants vers la réussite malgré la tempête. » ---- Mao
    « Nous réussissons ce que nous voulons réussir. » ----Muhamed Yunus, Nobel de la Paix, 2006
    « Il est un temps où le courage et l’audace deviennent la seule forme de prudence convenable. S’il n’accepte pas le risque, chaque citoyen peut manquer (son avenir) à tout jamais, exactement comme l’homme qui a peur de la vie .» ---- feu René Lévesque,